UZÈS Au Mas Careiron, les grévistes alertent sur l'avenir de la pédopsychiatrie

La pédopsychiatrie est-elle en danger ? Ce mardi 23 novembre, l'intersyndicale SUD-CGT-FO du centre hospitalier Mas Careiron a appelé les personnels à faire grève pour défendre cette branche. Une soixantaine de personnes étaient présentes devant l'établissement dès midi et demi, pour soutenir cette mobilisation entamée il y a plusieurs mois.
Il faut savoir que le pôle pédopsychiatrie du Mas Careiron chapeaute sept structures à Uzès, Bagnols/Cèze et Beaucaire. En 2019, sept personnes travaillaient au sein de ce pôle (six médecins et un assistant spécialisé). En janvier, il n'y aura plus qu'un seul médecin. Le service a connu plusieurs départs successifs pour des raisons diverses. Le prochain sera fin janvier, celui du Dr Thierry Fouque, responsable du pôle. Ce dernier a tenu à être présent à la mobilisation ce mardi : "La pédopsychiatrie au Mas Careiron est en grande difficulté à cause de cette pénurie médicale. Il y a des répercussions sur la population. Moins on est nombreux, moins on peut répondre aux demandes."
Le docteur Fouque fait part du sentiment de "honte" qui assaille les pédopsychiatres face à cette demande à laquelle ils n'arrivent pas à répondre dans des délais acceptables. "Dans des secteurs de grande précarité, toutes les familles n'ont pas les moyens de passer par le libéral pour aller plus vite", regrette-t-il. Aujourd'hui, nous n'arrivons plus à remplir nos missions de service public. Des situations très lourdes trouvent difficilement des réponses. On met aussi en difficulté nos partenaires comme l'Éducation nationale."
Dans les écoles, les enseignants et personnels d'éducation se retrouvent face à des problèmes et n'ont pas de suivi : "J'ai une amie qui est CPE (Conseillère principale d'éducation, ndlr), elle m'a dit que le délai était de six mois pour recevoir un cas d'urgence", déplore un personnel hospitalier. "On traite les urgences mais on ne peut plus répondre au tout-venant. On n'a plus les moyens de faire de la prévention. On craint que ces enfants avec qui on a attendu deviennent des adultes pas bien dans leur peau et très pathologiques", rebondit une autre.
"On n'a pas de candidat sous le coude. Sinon, on les embaucherait tout de suite"
Délais allongés, départs de médecins pédopsychiatres non-remplacés, épuisement des équipes, situations traitées qu'une fois devenues urgentes... C'est pour toutes ces raisons que l'intersyndicale a lancé cet appel à la grève. L'idée est aussi de sensibiliser l'opinion publique car les tensions dans la pédopsychiatrie peuvent se répercuter sur toute une frange de la société de demain. Et le problème pourrait être amené à s'amplifier quand on sait que l'âge moyen des pédopsychiatres en France est de 62 ans. La moitié va partir en retraite très bientôt.
Le 18 novembre, une réunion de concertation s'est tenue entre l'intersyndicale et la direction du CH Mas Careiron. Cette dernière a assuré que "l'avenir du pôle de pédopsychiatrie n'était pas remis en cause". Contacté, Roman Cencic, directeur du centre hospitalier Mas Careiron, affirme que la pédopsychiatrie connaît des tensions à l'échelle nationale et que le problème ne concerne pas qu'Uzès. Quant au départ de plusieurs médecins, il reconnaît éprouver des difficultés à trouver des remplaçants : "Des recrutements sont en cours mais on n'a pas de candidat sous le coude. Sinon, on les embaucherait tout de suite. Notre chef de pôle part fin janvier, on espère qu'il y aura des candidats. Les annonces ont été publiées dans le temps."
Roman Cencic garantit que "la situation va se débloquer" et comprend "les inquiétudes des personnels". Il assure que cette pénurie de médecins ne provoque pas de changement "dans l'accompagnements de la population".
"Ce sont d'abord les infirmiers et les psychologues qui reçoivent les enfants. [...] Les pédopsychiatres sont toujours là pour répondre aux urgences et le nombre de personnels n'a pas été modifié." Traiter les urgences oui, mais ne vaut-il pas mieux prévenir que guérir ? À condition d'en avoir les moyens.
Marie Meunier
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