NÎMES OLYMPIQUE Opération séduction pour le nouveau président Christian Perdrier
"Je ne suis pas une marionnette" a déclaré Christian Perdrier. L'exercice n'était pas simple pour le nouveau président de Nîmes Olympique lors de sa première conférence de presse. Peu habitué aux crépitements des flashs et au déferlement médiatique, il souhaite cependant s'inscrire sur le long terme.
Alors que des rumeurs courent sur son amitié avec Jean-Marc Conrad qui pourrait tirer les ficelles, dans l'ombre, Christian Perdrier a joué la carte de la franchise, malgré les démentis des derniers jours sur sa possible reprise de la direction. "Je ne suis pas une marionnette ni l'homme de M. Conrad. Mon patron, c'est le conseil d'administration. Avec moi, il ne faut pas chercher entre les lignes. C'est une lourde affaire, j'ai beaucoup réfléchi et j'ai dis oui." L'homme a dû se plier aux questions des nombreux journalistes présents, alors qu'il n'a pris ses fonctions que depuis ce matin. "Voir autant de journalistes en face de moi, c'est la première fois."
Son rôle de président, il le voit d'avantage tourné vers la gestion et l'amélioration du service proposé aux spectateurs, que sur le plan sportif : "Chacun doit avoir ses responsabilités. J'ai toute ma confiance en l'entraineur actuel M. Pasqualetti. Je l'ai rencontré ce matin ainsi que tous les joueurs, je leur ai dis qu'ils n'avaient pas à s'inquiéter." Aucun remaniement ? Pas si sur. Le nouveau président a ainsi laissé plané le doute concernant Alain Gazeau, directeur général délégué, et pourrait confirmer les rumeurs d'un éventuel départ. "Pour Alain Gazeau, on va voir. Il devait assurer la transition entre l'ancien président et M. Conrad. Est-ce qu'elle est fini ?"
Rani Assaf, "il est là pour rester"
Des doutes, il y en a beaucoup ces derniers temps au Nîmes Olympique. Ne serait-ce que du côté de Rani Assaf, numéro 2 du groupe Iliad et inventeur de la Freebox, totalement imperméable aux sollicitations des journalistes et qui cultive une discrétion surprenante. Mais pour M. Perdrier, pas de craintes à avoir. "M. Assaf est là pour rester. Il sera présent en tant qu'actionnaire quand on aura besoin de lui" a précisé le nouveau président, n'excluant pas que le coactionnaire majoritaire détenant 48 % des parts du club puisse mettre la main au porte monnaie si besoin. Oui mais quand, et à quelle hauteur ? Le doute subsiste encore sur les 51 % détenus par M. Conrad et Kasparian, même si l'ancien président M. Gazeau a révélé récemment que seul M. Assaf avait payé sa part. "Moi, je ne suis que purement salarié du club. Tant que je n'ai pas apporté quelque chose, je serai là. C'est une course de relais, je reprend le flambeau"
"On ne descendra pas"
Désireux de montrer une image optimiste, le nouveau président a affirmé "on ne descendra pas", mais c'est ravisé, "Au cas où, je serai toujours là. On aura des sanctions, mais je fais confiance à la ligue pour qu'elle prenne des décisions de bon sens. Il faut séparer les histoires d'hommes et celle du club". Visiblement, Christian Perdrier n'avait pas toutes les clefs en main pour répondre aux questions, jouant la carte de la disponibilité et de la bonne entente avec la presse, concluant sa conférence part "Et vous, qu'est ce que vous attendez de moi ?" Si l'homme présente des qualités humaines indéniables, enclin au dialogue, ses relations avec Jean-Marc Conrad pourraient s'avérer néfastes pour le club, du moins vis à vis de la ligue.
Baptiste Manzinali