Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 25.08.2020 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 2947 fois

NÎMES Maladroit, le ministre de l’Intérieur indique : « Je viendrai si le maire m’invite… »

Gérald Darmanin, nouveau ministre de l'Intérieur en visite à la base de la Sécurité civile de Nîmes-Garons (Photo : Coralie Mollaret)

Quand on est pressé, on fait parfois des bourdes… C’est sans doute ce qui est arrivé, ce lundi après-midi, au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, en visite sur la base de la Sécurité civile Nîmes-Garons. 

Avec un peu de retard, le ministre de l’Intérieur a atterri, cet après-midi, à la base de la Sécurité civile Nîmes-Garons. Une visite éclair effectuée dans le cadre de la saison des feux de forêts. D’ailleurs, « si 23 000 hectares ont brûlé l’an dernier, cette année, il n'y en a pour l’instant 9 000 », commente le ministre. La raison selon lui : « La mise en place de moyens supplémentaires », dont la commande de deux nouveaux hélicoptères bombardiers d’eau, financés dans le cadre du plan de relance européen. 

Le problème, c’est qu’à Nîmes, le locataire de la place Beauvau a un autre incendie à éteindre. À quelques kilomètres de là, le maire (Les Républicains) de Nîmes, Jean-Paul Fournier, est inquiet. Depuis plusieurs semaines, « les actes de délinquance sont plus en plus violents » : décès d’un jeune homme de 25 ans au Chemin-Bas en juin, passage à tabac d’une jeune fille dans le quartier de la placette. On en passe et des meilleurs... « La sécurité est une compétence de l’État », ne cesse de répéter le maire qui réclame et attend « des moyens supplémentaires. »   

Dépôt de gerbe et minute de silence au groupement hélicoptères de la Sécurité civile (GHSC) devant la stèle en hommage aux pilotes morts en mission (Photo : Coralie Mollaret)

Jean-Paul Fournier a invité Gérald Darmanin à plusieurs reprises. Un déplacement prévu pour « constater les carences des dispositifs de sécurité du quotidien dans nos quartiers. » Une requête restée sans réponse. Enfin presque... Lorsque Jean-Paul Fournier a appris que le ministre serait en visite, ce lundi sur la base de Nîmes-Garons, il a réitéré son invitation. Énervé par un nouveau refus, le maire et son adjoint à la Sécurité, Richard Schieven ont prévu une conférence de presse, concomitamment à la visite du ministre.

Conférence de presse avortée

L'objectif des élus locaux consistait à évoquer la situation nîmoise. « J’ai un dossier qui répertorie les actes de délinquance depuis janvier. Il y en a presque un tous les mois ! », commente l’adjoint, retraité de la police nationale. En fin de semaine, le cabinet du ministre a téléphoné à la mairie, assurant que Gérald Darmanin recevrait Jean-Paul Fournier à Paris en septembre. Le coup de com' de Jean-Paul Fournier ayant ainsi fonctionné, ce dernier a annulé son point presse.

Avant le départ de la délégation ministérielle pour Istres, en proie à de violents incendies, le président de Nîmes métropole, Franck Proust, a insisté auprès de Clément Beaune, secrétaire d’État chargé des affaires européennes, sur l’importance de défendre la candidature de Nîmes pour devenir un hub européen (Photo : Coralie Mollaret)

Le premier magistrat nîmois ne s'attendait toutefois pas à la maladresse de Gérald Darmanin. Interrogé sur le sujet dans le centre de maintenance des hélicoptères, le ministre dit connaître les problèmes de sécurité, notamment grâce « aux députés », dont Françoise Dumas, membre de La République en marche.

Les nouveaux proches de Gérald Darmanin

Entre copains, les informations circulent souvent mieux… Quant au maire de Nîmes, « je vais le rencontrer et je viendrai s’il m’invite (sic). » En écoutant la réponse, le premier magistrat a fait suivre illico l’invitation en date du 7 juillet qu'il avait envoyée place Beauvau.  

La réponse de Gérald Darmanin est d’autant plus étrange, qu’à peine posé sur le tarmac, le premier adjoint nîmois, Julien Plantier, lui a dit tout le plaisir que la ville de Nîmes aurait à l’accueillir. Pour la petite histoire, les responsables politiques se connaissent : ils s’étaient rencontrés lorsque le même Gérald Darmanin était le directeur de campagne de Nicolas Sarkozy, pour la primaire de la Droite en 2016. Reste qu'en politique, les amis d’hier ne sont pas toujours les mêmes qu’aujourd’hui. 

CM

coralie.mollaret@objectifgard.com 

 

Coralie Mollaret

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