UN JOUR, UN CANTON Au Vigan : la Gauche et l’extrême-Droite en tête-à-tête
Au Vigan, l’offre politique est claire. Les élus sortants Martin Delord et Hélène Meunier font face à un binôme investi par le Rassemblement national. Un mano a mano qui révèle l’incapacité de la Droite à présenter des candidats.
À l’ouest du Gard, le Vigan est une sorte de "super canton". Ses 44 communes font de lui le plus vaste canton du Gard, s’étirant de Saint-André-de-Valborgne à Pompignan et de Lanuejols à Vissec. Un territoire ancré à Gauche sur lequel les élus socialistes sortants, Martin Delord et Hélène Meunier, partent favoris. Ils font face à un binôme investi par le Rassemblement national formé par Chantal Ostanel et Bernard Monrréal.
Dans l’incapacité de trouver des candidats, la Droite ne participe pas au scrutin. « Ce sont des bastions de Gauche. Malheureusement, les candidats habituels qui y allaient en ont eu marre de perdre… », a reconnu hier soir sur notre plateau Le Républicain Richard Tibérino.
Martin Delord et Hélène Meunier partent favoris
Élu depuis 2015, les socialistes veulent rempiler pour un nouveau mandat. Ils mettent en avant leur implantation sur le territoire. Martin Delord est l’ancien maire de Lanuejols et Hélène Meunier est adjointe à Saint-Hippolyte-du-Fort. Pendant la campagne, les sortants ont programmé pas moins de 44 réunions sur le canton, soit une par commune. Au cours de ces rencontres, ils mettront en avant leur bilan, notamment « le déploiement de la fibre optique dont le réseau appartient au conseil départemental », commente Martin Delord.
Ce dernier évoque aussi son action conjointe avec celle de l’ancien maire du Vigan Éric Doulcier et du député Olivier Gaillard « pour sauver l’hôpital du Vigan avec la création d’un école d’infirmière ». Les sortants partent avec un autre avantage : l’union historique de tous les partis de Gauche. Il y a six ans, Éric Doulcier était également candidat sur le territoire. Enfin, Martin Delord et Hélène Meunier entendent convaincre les électeurs sur de nouveaux projets, comme le début des travaux, en automne, de la traversée du Rey pour 2 M€ : « Cela permettra aux automobilistes de ne plus être obligés de s’arrêter quand ils se croisent dans ce hameau. » Et de citer aussi « l’aménagement de la route touristique en provenance de l’Aveyron allant du col de la barrière à la vallée de l’Arre ».
Le Rassemblement national compte ses voix
Si la Droite a eu du mal à trouver des candidats, le Rassemblement national a fait le choix d’envoyer des militants nîmois pour défendre ses couleurs en Cévennes. À 74 ans, l’agriculteur spécialisé dans la culture du kiwi, Bernard Monrréal, fait équipe avec Chantal Ostanel. « Je suis un vieux militant à la disposition du parti et des convictions qu’il défend », commente le sexagénaire, par ailleurs ancien élu d’opposition de la ville de Nîmes.
En Cévennes, Bernard Monrréal y a « beaucoup randonné. C’est un territoire auquel je suis très attaché ». Aux dernières élections départementales, le parti de Marine Le Pen est arrivé en troisième position, derrière deux candidats de Gauche. « On sait que l’on ne part pas favoris mais depuis 2015 notre parti a progressé… On voit dans les sondages la progression de nos idées », reconnaît Bernard Monrréal. Et d'avancer : « Ce n’est pas dit qu’une partie des électeurs de Droite ne votent pas pour nous. » La méthode Coué ? Pour le Rassemblement national, ce scrutin sert à mobiliser les électeurs avant l'élection présidentielle 2022. Enfin, s'il est élu, le Nîmois promet « une gestion beaucoup plus saine de la collectivité, en bon père de famille ».
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com