NÎMES En répétition, les Grands Jeux Romains montent en chauffe
Comme le texte passe après les images, le reportage écrit se trouve...après les images.
Comps. Le temps est à la pluie depuis quatre jours et les terres proches du Gardon sont détrempées. Ça tombe bien, c'est l'endroit choisi pour une répétition des Grands jeux romains version 2018, Spartacus. Le principal intéressé n'est pas au programme du jour mais nous y reviendrons plus tard.
Sur place, le temps se fige. Les berges laissent le courant courir, les herbes commencent à monter et chatouiller les mollets. Peu de rappels anachroniques viennent rompre le charme d'une journée de l'an, disons 71 avant JC. Les jours pluvieux ont fait ressortir la verdure et quand les premiers véhicules arrivent sur place, le " barnum Spartacus " prend place et toute sa dimension.
L'intemporalité du site immerge d'emblée les participants dans leur rôle. Les reconstituteurs ne se voient pas tous les jours alors quand ils se retrouvent sur leur traditionnel et passionnel terrain de jeu, l'ambiance est de mise.
Le calme avant la tempête
Assis autour d'une table coincée au cul d'un camion, les gars d'une troupe partagent la pitance et rient de bon cœur. D'autres, tournés plus naturellement vers la nature filent vers la rive et perdent leur regard vers l'horizon. Chacun trouve sa place, c'est le calme avant la tempête.
Les rangs ne sont pas encore formés mais les troupes sont resserrées autour de valeurs saines et de passions communes. Deux pêcheurs, pas au jus de l'exercice, sont venus tâter du hameçon. Yeux écarquillés, ils restent au large quand une reconstiturice visiblement passionnée de pêche en eau douce lance, " Alors, ça mord ? ". Non, pas des masses mais on vous dit que l'endroit est beau alors...
Les tenues s'enfilent, les casques et les boucliers sont préconisés voire indispensables à la bonne tenue de la répétition in situ. Pendant ce temps, les retardataires le sont pour une bonne raison : une discussion historique. La grande Histoire prend le dessus et les textes appuient les propos. " Tu fais quoi toi si tu es un grand général romain et que tu sais que l'armée d'en face est forte individuellement et au corps-à-corps ? " et le comparse de répondre sereinement : " Et bien tu repousses l'échéance le plus longtemps possible et tu leur mets une rouste en balançant la sauce. Tu es en surnombre et tu es mieux équipé, tu joues tes qualités pardi ! "
" On monte clairement le niveau " Éric Teyssier
Vu comme ça, c'est sûr. Les romains sont les romains. Les premiers sont en place mais aussi un peu dissipés. " Restez concentrés ! On ne va pas refaire tout plusieurs fois, on va bien bosser " attaque Éric Teyssier, historien, caution mémorielle et coordinateur des Grands jeux Romains.
Il faut dire qu'aujourd'hui ce sont surtout les légions qui nous intéressent, accompagnées de quelques compagnons de Spartacus bien sûr. " Maintenant on se concentre sur la première entrée en piste, la pompa. On va travailler les deux grandes batailles et demain nous irons aux arènes pour une session guerre civile. Samedi prochain, ça sera les décors et les mises en places. On n'a jamais autant préparé les Grands jeux ! On monte clairement le niveau, on se structure mais l'ADN reste le même. Ça sera le premier Spartacus basé sur les écrits et non sur la légende. Nous racontons une vraie histoire au public et nous faisons en sorte qu'il la comprenne facilement ", évoque Éric Teyssier.
Sont présentes les troupes suivantes : les Mercenaires du Temps basés à Codolet, la Leg X Lorica Romana qui joue à domicile car elle est de Comps, Embonne d'Agde, AERA dont un tandem est venu d'Aix-en-Provence, Antikarme de Port-la-Nouvelle et la LEG VI Victrix d'Arles.
La suite...dans les arènes
" On va essayer de le faire une fois sérieusement et après on passe directement à la première bataille ", annoncent les coordinateurs au mégaphone. Excellent investissement d'ailleurs. " Vous êtes devant l'Empereur, vous ne devez pas discuter ! Ne vous dites pas que personne ne le verra. Les gens voient tout, même quand vous êtes 500 en piste ! Vous n'avez rien à dire ", avertissent les metteurs en scène. " J'ai l'impression de me revoir il y a peu de temps avec mes gars. Ça me rappelle des souvenirs ! ", blague l'ancien mais véritable légionnaire (du 2ème REI notamment) et actuel directeur de Culurespaces à Nîmes, Christophe Beth.
Spartacus s'est évadé avec d'autres gladiateurs de son ludus, son école de gladiature. Il l'emporte sur cette première bataille, l'armée romaine est débordée et en sous-effectif alors que Spartacus a presque la totalité de ses troupes définitives. Les romains perdent cette bataille, ils vacillent mais ils sont romains et la victoire finale n'en sera que plus belle. La suite de l'histoire vraie les 28, 29 et 30 avril prochains dans l'amphithéâtre de Nîmes...
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