SÉNATORIALES Le communiste Vincent Bouget : « Nous ne serons pas les porteurs d’eau des socialistes ! »
En vue des Sénatoriales de septembre, le secrétaire départemental du PCF plaide pour une union de la Gauche. Il y a toutefois une condition : que son parti obtienne la deuxième place de la liste.
Objectif Gard : Vous avez désigné l’élu départemental et maire de La Grand’Combe, Patrick Malavieille, comme chef de file aux Sénatoriales. Pourquoi ?
Vincent Bouget : Nous nous sommes réunis fin juillet, en conseil départemental. Patrick Malavieille est capable de construire une liste de rassemblement de la Gauche. Il est aussi capable d’être élu sénateur. Dans le Gard, la Gauche unie peut très bien récupérer un deuxième siège de sénateur.
C’est donc vous qui l’avez choisi et non lui qui a fait acte de candidature ?
Oui. Patrick Malavieille est considéré comme quelqu’un qui a de la crédibilité et une certaine surface. Il a accepté. Sa qualité de chef de file ne veut pas dire forcément, qu’in fine, ce sera lui le candidat. Toutefois, il saura défendre les intérêts de notre parti et de la Gauche dans sa pluralité.
Vous n’avez donc pas établi de liste complète de cinq candidats ?
Non.
« Il faut que tout le monde revienne à la raison »
Aujourd’hui le PS est en difficulté avec d’un côté, la candidature du socialiste investi Alexandre Pissas et de l’autre, celle du président du Conseil départemental, Denis Bouad. Avec qui préférez-vous vous unir ?
Il y a visiblement des tensions internes dans la mouvance socialiste. Il faut que tout le monde revienne à la raison pour proposer une seule liste de Gauche. Des choses vont se passer à l’intérieur du Parti Socialiste. On est encore dans l’attente…
Certes mais avez-vous une préférence pour l'un de deux candidats ?
D’après les remontées que nous avons sur le terrain, Alexandre Pissas ne fait pas l’unanimité. À tort ou à raison, certains n’ont pas digéré l’épisode de 2015 pour la présidence du Conseil départemental. Moi, je n’ai rien de personnel contre lui. On l’a d’ailleurs rencontré. Mais il n’apparaît pas le plus rassembleur… Dans cette situation, il faut que les socialistes décident in fine qui ils soutiendront aux Sénatoriales. L’objectif est de créer une véritable union sans hégémonie. De ce point de vue là, le président Denis Bouad a une légitimité comme en témoigne sa majorité plurielle PS-PCF-EELV au Conseil départemental.
Le président du Conseil départemental vous propose la troisième place de sa liste. Qu’en pensez-vous ?
C’est non. Nous n’avons ni vocation à régler les problèmes internes du PS, ni à être les porteurs d’eau du Parti socialiste ! On ne va pas les aider à faire élire deux sénateurs. Ces élus siègent au Palais du Luxembourg et votent les lois, ce n'est pas rien. Les dernières élections ont prouvé qu’un partie des électeurs étaient sensibles au programme porté par les communistes, notamment pour faire face aux politiques de Droite et à celles conduites par Emmanuel Macron. Alors dans le Gard, nous devons travailler en confiance et sans hégémonie. C’est ce cadre qui permettra d’être victorieux.
Sylvette Fayet ou Cathy Chaulet
pour défendre les intérêts du PC
Le problème, c’est que les listes pour les Sénatoriales doivent respecter la parité… Or Denis Bouad et Patrick Malavieille sont deux hommes.
Comme je vous l’ai dit, Patrick Malavieille est notre chef de file : il n’est pas nécessairement candidat. Nous avons des femmes de talents comme la conseillère municipale PCF à Nîmes Sylvette Fayet ou la vice-présidente au Conseil départemental, Cathy Chaulet.
Avez-vous fixé une deadline au Parti socialiste ?
Jusqu’à fin août. Si les choses ne sont pas réglées, nous initierons une liste ouverte, de sensibilité de Gauche. En 2014, nous avions réalisé 150 voix et depuis, le PCF ne s'est pas affaibli.
Depuis les élections Municipales, vous êtes le leader de la Gauche nîmoise. Sentez-vous que le regard de vos partenaires a changé ?
Depuis les Municipales, nous avons gagné en crédibilité. On a enclenché une belle dynamique et nous sommes respectés à Gauche et même, de nos adversaires. La légitimité du suffrage est importante.
Propos recueillis par Coralie Mollaret