SAMEDI TOROS Un engagement municipal, un soutien total
À Nîmes, le collectif Touche pas à mes passions et l’association Cultures taurines en mouvement, proposent aux candidats aux élections municipales 2020 de signer une charte commune.
On a l'habitude de dire, en tout cas par le passé, qu'il ne faut jamais mêler la politique aux toros. Le premier monde est furtif et vacillant quand le second nécessite temporalité et une certaine notion de la rigidité. Depuis quelques années, le monde change et les toros sont placés au cœur de quelques débats sociétaux.
Notre région étant taurine par nature, les aficionados électeurs, jeunes qui plus est, demandent aux candidats aux élections municipales dans la cité des Antonin de les écouter mais surtout de leur promettre une gestion de la cause taurine à la hauteur de leurs attentes.
Il va falloir se mouiller !
La requête attaque fort. " Oui à la diffusion et à l’union de toutes les formes de cultures taurines en France ! " mais ne s'arrête pas en si bon chemin. Maintenant, il s'agit pour tous les candidats à la mairie de Nîmes de se mouiller en tantinet. Deux ou trois listes semblent faire l'unanimité dans leurs rangs. Celles, à Droite, menées par Jean-Paul Fournier et Yvan Lachaud et une autre, bien à Gauche, menée par Vincent Bouget. Pour le reste, c'est la grande inconnue.
" Dans un contexte où les cultures taurines font l’objet d’attaques répétées, plusieurs mouvements de jeunesse ont souhaité replacer la question de la préservation des traditions locales dans le débat et ainsi garantir l’attachement des candidats à défendre et promouvoir les arts taurins, fierté du patrimoine du Sud de la France ", affirme le collectif qui n'est plus dupe du jeu qui se trame en arrière plan.
C'est une charte à signer et qui sera donc un engagement solennel qu'attend le collectif. " Cette charte est une première étape dans le dialogue constructif que les deux collectifs apolitiques, qui rassemblent des milliers de jeunes dans les villes du Sud de la France, souhaitent mener avec les municipalités. Elle se décompose en quatre parties. Promouvoir l’art de vivre associé à toutes les cultures taurines, favoriser et soutenir l’éducation à ces cultures mais aussi défendre une administration tournée vers le rayonnement de la ville par les arts taurins et œuvrer à l’union de toutes les formes de tauromachies. "
Le premier candidat et son potentiel futur adjoint à la tauromachie passaient ce matin même sur le gril de la jeunesse curieuse. Yvan Lachaud et Christian Chalvet en premier, on se demande bien qui des neuf candidats ira se faire cuisiner sur une telle question, sensible mais primordiale pour une échéance locale. Si le maire n'a aucun (à moins de casser la DSP qui vient d'être attribuée pour cinq ans) moyen de faire interdire la corrida à Nîmes, les électeurs veulent savoir s'ils pourront vivre leur passion comme ils l'entendent. Ces quelques voix qui peut-être ne votaient même pas se déplaceront aux urnes et feront entendre leur manière de voir le monde.
Paroles de jeunes
Les représentants du collectif Touche pas à mes passions, déclarent quant à eux que " les cultures taurines sont une identité dont nous devons être fiers. Nous ne sommes pas partisans politiquement et ne comptons pas faire campagne pour tel ou tel candidat. En revanche nous leurs proposerons de travailler à concrétiser les mesures, en cohérence avec la réalité de leur commune. Notre seul engagement, notre seule raison d'être, c'est la promotion des cultures taurines dans nos villes et nous avons besoin des représentants politiques de tous bords pour défendre nos traditions. C'est pour cela que nous souhaitons obtenir l'engagement des candidats, pour que les électeurs sachent à quoi s'en tenir au moment de voter. "
De leur côté, les représentants de l’association Cultures taurines en mouvement ajoutent que " la défense des cultures taurines se joue dans les territoires du Sud mais plus généralement auprès de tous les Français. Elles font vivre des milliers de personnes localement, font rayonner nos régions du Sud auprès de nombreux artistes et leaders d’opinion et permettent de préserver notre biodiversité grâce à l'élevage des taureaux dans des réserves naturelles comme la Camargue. Pourquoi se priver de communiquer et de défendre cette culture ? Être signataire de cette charte, c’est affirmer publiquement son désir de voir vivre, se développer et perdurer les cultures qui fédèrent les régions du Sud de la France et en font des terres d’exception. "
Le candidat qui signera la charte devra aussi soutenir la création d’une Union des cultures taurines françaises, qui rassemble toutes les tauromachies et promeuve leur rôle positif dans les régions du Sud de la France. Enfin, il devra également soutenir les cultures taurines lorsqu’elles sont attaquées, avec les moyens juridiques, politiques et médiatiques dont il dispose.