NÎMES L’épicier traduit en justice après avoir interdit son magasin aux femmes voilées
Le commerçant qui avait fait le buzz fin octobre 2020 pour avoir affiché dans son magasin une pancarte interdisant l'accès à des personnes voilées est convoqué devant le tribunal correctionnel de Nîmes. Il est poursuivi pour discrimination en raison de la religion et refus de vente.
La pancarte affichée dans son commerce situé au quartier de la Croix de Fer, au-dessus du quartier Gambetta à Nîmes, a fait le tour de France et a animé pendant plusieurs jours les réseaux sociaux. Une pancarte pour le moins provocatrice qui indiquait bien en vue au centre de l’épicerie de quartier : « À compter de ce jour, toute personne voilée, ne sera pas autorisée à entrer dans le magasin. » Très rapidement des réactions violentes étaient constatés avec le saccage de la vitrine de son commerce. L’épicier avait été obligé de fermer et de quitter son magasin face aux menaces reçues. Un commerçant qui a donc rendez-vous avec le tribunal correctionnel et qui avait en octobre 2002 accordé une interview à Objectif Gard…
« Je travaille beaucoup, entre 14 et 15h par jour. Je suis sous pression et je cumule les heures. Je revenais de faire des livraisons chez des personnes âgées. Toutes m’ont parlé hier matin avec angoisse et crainte de l’attentat de Nice. C’était le seul sujet de conversation. En revenant à mon magasin, j’ai fait une très grosse connerie, je le regrette et en prend conscience maintenant. Sur le coup, je n’ai pas réfléchi », essayait de convaincre le commerçant quelques heures après avoir affiché cette pancarte polémique. Avant d’ajouter : « Vous ne me croirez probablement pas, mais non, je n’ai pas réalisé la portée de cette inscription sur le moment. J’ai partagé ça avec des amis sur les réseaux sociaux, mais je dois être incrédule car je ne pensais pas qu’il y aurait autant de messages de haines et de menaces contre moi et ma famille. Je n’ai jamais refusé de servir ou de vendre, j’ai toujours accueilli la clientèle avec courtoisie », ajoutait-il.
Un commerçant qui est depuis quelques jours officiellement convoqué devant le tribunal correctionnel de Nîmes. Concrètement, il sera jugé devant la juridiction pénale gardoise dans quelques mois...
Boris De la Cruz