PONT-SAINT-ESPRIT L’élu Front national Alain Salsano dérape en conseil municipal
L’ancien garde du corps de Jean-Marie Le Pen était bel et bien là ce mercredi soir lors de la réunion du conseil municipal.
« Les premiers sont venus pour travailler, les autres pour casser »
Comme souvent, il n’a pipé mot durant presque tout le conseil municipal, durant lequel il était pourtant question du budget, du Plan local d’urbanisme ou encore de la politique de la ville. Non, le sujet sur lequel l’élu de la liste Pont Bleu Marine a jugé bon de s’exprimer en fin de conseil municipal était bien plus crucial : il concernait une demande de subventions au titre de l’appel à projet Passeurs d’images, dans le cadre du cinéma de plein air de la ville en été. Le festival de cinéma d’Alès Itinérances aidera de jeunes spiripontains à choisir un film parmi une liste de quatre, dans un souci d’éducation à l’image. C’est là que ça coince pour Alain Salsano.
« Je vais m’abstenir car je trouve que le choix des films n’est pas bon », expliquera l’élu FN en citant deux des quatre films proposés, Good luck Algeria de Farid Bentoumi et La Vache de Mohamed Hamidi « Pour faire devenir français ces jeunes, il y a d’autres choix », poursuivra le frontiste, dont on ignorait jusqu’alors le côté cinéphile, précisant du même coup sa pensée. L’adjointe à la culture Christine Clerc lui répondra qu’il y aura « aussi d’autres films », avant de lancer que « dans cette salle nous sommes très nombreux à être issus de l’immigration. Je suis originaire d’Italie et avoir vu des films de Visconti ne m’a pas empêché de m’intégrer. Au contraire, un apport culturel est toujours très enrichissant. »
Pas de quoi convaincre Alain Salsano, qui quittera alors complètement le terrain du cinéma pour un autre, bien plus vaseux : « on ne peut pas comparer des gens arrivés d’Espagne ou de Pologne avec ceux venus d’Afrique. Les premiers sont venus pour travailler, les autres pour casser, c’est tout. » Une sortie aux relents plus que douteux, que le maire Roger Castillon affirmera « désapprouver complètement », d’autant qu’elle n’avait « rien à voir avec la délibération. » Entre autres.
Thierry ALLARD