PONT-DU-GARD. L'aqueduc romain tire son épingle du jeu grâce aux touristes étrangers
665.000 personnes ont foulé le Pont-du-Gard cet été, soit une progression de 8% par rapport à l'année dernière. En pleine tempête économique, les touristes étrangers tirent la fréquentation du site vers le haut. Las des "polémiques stériles", l'EPCC se félicite de la politique menée.
C'est désormais une tradition. Début septembre, les membres de l'EPCC (Etablissement Public de Coopération Culturelle) dévoilent les premiers chiffres de la fréquentation estivale. Et ce matin, à l'hôtel du département, les mimes réjouies présageaient une belle moisson pour l'aqueduc romain. "En dépit de ce tableau morose : crise économique, difficultés des ménages et météo plutôt défavorable en début de saison, le Pont-du-Gard a bien résisté", annonce en prémices William Dumas, président de l'EPCC.
665.000 visiteurs. De juin à août, ce sont près de 665.000 visiteurs qui ont foulé l'aqueduc romain, soit une progression de 8%, par rapport à la même période en 2012. Depuis le début de l'année, un peu plus d'un million de personnes ont été enregistrées. De quoi conforter le monument, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, dans le top 5 des sites les plus visités au monde.
En pleine tempête économique, la clef de la réussite du Pont-du-Gard réside dans la "croissance de la clientèle étrangère", venue compenser la baisse de la fréquentation française. La classe moyenne française a représenté cette année 55% contre 45% pour la clientèle étrangère, soit une croissance de près de 5%. "En 2005 nous avions décidé d'attaquer le marché chinois. Nous avions à l'époque 500 visiteurs chinois, aujourd'hui nous en comptons 20.000", insiste William Dumas, mettant en avant "le nouveau site internet disponible en 9 langues".
Au delà de ces bons chiffres, l'établissement public qui emploie 90 personnes -130 en pleine saison- s'enorgueillit de son "autofinancement à hauteur de 80%". Chaque année ce sont près de 2,5 millions d'euros qui sont investis dans le site. "Il faut arrêter maintenant avec toutes ces polémiques stériles. Je suis un président heureux et fier, n'en déplaise à certains", lance le président du conseil général, Damien Alary, faisant référence à la manifestation contre la politique tarifaire, en juin dernier.
Cap sur l'Inde. Les stratégies commerciales de l'EPCC se dessinent à présent autour de la clientèle indienne. Le joyau de la couronne, géant démographique, représente "un marché colossal", assure Paolo Toeschi, directeur général de l'EPCC. Reste à étoffer la capacité hôtelière du secteur du Pont-du-Gard qui laisse à désirer... "Nous sommes actuellement en pleine négociation avec les communes pour dégager des terrains et construire des hôtels de différentes gammes", annonce Damien Alary. "Le Pont-du-Gard est un facteur d'espoir pour le département (…) Les résultats sont bons, malgré ce que l'on peut dire. Et si ça continue, ça prouve que la politique menée est bonne", conclut Damien Alary, l'oeil combatif et la mèche toujours aussi rebelle.
Coralie Mollaret
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