SAINT-CHRISTOL-LEZ-ALÈS Jean-Charles Bénézet, le maire : "On aurait pu éviter un drame"
Maire de Saint-Christol-lez-Alès depuis 2014, Jean-Charles Bénézet (UDI) occupe aussi un siège au conseil départemental depuis son triomphe en binôme avec Léa Boyer (LR) en juin dernier. Une nouvelle fonction qu'il juge "complémentaire" avec son titre de vice-président d'Alès Agglomération.
Alors que sa commune ne tardera pas à atteindre la barre des 8 000 habitants, celui qui a été investi chef de file par l'UDI pour les élections législatives sur la 5e circonscription affiche ses ambitions pour les Saint-Christolens qui verront bientôt s'ériger un tout nouveau rond-point près de la cave, entre autres.
Objectif Gard : Espéré par beaucoup depuis près de 60 ans, le projet de contournement de Saint-Christol-lez-Alès par l’ouest (relire ici) semble être enfin sur les voies de la concrétisation si l'on s'en tient aux conclusions de l’enquête publique...
Jean-Charles Bénézet : En effet, le commissaire enquêteur a émis un triple avis favorable. Il a été reconnu à travers son enquête qu'il existe une véritable utilité publique de ce projet, notamment sur le plan de la sécurité. Il reste encore de nombreuses étapes, dont celle des financements qui seront répartis entre l'Agglo qui a la maîtrise d'ouvrage, le Département et la Région.
Vous militiez de longue date pour la construction d'un rond-point au niveau de la cave coopérative afin de réduire la vitesse dans une zone accidentogène. Le drame survenu le 4 mars dernier n'a fait que vous donner raison... (relire ici)
Ça faisait longtemps que le sujet était sur la table, alors, il y a un peu plus d’un an, j’ai décidé qu’il fallait agir. Il y a quand même plus de 11 000 véhicules qui empruntent cet axe chaque jour, dont une part non négligeable de camions. C'est pour cette raison que la commune a pris à sa charge la majeure partie du financement de ce projet qui va coûter entre 450 000 et 500 000 euros, même si le Département va participer à hauteur de 150 000 euros. Le chantier a démarré le 14 février dernier avec l'enfouissement des réseaux. Après il y a eu ce terrible drame qu'on aurait pu éviter s'il n'y avait pas cette lenteur administrative. Le chantier a repris il y a une quinzaine de jours avec un travail des ouvriers sur le réseau pluvial. On espère une livraison avant la fin du mois de juin et l'arrivée des touristes. Même si rien n'est encore décidé, sur le plan esthétique, on songe à une petite référence à la cave coopérative puisque le giratoire se trouve juste devant.
Votre élection en juin dernier au Conseil départemental a-t-elle accéléré ce projet ?
On va dire que ça facilite les choses. Depuis que je suis élu au Département, j'ai des interlocuteurs privilégiés que je peux interpeller directement alors qu'avant j'écrivais des courriers presque anonymes en ne sachant pas trop à qui les adresser. C'est très complémentaire avec mon rôle de vice-président de l'Agglo. J'essaie d'en faire profiter les sept autres communes du canton d'Alès 1. C'est ce qu'on avait promis avec Léa pendant notre campagne. On voulait être plus sur le terrain.
À ce titre, quel rôle avez-vous joué dans ce qui semble être un déblocage du projet de centre de secours à Bagard (relire ici) ?
C'est un peu grâce à notre binôme avec Léa Boyer, même s'il y a eu un élément déclencheur avec cette grève des pompiers d'Alès. Ce n'était pas un hasard si je me suis positionné dans le conseil d'administration du SDIS (service départemental d'incendie et de secours). On a eu plusieurs réunions. On a pris notre téléphone pour appeler Alexandre Pissas (le président du SDIS, Ndlr) et il n'a jamais dit non pour la caserne. Il m'a juste demandé de faire le job en obtenant l'adhésion de tout le monde. C'est ce qui s'est produit puisque l'Agglo a accepté d'acheter le terrain (540 000 euros, Ndlr) pour le remettre pour un euro symbolique. C'est le premier gros marqueur de notre mandat. Quand il faudra le rappeler, on le fera.
Vous vantez les mérites du binôme que vous formez avec Léa Boyer. Rappelons que vous avez obtenu l'investiture de l'UDI pour les élections législatives sur la 5e circonscription tandis qu'elle est candidate LR. Pourriez-vous être véritablement sur la ligne de départ en juin prochain ?
Dans ma vie politique, quand je suis parti, c'était toujours en faisant l'union avec Les Républicains. C'est ma marque de fabrique. Mais il ne faut pas oublier que je me suis déjà présenté aux Législatives en 2012, avec un score qui était loin d'être ridicule puisque j'ai fait 18%. Donc c'est une candidature qui peut aller au bout. Mais déjà que la circonscription est très difficile à gagner, je ne partirai jamais contre un Républicain. Pour l'instant, on n'en parle pas avec Léa. On arrive à dissocier les deux et ça n'a jamais perturbé notre travail pour le canton. Ça se décantera au lendemain du deuxième tour de la Présidentielle.
Propos recueillis par Corentin Migoule
Et aussi :
- L'extension de la vidéoprotection va se poursuivre à Saint-Christol-lez-Alès. Déjà équipée de 11 caméras, la commune devrait en compter une trentaine d'ici la fin de l'année. "Plus on en met, plus il y'a de la demande", jure Jean-Charles Bénézet, qui évoque des "bénéfices directs et indirects" en matière de résolution d'affaires. Et d'ajouter : "Ça a un gros effet dissuasif."
- L'extension du foyer sportif, dans l'optique d'offrir plus d'espace aux associations, est elle aussi sur les rails. "On est en train de choisir l'architecte. La version la plus optimiste c'est un démarrage des travaux à la fin de l'année", prévient le maire.
- La valorisation du parc du Rouret, via notamment la création d'un éco-tiers-lieu, est également envisagée. "Au rythme où vont les choses, ça prendra plusieurs mandats", craint Jean-Charles Bénézet.