Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 16.03.2022 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 10463 fois

NÎMES La vie dans les plus beaux palaces pour un couple de proxénètes vivant des minima sociaux

(Photo d'illustration : Anthony Maurin)

Photo d'illustration DR

Lorsqu'ils ont été arrêtés lundi dans un appartement du centre-ville d'Aix-en-Provence, les proxénètes avaient préparé leurs valises et réservé dans un palace...

Une semaine au paradis italien, à deux pas du palais des Doges à Venise. Dans les valises, de grandes marques de vêtements. Dans le dressing de la chambre, des tenues exclusivement griffées Dolce Gabbana, Lacoste, Dior. Pour le voisinage, ce couple de trentenaires a bien réussi et en impose dans la cité bourgeoise d'Aix-en-Provence. Sauf que personne ne sait que ces charmants voisins, d'origine sud-américaine, vivent officiellement des minima sociaux et officieusement du pourcentage perçu par les prostituées qu'ils exploitent. Le couple en ferait "travailler" entre vingt et trente... Ces dernières sont toutes originaires d'Amérique du sud, et elles devaient reverser 50% des gains au couple aixois. La comptabilité a été saisie par le groupe économie souterraine de la sûreté départementale de Nîmes en charge des investigations depuis novembre dernier.

L'affaire a débuté par un simple appel. Celui d'un voisin d'un immeuble surpris par un va-et-vient incessant - et parfois par du vacarme - dans un appartement situé dans le centre-ville de Nîmes. Un logement loué sur des plateformes en ligne. En frappant à la porte de l'habitation pointée du doigt, les policiers surprennent en flagrant délit deux prostituées et un client. C'est le début du fil d'enquête débobiné patiemment par les limiers de la sûreté départementale. Les perquisitions prouvent que les deux dames surprises dans l'appartement nîmois vendent leurs charmes et sont en contact étroit avec un couple d'Aix-en-Provence au rôle primordial dans ce réseau. Rapidement les investigations démontrent que 20 à 30 filles se prostituent dans des villes moyennes, dont Nîmes. Ces derniers jours, plusieurs d'entre elles étaient "en activité" loin du Gard, à Nancy.

Un à deux millions d'euros perçus par le couple en deux ans

Le couple des Bouches-du-Rhône - lui un franco-péruvien né à Lima en 1990, autrefois serveur et actuellement au chômage, et elle une vénézuelienne née en 1993 et vivant des minama sociaux - a l'habitude de mener grand train et de fréquenter les palaces. Car avant des choisir la cité vénitienne et son scintillant 5 étoiles, ils avaient séjourné récemment dans un chalet de luxe d'Avoriaz et quelques mois plus tôt dans un autre palace à Monaco. Il faut dire que les 50% perçus sur chaque prostituée auraient permis au couple de percevoir entre 1 à 2 millions d'euros durant les deux dernières années. Les enquêteurs cherchent maintenant à savoir où cet argent est parti. Lundi, durant la perquisition, près de 25 000 euros et dollars ont été retrouvés.

Le couple aurait avoué sa participation à l'infraction de proxénétisme, mais minimiserait son implication ainsi que les gains perçus. Le duo de proxénètes devrait être déféré demain en vue d'une comparution immédiate ou d'une mise en examen...

Boris De la Cruz

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