FAIT DU SOIR Mariage pédagogique entre UNîmes et Les Glénans
Marc Olivaux et L'université de Nîmes ont signé un partenariat avec la prestigieuse école des Glénans, dont le site le plus proche est basé à Marseillan, sur l'étang de Thau. Une entente qui consiste essentiellement à échanger des formations et des lignes pédagogiques.
Les Glénans, la première et la plus prestigieuse école de voile d'Europe se situe à moins de 100km de Nîmes et à proximité du Grau-du-Roi, à Marseillan. Elle se rapproche un peu plus chaque jour du Gard puisqu'elle a signé un partenariat avec l'université de Nîmes le 24 septembre 2021.
Les Glénans c'est Bonifacio, trois endroits en Bretagne dont le fameux archipel éponyme, puis Marseillan sur l'étang de Thau. Cette association loi 1901 est créée en 1947 dans le but de faire de la pédagogie de la voile. Aujourd'hui, de la navigation jusqu'au monitorat, c'est une véritable institution pédagogique. Même si elle a formé les meilleurs marins comme Michel Desjoyeaux, elle n'est pas un entrainement à la régate. Elle est un apprentissage philosophique et pédagogie de la voile, dans le respect de la mer.
À moins de 100 km de Nîmes, à Marseillan, depuis 50 ans, cette institution s'est installée au bord du canal du midi et sur la plage de l'étang de Thau. Dans ce bâtiment, 26e relai du chemin de halage du canal du midi, à l'époque où les péniches étaient tractées par des chevaux. De fait tous les noms des bateaux commencent par la lettre Z. Le seul accès s'effectue en petite barque à la façon des gondoles.
Des saisonniers, des bénévoles et six salariés prodiguent des stages de voile toute l'année. 75% de l'encadrement est assuré par des bénévoles et environ 950 moniteurs viennent encadrer les stagiaires chaque année. Un véritable village de formation paradisiaque avec chambres, dortoirs, jardins, salles de formation, cuisine et vue sur la mer. Cette histoire c'est la rencontre entre le directeur du site de Marseillan Hervé Colas et le Breton nîmois Marc Olivaux.
Le coup de génie pédagogique de Marc Olivaux
Le rapprochement avec l'université de Nîmes n'était pas si évident. C'est Marc Olivaux, directeur de conférence et vice président d'UNîmes, qui est le moteur de ce projet. Ce breton des rives de Concarneau, moniteur de voile, a inscrit les Glénans dans le système pédagogique de la fac nîmoise. Il a eu l'idée géniale de façonner ce partenariat avec en fil rouge, le STAPS et ses stages d'activité physique de pleine nature. Il voulait également faire découvrir les bienfaits de la voile et de la mer à des jeunes étudiants. "Cette année à Nîmes, 41% des étudiants sont les premiers de la famille à entrer en université et 60% d'entre eux sont boursiers", explique-t-il.
Le partenariat s'articule sur trois volets. L'échange est d'abord axé sur la formation des salariés ou anciens salariés des Glénans. UNîmes va permettre l'accès à des formations continues. Une des adjointes de la base se forme actuellement aux activités physiques adaptées, une des spécialités du STAPS de Nîmes.
Ensuite, les chercheurs de l'université de Nîmes ont un accès direct à l'étang pour leurs recherches sur la qualité de l'eau dans les lagunes (Berre et Thau). "Les huîtres sont un véritable filtre et constituent un bon détecteur de pollution" lance Hervé Colas. L'université devra mentionner le partenariat dans toutes ses publications scientifiques.
Le troisième volet concerne les étudiants du STAPS. L'université leur donne accès gratuitement à une formation solide de la voile à Marseillan. Les Glénans offrent les stages un tarif à prix coûtant, 40€ par jour et par personne. UNîmes finance et les étudiants ne déboursent pas un centime. Ils ont également la possibilité de faire leur stage "d'activité physique adaptée" ou de "management du sport" aux Glénans.
Un avant-goût de découverte
Le premier stage de trois jours a eu lieu cette semaine pour le plus grand plaisir des étudiants nîmois. Nourris et logés, une trentaine d'étudiants ont appris la vie en collectivité. Ils ont accompli leurs premiers quarts pour la cuisine, le ménage et les autres préparatifs. Au programme, planche à voile, catamaran à deux et navigation en voilier. Le Surprise, bateau sportif qui accueille quatre ou cinq navigateurs et l'Echo 90, "Zecho", adapté aux situations de handicap. Ce dernier peut accueillir trois fauteuils roulants avec un "accès au winch central et à la barre, sur un fauteuil sanglé", explique Hervé Colas.
Sur "Zecho des garrigues", le deux mât de 9 mètres de long, sept étudiants ont pu naviguer avec un moniteur. Il ont essayé chaque poste, de la barre à l'embraque. "C'est la première fois que je mets les pieds sur un voilier. Il faut que chacun mette la main à la pâte sinon ça ne fonctionne pas. J'ai aimé les sensations procurées, je ne pensais pas que le bateau pouvait se pencher autant", dit Théo de Strasbourg qui vient d'entrer à l'université de Nîmes en STAPS.
Rentrés au port, les étudiants s'adonnent à la pétanque dans une partie animée. Avant d'aller préparer le repas du soir, sous l'oeil bienveillant d'Anne-Sophie responsable administratif, et Hervé Colas.
Si ce n'est pas le paradis ça y ressemble.
Yannick Pons