Le Rassemblement national avance lentement dans les grandes villes mais son avancée est constante. Les quatre cantons nîmois seront brigués par quatre tandems aujourd'hui dévoilés.

Ils s'appellent Laenny Brito De Sousa et Georges Pigeonneau (Nîmes I), Larence Gardet et Yoann Gillet (Nîmes II), Sabine Adam et Abderzak Berkani (Nîmes III) et Florence Dumas et Dany Dos Santos Paiva (Nîmes IV). Pour Julien Sanchez, porte-parole du RN, maire de Beaucaire et conseiller régional, " En 2015, le RN était le premier parti du Gard avec 42 % des voix à cette élection départementale. Nous avons une bonne implantation et beaucoup de cantons avec entre 40 et 50 % des voix. Nous avons aussi réalisé de belles performances à Nîmes et Alès. Pendant six ans, le RN a continué, Marine Le Pen est maintenant créditée de 48 % en national donc dans le Gard nous sommes beaucoup plus haut ! "

Pour ce scrutin double (élections départementales et régionales) les Gardois vont certainement avoir à voter pour des conseillers qui siègeront sept ans (et non six) à cause des Législatives et de la Présidentielle de 2027. " C'est un mandat très long, raison de plus pour bien choisir ses conseillers ! Nous avons gagné les cantons de Beaucaire et de Vauvert il y a six ans, nos bilans sont bons et rien ne sert de voter pour la droite ! " poursuit Julien Sanchez. Rien ne sert de voter pour Les Républicains ? Pour le RN, ces élus ont trop souvent été complices de la politique menée par la gauche.

Le député RN Nicolas Meizonnet en est lui aussi sûr et certain, " face à une gauche rassemblée qui pesait 26 % des voix, il y a six ans, nous représentions plus de 40 % des votants ! Le miracle de l'élection de la gauche a été permis par la droite la plus bête du monde qui, a d'emblée, refusé la main que nous lui tendions... C'était prévisible mais c'était aussi une trahison supplémentaire à l'encontre de ses électeurs et ses idées. Elle a fait passer tous les budgets, a voté pour aider les mineurs isolés, pour faire toujours plus de social et pour augmenter les impôts de 10 % en 2016 ! "

Les militants et élus RN n'en peuvent plus. Ils voient les variations d'une droite qui éponge les pertes et sauve les meubles mais quid de ses électeurs ? Iront-ils voter ? Pour qui ? Les déçus existent-ils encore dans un monde où seuls 30 % des Nîmois vont voter aux Municipales ? " Nous défendons une politique sociale beaucoup plus juste pour les Gardois les plus vulnérables comme les personnes âgées et les handicapés. Nous défendons une gestion en bon père de famille, et nous doublerons les investissements pour avoir un département plus attractif et dynamique. Nous avons des ambitions sur l'emploi, nous sommes attachés à la sécurité face aux inondations ou aux incendies, sur les routes et dans les collèges qui rencontrent des phénomènes d'ensauvagement. Nous avons bon espoir, c'est à peu près jouable pour l'ensemble des cantons, le Gard est une place forte du RN " ajoute le député Meizonnet.

Candidat, directeur de la campagne et déjà élu à Nîmes et à l'agglo, Yoann Gillet est persuadé que le RN va bousculer l'ordre établi. " Sur les 23 cantons gardois, nous serons présents sur chacun ! Les candidatures seront déposées lundi, nous avons soif de proximité. Une fois élus, sur Nîmes en particulier, personne ne connaît ses conseillers départementaux, on ne les côtoie pas, les habitants ne les connaissent pas. Nous ne voulons pas de clientélisme, nous serons les élus de tous les habitants de ces quartiers et nous pourrons agir, être le poil à gratter des mairies, de la Région et de l'État. Les Français veulent que leurs conseillers départementaux soient des porte-paroles. "

Pour le premier des quatre cantons nîmois, c'est le duo Laenny Brito De Sousa-Georges Pigeonneau qui s'y colle. La jeune fille de 20 est étudiante en droit, elle veut se battre pour les traditions et les cultures locales. Recrue de Debout la France, le retraité de la Police nationale a hésité mais s'est finalement lancé pour " faire changer les choses, rattraper les erreurs commises. "

Sur Nîmes II, la présentation a déjà été faite cette semaine. Sur Nîmes III, Abderzak Berkani est retraité, ancien cadre dirigeant médical et pharmaceutique. Il veut " écouter et être près des concitoyens qui sauront qui je suis. J'ai été président du conseil de mon quartier et j'ai fait beaucoup de choses. " À ses côtés, Sabine Adam, 63 ans est elle aussi retraitée. " Je ferai tout pour une bonne qualité de vie. "

Sur Nîmes IV, c'est Florence Dumas, 49 ans et exploitante agricole qui sera candidate. Elle ne veut quant à elle " plus avoir peur quand je sors de chez moi. J'ai peur pour mes enfants, je ne veux pas qu'on nous tire dessus. " Son binôme est un jeune de 25 ans, Dany Dos Santos Paiva, chargé de communication qui habite le quartier et qui y a fait ses études (au lycée Mistral). " Le canton souffre avec Pissevin et son escalade de violence et une délinquance toujours plus accrue. Nous serons sur le terrain et nous taperons du poing sur la table au Conseil départemental. "

Yoann Gillet l'affirme, " Au second tour nous serons partout sur le département sauf peut-être à Vauvert et Beaucaire qu'on peut gagner dès le premier ! Les électeurs ont retenu les leçons de la dernière élection, notre légitimité est réelle. Le début du changement, c'est maintenant ! " On connaît un peu cette phrase socialiste mais ne perdons pas de vue que, comme le revendique Julien Sanchez, " Nous n'avons aucun problème pour trouver des candidats car 2/3 de nos nouveaux adhérents viennent de chez Les Républicains ! "