NÎMES Mado la Niçoise, certifiée locale et provinciale
En double représentation à l'Atria à Nîmes à la fin du mois dans le cadre de la Feria du Rire, Noëlle Perna (Mado la Niçoise) évoque sa vie et son dernier spectacle, Certifié Mado. Interview.
Pour celles et ceux qui ne vous connaissent pas, qui est Noëlle Perna et qui est Mado la Niçoise?
Je suis une artiste qui est un peu en dehors de la norme, un objet volant non identifié et qui ne ressemble à rien. J'ai une vraie couleur, je ne suis pas dans le format et cela ne sert à rien de comparer. Ce qui m'intéresse c'était de prendre la défense de quelque chose. Ça me manquait ! Mado, elle, tout ce qu'elle dit ne peut pas être mal interprété car, même quand c'est sarcastique, elle n'est jamais aigre ou virulente. Mado ouvre le cœur des gens à l'heure où tout se ferme, où l'on a peur de l'autre. Sa vocation, c'est de donner de l'énergie, moi-même elle me booste. Je suis comme vous malgré tout.
Et vous êtes Niçoise... Une fierté. Devenir célèbre, était-ce un but ?
Depuis tout le temps Nice est mon fief et j'aime ça. Je suis une autodidacte. J'ai émergé mais je n'avais rien préparé. Je n'ai jamais eu de plan de carrière. J'ai jailli comme un volcan. En fait, j'étais commerçante jusqu'à il y a très peu de temps mais je n'ai rien calculé, c'est une sorte d'élan. À l'école, au collège puis au lycée. J'étais comme ça alors dans mon bar, imaginez. C'est naturel !
Et la notoriété alors ?
J'ai une notion très particulière de la notoriété. Comme je suis arrivée tardivement, j'ai eu le temps d'apprendre que la notoriété n'était pas essentielle. Elle est trop aléatoire. C'est la qualité des rapports humains qui est intéressantes dans une vie. Il est important de comprendre sa place et le sens qu'il faut lui donner au quotidien. Si je suis à la bonne place, dans un puzzle où je me retrouve, c'est gagné.
Vous devez beaucoup de choses au travail et/ou au hasard ?
Tout a un sens et j'étais obligée de passer par là, il n'y a jamais de hasard. J'ai tout pris comme un cadeau. Je passe à la télé peu souvent pour éviter ses dangers. C'est une chose que je n'aime pas trop et j'en refuse beaucoup. La télé a des forces mais aussi ses faiblesses. C'est un univers, pas un sketch. Réduire Mado à ça me paraît compliqué.
Votre rapport au public a toujours été spécial...
C'est clair, j'ai toujours eu un rapport très particulier avec mon public, Philippe Bouvard me l'a fait remarquer voilà bien longtemps. Nous sommes dans l'empathie automatique, la distance 0 et c'est intéressant car je n'ai pas de fan mais un public familial. Une grande famille dont je fais partie. J'aimais le titre du spectacle de Gad Elmaleh " L'autre c'est moi ", je ressens ça avec mon public et j'adore ce titre.
Malgré la célébrité, vous restez loin de Paris, pourquoi ?
Je suis naturellement à part. Je n'habite pas à Paris. Je suis loin de tout le système et quand je suis obligée d'y aller, je redescends rapidement, le Sud c'est ma force, mes racines. Patrick Bosso m'en parlait il n'y a pas longtemps. Il est allé vivre à Paris une dizaine d'années mais il vient de déménager en me disant que j'avais raison et qu'il ne fallait pas quitter le Sud. La qualité de ma vie prime : la lumière, j'habite face à la mer... À Paris je me sens différente, grise.
En parlant de couleur, quelle est celle de Mado ?
Le rose ! C'est la couleur qui libère le plus d'énergie, la couleur la plus joyeuse. Et, même si je ne le savais pas à l'époque de mes premières scènes, cela semble logique.
Parlons un peu du spectacle " Certifié Mado ". Que va y voir le public ?
C'est un nouveau spectacle avec des textes très actuels et des surprises. À Nîmes, ça sera la sixième représentation donc le spectacle est encore en rodage. La tournée durera plus de deux ans et il ne sera pas le même au début qu'à la fin. En fait, je ne viens pas tout à fait seule sur scène mais je ne peux pas en dire plus ! Avec Mado, on est dans le rire, jamais dans la peine ou la dureté de la vie. Le rire et l'espoir.
Un clin d’œil pour les locaux ?
C'est une revue d'actualité et comme toujours on y insère des choses locales. Là par exemple, une femme veut devenir maire et elle risque de se présenter à Nîmes. Nous sommes dans une salle de meeting. C'est un clin d’œil et c'est important car dès le début le public c'est que je suis avec lui. C'est une tradition, c'est ici et maintenant.
Votre actualité outre le nouveau spectacle ?
La sortie de mon livre " La gazette de Mado " qui est très réussi. On y voit les avis de Mado sur tout. Elle aborde toutes les actualités. C'est festif et joyeux. Ça pourrait faire un excellent cadeau de Noël car c'est très divertissant !
Pour finir, un petit mot pour les lecteurs d'Objectif Gard ?
Je veux dire que celui qui veut faire trouve un moyen et que celui qui ne veut pas faire trouve une excuse. Nous sommes tous acteurs de notre vie. Mado a ce sentiment de liberté, elle décide. Il n'y a pas de fatalité. Soyez comme elle, vivez.
Vendredi 26 et samedi 27 octobre à 20h30. Placement libre 36 euros, réservation 04.67.50.39.56. et point de ventes habituels.