NÎMES MÉTROPOLE Budget, fonds de concours, aéroport nîmois…. L’essentiel du conseil communautaire
Conseil communautaire chargé, hier soir, avec plus de trois heures de débat concernant les orientations à donner au budget 2022, le nouveau règlement des fonds de concours et l'avenir de l’aéroport nîmois.
Dès le démarrage de la séance, les élus communautaires sont entrés dans le vif du sujet : le débat autour du budget 2022, voté officiellement en décembre. Ce tour de chauffe permet aux élus d’exposer leur vision du territoire. Le vice-président aux Finances et maire de Lédenon, Frédéric Beaume, dévoile les grandes lignes de l’exercice financier avec des dépenses fixées à 188 M€ et une épargne de 43 M€. La crise sanitaire fait encore des siennes : la baisse des recettes fiscales liées à l’activité des entreprises devrait avoisiner les 1,3 M€ et une perte de 1,6 M€ sur les recettes voyageurs est encore prévue.
Côté investissements, Nîmes métropole espère injecter 154 M€ sur territoire. Le tout en contenant une dette relativement élevée de 494 M€ avec une capacité de désendettement de 11,4 années. L’opposant communiste et président du groupe La Gauche unie citoyenne et écologiste, Vincent Bouget, déplore à son tour la baisse des aides de l’État d’environ 800 000 €. Il attaque aussi l’Agglo sur « l’augmentation des prélèvements », notamment de la Teom (Taxe sur les ordures ménagères) avec l’évolution des bases et « la hausse du prix de l’eau pour essayer de rattraper l’inflation. »
Ces nouvelles hausses « impactent le pouvoir d’achat », un an après la création de la taxe pour lutter contre les inondations et la hausse de la Teom. Le communiste poursuit sa charge sur les transports : « La Région a rendu les transports scolaires gratuits et pas l’Agglo ! » Bien préparé, le président Franck Proust brandit un article sur la fédération nationale des usagers du transport : « La gratuité des transports est une décision irresponsable et démagogique. Elle diminue et paupérise l'offre ». Concernant les autres groupes, Gilles Tixador, du groupe Intérêt et esprit communautaire, a indiqué que « cet exercice est dans la continuité du précédent. L’Agglo s’engage à contenir la dette, c’est appréciable. » La présidente du groupe Ensemble Pour Nîmes Métropole, Fabienne Richard, s'est dite attentive à l’évolution des prélèvements sur les ménages.
Franck Proust : « On nous promettait du sang et des larmes… »
L’autre gros morceau de ce conseil communautaire était la présentation d’un nouveau règlement des fonds de concours. Des subventions servant à financer les projets des communes. C’est le maire de Marguerittes, Rémi Nicolas, qui planche sur le dossier depuis presque an. Au total, une enveloppe de 30 M€ sera allouée sur le mandat dont 10 M€ réservés à des projets dit « d’intérêt communautaire ». Le sujet est sensible, certains maires craignent que la ville de Nîmes s’accapare tout le pactole. D'entrée, Franck Proust y est allé de sa mise en garde : « Contrairement aux mensonges que j’ai pu entendre, je n’ai jamais été contre les fonds de concours. Je voulais juste éviter les erreurs du passé. Quelque soit l’issue de la discussion, cette question ne viendra pas perturber notre feuille de route ».
Fort des 22 communes membres de son groupe (sur les 39 de l’Agglo), Fabienne Richard explique : « Nous sommes conscients du travail mené. Les débats tenus ont permis d’éclairer plusieurs points. Nos élus voteront en fonction des conditions de chacun et nous resterons vigilants au fonctionnement », notamment grâce à une close de revoyure à mi-mandat. La délibération a été votée à la majorité avec 81 voix pour 14 abstentions et 5 contre. Tout sourire, le maire de Nîmes Jean-Paul Fournier qui, une fois n’est pas coutume a assisté au conseil, a quitté la séance. À l'issue du conseil, Franck Proust avait lui aussi la banane ne manquant pas de se réjouir : « On nous promettait du sang et des larmes… Finalement, ça a été voté à la majorité ! »
Un petit coup de pub pour Macron
Les nouvelles sont un peu moins réjouissantes pour l’aéroport Nîmes-Garons. Le délégataire Edeis a présenté le rapport d’activité de l’année 2020. Il n’est pas bon. À cause de la crise sanitaire, le trafic est en baisse de 75% avec seulement 58 400 passagers transportés contre 240 500 prévus dans le contrat. D’avril à juillet, Ryanair n’a opéré aucun vol commercial sur l’aéroport. Les lignes vers Londres et Marrakech reculent respectivement de 88% et 80%. Du jamais vu… Le président Franck Proust a expliqué que l’aéroport était en phase finale pour recruter « un commercial à temps plein dans le but de conforter les lignes existantes et développer les lignes grand public. »
Dans ce marasme, une éclaircie avec l'essor d’une base européenne de la sécurité civile à Nîmes-Garons. Dans son enthousiasme, Franck Proust qui bûche sur le sujet depuis trois ans, a carrément diffusé une partie de l’allocution du président Emmanuel Macron au congrès des pompiers en octobre à Marseille : « La base aérienne de Nîmes a vocation à accueillir une flotte européenne. À Nîmes, ce sera la base avancée des moyens européens dans le cadre de notre volonté européenne de structurer notre ambition de protection et de sécurité civile », a indiqué le président de la République. Reprenant la main, Franck Proust a ajouté « qu’il nous reste à mettre tout en oeuvre pour qu’il y ait une véritable politique industrielle sur ce territoire ».
Coralie Mollaret
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