SAMEDI TOROS Rodilhan, symbole taurin de la résistance
La journée taurine de l'aficion à Rodilhan aura bien lieu. Prévue le 20, elle se tiendra le 27 octobre prochain dans les arènes Marius Bonnaud.
Si les anti-corrida ont l'habitude d'en faire le lieu emblématique de leurs martyrs, les pro-corrida en ont fait depuis bien plus longtemps encore l'endroit de leur plaisir et de leur résistance. La journée taurine de l'aficion a connu, il est vrai, des hauts et des bas mais en ces temps troublés, un seul mot d'ordre, l'unité. Huit ans après les heurts, la fête sera à l'ordre du jour.
Avec environ 800 places, les arènes accueilleront une petite partie de l'aficion locale pour un rendez-vous d'importance. Dès le matin, à 9h30, un petit déjeuner sera offert avant la tienta qui verra défiler quelques exemplaires de François André. Face à eux, Rafael Ponce de Leon du Centre Français de Tauromachie. Le jeune a une certaine gestuelle et demande à être vu sous divers angles. À ses côtés, Juanito (Adour aficion), le vainqueur du concours 2019 des capeas d'Occitanie. Comme on peut s'en douter, la competencia sera à l'ordre du jour !
La pause méridienne viendra souder l'amitié entre les aficionados par un apéritif-repas animé par la peña Camargua mais c'est à 15h30 que les choses plus sérieuses vont commencer.
Chef de lidia de ce festival taurin au grand cœur, Alberto Lamelas. Il connaît la région, les aficionados aiment son engagement et son toreo. Lamelas est passe-partout, il peut toréer n'importe quel élevage et faire briller les cornus aussi bien que son costume (qui pour l'occasion ne sera pas de lumières mais de campo). Alberto Lamelas a la gentillesse de venir clore sa temporada à Rodilhan, un bien joli geste.
Sortira de deuxième, un certain Andy Younes. Sa carrière vacille mais son envie demeure intacte. La preuve ? Il est une nouvelle fois sorti par la grande porte d'une arène, celle de Cajabamba au Pérou. L'Arlésien connaît ses limites mais il veut les faire avancer. Il est en passe de se faire une place dans des cartels raisonnables mais il veut toujours plus, toujours mieux.
Tibo Garcia, nouveau maestro de France, sera lui aussi de la partie. Le Nîmois avait songé à arrêter sa carrière, maintenant qu'il est matador de toros, hors de question ! Il revient après sa course mémorable de Saint-Gilles avec l'envie de poursuivre son rêve. L'aficion l'aime, le soutient et lui permettra de passer l'hiver au creux de son cœur.
Maxime Solera sera le suivant. Le novillero éternel ne devrait pas le rester très longtemps (novillero bien entendu). Il prendrait son doctorat en 2020 (Istres) après quelques années passées à toréer et à apprendre ce dur métier. Maxime est un garçon simple et sans fioriture, il a un mental d'acier et se frotte à toute sorte de bestioles. Sa tauromachie n'est pas des plus douces mais elle est efficace. Son enthousiasme est porteur et sa vision de l'art taurin est suffisamment rare pour être supportée.
Enfin, Solalito. Un autre Nîmois qui vient de franchir le cap de la novillada formelle. Solal Calmet de son vrai nom sait où il veut aller. Son plan de carrière est clair, devenir numero uno mondial. Avant d'y arriver, il devra rentrer et rester dans le sérail. La route est longue mais les chemins sont multiples pour y arriver. Il y a aussi de nombreuses distractions à éviter... Quoiqu'il en soit, Solalito a de l'or dans les mains. Un toreo longiligne et une capacité à allonger les passes. Une vision saine du métier, un bonhomme sérieux en pleine expansion.
C'est le club taurin Paul Ricard Toros y Caridad qui est à l'organisation de la belle manifestation. Réservation : 06.98.89.20.34 ou 06.77.14.53.03. Journée complète accessible à partir de 30 euros (20 euros pour les -16 ans). Tienta, 5 euros, festival à 20 euros et repas à 12 euros. Tous les bénéfices seront reversé à une association.