Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 05.05.2021 - anthony-maurin - 4 min  - vu 580 fois

NÎMES Un Gardois à Paris pour commémorer les 200 ans de la mort de l'empereur

Éric Teyssier est à Paris pour rendre hommage à Napoléon
Eric Teyssier pour le bicentenaire de la mort de Napoléon (Photo archives Marilyn Paléri).

Le 37è de ligne avec Eric Teyssier parmi les rangs de la belle association du Chant du Départ (Photo Chant du Départ)

C'est au son des " hourras " et des " Vive l'Empereur ! " que le prof nîmois est arrivé à la capitale prêt à célébrer, presque comme il se doit, la mémoire de l'homme qui a structuré la France telle qu'on la connaît. Moment de solennité, regardez vos montres, il est 17h49...

Restriction sanitaire oblige, le défilé et les rassemblements organisés à Paris n'ont pas pu se tenir. En tout cas certains ont eu lieu mais disons qu'ils étaient plus ou moins organisés à la hussarde pour rester dans la thématique. Il en faut plus pour stopper dans leur élan les partisans du défunt empereur mort à 17h49 le 5 mai 1821 à Saint-Hélène, il y a 200 ans tout pile.

Éric Teyssier est donc à Paris pour commémorer les 200 ans de la mort de Napoléon. Quelques jours par an, on le connaît sous les cuivres de l'uniforme un général de l'empire romain pour les Grands Jeux Romains dont il écrit le scénario. Il peut aussi être un combattant de la seconde guerre mondiale mais pour l'heure, en ce 5 mai 2021, il est le grenadier la Passoire de la 37è demi-brigade de ligne. Un rôle actif pour un homme qui l'est tout autant.

Pour le reconstituteur multi-époques, qui s'est mué en grognard reconnaissant, "Vive l'empereur ! J'ai dû le dire des centaines de fois aujourd'hui ! Tout s'est bien passé mais il y avait un peu moins de monde que prévu..." se désole Éric qui s'est senti comme un "Napoléonien en déshérence. On nous a été beaucoup pris en photo, il y avait France 2, c'est la gloire !"

Il n'y a pas franchement de rapport entre Napoléon et le Gard. Peut-être pourrait-on citer cependant le Souper de Beaucaire (dont voici le texte en lien) que Bonaparte a écrit et qu'il s'est empressé de dissimuler une fois qu'il eut atteint le sommet de l'État. Mais c'est à peu près tout. Alors pourquoi Éric Teyssier est-il passionné par lui ? Pour le grand homme ? Pour le grand réformateur ? Pour l'image de la France que l'empereur a su faire rayonner à l'international ? Pour son histoire passionnante ? Un peu tout ça sans doute.

"Tout petit déjà j'avais une grand-mère qui adorait l'histoire et Napoléon. Tous les deux, nous sommes allés à Paris quand j'avais 14 ans, sur le tombeau de l'empereur et ça ne m'a jamais lâché. C'était un vrai périple à l'époque. J'aime son caractère, sa polyvalence, son intelligence, son génie, sa mémoire... Il a réussi à réunir les Français après la Révolution, il a assumé toute l'histoire de la nation et l'a parfaitement synthétisée" confirme Éric Teyssier. N'oublions pas que le maître de conférence à l'université de Nîmes a déjà publié un roman sur les traces de l'empereur. Napoléon est revenu ! est un best seller qui nous replonge à 15 heures le 6 février 2015 lorsque le bizarre petit bonhomme tambourine à la porte d'Adrien Beaussier...

Devant les Invalides et les micros (Photo Éric Teyssier).

À la mode des derniers temps, que pense le prof reconstituteur des polémiques actuelles sur l'homme d'État ? "Ces pseudos polémiques sont affreuses ! Il faut faire attention aux anachronismes... Comme toujours ! En fait, je pense qu'il n'y a qu'en France qu'on le critique. Les plus grands fans de Napoléon sont les Anglais, les Russes, les Allemands et les Tchèques. Ses adversaire d'hier le célèbrent mieux que nous aujourd'hui, c'est un comble ! Nous sommes souvent le seul groupe de Français costumés en Français à Leipzig ou Austerlitz..." poursuit le grenadier la Passoire.

Ces polémiques sont-elles sérieuse alors ? Cachent-elles autre chose ? Une certaine frilosité de la part des Gouvernements sur ces questions historiques ? "Les politiques d'aujourd'hui ne sont même pas à la hauteur de son souvenir... Avec son association, Le chant du Départ, Éric Teyssier poursuit son aventure. Ces compagnons et lui se costument en militaire sur une belle période allant de 1789 à 1815. "L'association fonctionne bien alors nous étions décidé, nous devions monter à Paris ! Nous avions un grand projet de rassemblement les 1er et 2 mai mais avec les conditions sanitaires c'était impossible. Ça s'est réduit à peau de chagrin en ce 5 mai et jusqu'à hier on ne savait pas si cela serait possible."

À côté du tombeau de l'empereur en ce 5 mai au matin (Photo Éric Teyssier).

Finalement ils étaient entre 50 et 100, disons 70 à être venus en costume. Mais attention, tous ceux là représentaient les autres, les absents, ceux qui n'ont pas pu venir et qui pensent à l'empereur. "Nous sommes entrés aux Invalides, l'Armée était au courant, nous étions en tenue d'époque, nous sommes allés sous la Coupole et nous sommes descendus jusqu'au tombeau. Nous avons présenté les armes, lu un discours et chanté le chant du départ. Ça a duré 30 minutes, c'était très émouvant, il n'y avait pas de public et j'étais ému. On ne fait pas ça par hasard, je ne me sentais pas déguisé, je rendais hommage, c'était important" lâche Éric Teyssier.

La photo de toutes les préoccupations... (Photo Twitter Thierry Lentz)

Une dernière chose tracasse le prof d'histoire... En même temps, il n'est pas le seul dans ce cas ! Cette histoire de squelette en plastique et en 3D d'un cheval de napoléon qui serait exposée au-dessus de tombeau de l'empereur. Revenons dessus quelques instants. " Heureusement que cette chose en plastique n'est pas encore suspendue ! Elle le sera peut-être le 7 mai, c'est indigne, c'est une profanation. Au-dessus de la tombe, quand même... Ils n'ont qu'à mettre ça là où est sa place, dans un musée. Ces gens ne cherchent que le blabla verbeux du geste. Cela nous en dit beaucoup sur notre société si nous n'avons rien de mieux à exposer... J'ai écrit au Musée de l'Armée pour dire que c'était honteux et j'aimerais que ce projet échoue, c'est dégradant" conclut Éric Teyssier.

Dans ses habits de grenadier, vous pouvez voir Éric Teyssier dans un excellent petit reportage sur LCI, dans le Lot avec son 37ème régiment en vue de ce 200è anniversaire. Vive l'empereur !

Eric Teyssier aux Invalides à Paris (Photo Eric Teyssier).

Anthony Maurin

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