Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 21.07.2020 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 1743 fois

SÉNATORIALES Tout juste élu, Stéphane Cardenes aimerait bien rester sénateur

Stéphane Cardenes, ancien maire de Lirac devenu sénateur après l'élection de Pascale Bories à Villeneuve-les-Avignon (Photo : Coralie Mollaret)

Drôle de destin pour l’ex-maire de Lirac. En dernière position sur la liste Les Républicains de 2014 pour le Sénat, le centriste vient de prendre la place de la sénatrice Pascale Bories. Seulement, de nouvelles élections se tiennent en septembre. Stéphane Cardenes brigue un nouveau (et vrai) mandat, espérant tirer profit des divisons aussi bien à Droite qu'à Gauche. 

Objectif Gard : Il y a quelques mois, vous nous confiiez qu’une fois élu, vous siégeriez dans le groupe Les Républicains. Or, vous êtes dans l’Union centriste. Que s’est-il passé ? 

Stéphane Cardenes : Je suis arrivé au Sénat le 18 juin en remplacement de Pascale Bories, élue maire de Villeneuve-les-Avignon. J’ai essayé de prendre rendez-vous avec notre ex-tête de liste aux sénatoriales 2014, Jean-Paul Fournier. Aucune réponse. J’ai même relancé deux fois. Bref, ce n’est pas grave. Quand j’ai commencé à siéger au Sénat, le groupe Les Républicains m’a bien fait comprendre qu’il fallait s'aligner sur la décision du groupe. Moi, ce n’est pas mon état d’esprit, ni ma philosophie. 

« Je me considère comme un homme public » 

Quand on fait partie d’une groupe c’est normal d’être discipliné, non ?  

Je ne pense pas. Les choses ne sont pas monolithiques. Pour une partie de la Droite, il faut suivre la ligne stricto sensu. Mais moi, avec ma sensibilité centriste, j’ai eu du mal à me taire. 

N'oubliez pas que vous avez été élu grâce à la Droite… 

Dès le départ, ils connaissaient ma sensibilité. D’ailleurs vous savez, cette doctrine ne correspond pas à la majorité des maires. En fonction des idées qui se présentent à vous, vous pouvez adopter des positions différentes.

Pendant le confinement, vous nous avez expliqué que vous étiez loin de l’image du politique carriériste. Or vous êtes passé par le MoDem puis l’UDI. Maire de Lirac, vous avez décidé de vous présenter sans succès aux municipales de Roquemaure. Ça fait très politique tout ça…

Comme beaucoup, je peux avoir de l’ambition. Après avoir déménagé pour raisons personnelles, j’ai tenté ma chance à Roquemaure. Vous savez, je n'y croyais pas vraiment et je ne suis pas déçu que Nathalie Nury ait gagné. Quant à mes engagements au sein de partis, ils correspondaient à une période. Je m'en suis éloigné car ces derniers ne sont pas en phase avec ce qu'attendent les gens. Aujourd'hui je suis sans étiquette, toujours de sensibilité centriste. Je me considère comme un homme public.

D'ici les élections de septembre, vous êtes sénateur du Gard. Comment sont vos débuts au Sénat ? 

J’ai été dans le bain de suite. Dès le deuxième jour, j’ai siégé pour les questions au Gouvernement. Je suis membre de la commission "Aménagement et développement durable". Ce sont des sujets passionnants ! En ce moment, nos débats portent sur la 5G. On reçoit des opérateurs, des ministres et autres experts sur la santé. Certains nous disent qu’il faut aller vite parce que cet équipement est facteur de développement économique. D’autres estiment que nous n’avons pas encore de recul concernant l’impact des ondes sur la santé. Le problème, c’est que l’État prévoit de lancer un appel d’offres fin septembre. Or, l’étude sanitaire et environnementale ne sera rendue que fin septembre. Ça pose un vrai souci.

Candidat sous l'étiquette « Majorité sénatoriale »

Vous annoncez briguer un nouveau mandat. Qu'est-ce qui vous motive ? 

S'il est méconnu, le mandat de sénateur est passionnant. Il doit aider les petites communes au quotidien qui sont confrontées à un problème. D'ailleurs, j'ai déjà commencé à le faire en Cévennes et dans le Gard Rhodanien. Outre mon expérience de maire à Lirac, j'ai une expertise technique de par mon métier de directeur de l’habitat et du renouvellement urbain. J’ai aussi été commissaire enquêteur pendant sept ans au tribunal administratif du Nîmes et j'ai quelques connexions avec des ministres. 

Quel espace politique avez-vous ? La Droite a deux sénateurs, un pour la Gauche et les candidats ne manquent pas. 

Le paysage politique est divisé. À Droite, vous avez deux élus qui briguent la première place. Si l’un est déçu, on peut même imaginer qu'il construise sa propre liste. Idem à Gauche puisque le sortant, Simon Sutour, ne se représente pas. Du coup, il peut y avoir des maires de diverses sensibilités qui ne se retrouvent pas dans cette offre. Il pourraient soutenir un élu qui n'est pas encarté, plus jeune que les autres (Stéphane Cardenes a 48 ans, NDLR) qui incarne une nouvelle manière d'être.

Vous semblez toutefois peu connu. De plus, vos concurrents sont bien implantés sur le territoire, ayant plusieurs leviers d’action. 

Ces leviers d'action sont-ils bien actionnés justement ? Avec votre raisonnement, on aura les mêmes élus ad vitam aeternam.

Comment allez-vous monter votre liste de cinq candidats ? 

Aujourd’hui rien n’est fait. A priori, je suis sénateur sortant donc je serai tête de liste. Mais je ne suis pas dogmatique. Ce type d’élection, ça se construit à plusieurs. Aujourd’hui, chacun est en train de regarder ses chapelles pour voir où il peut aller. 

Enfin, vous annoncez partir sous l’étiquette « Majorité sénatoriale ». Ça sème le trouble auprès des électeurs de Droite, non ? 

La majorité au Sénat, ce sont certes Les Républicains, mais aussi l'Union centriste. Notre président, Gérard Larcher, sera certainement réélu. Je ne vois aucun candidat le critiquer dans sa gestion du Sénat. Et moi, je ne me sens pas de sortir de sa majorité.

Propos recueillis par Coralie Mollaret 

coralie.mollaret@objectifgard.com

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