Touche pas à mon bus est le slogan trouvé par les usagers de la ligne 42 qui relie Saint-Gilles à Nîmes. Collégiens, lycéens, retraités ou usagers sont en colère contre les modifications mises en place sur cette ligne par l'agglomération de Nîmes.  Les parents d'élèves dénoncent notamment une augmentation énorme du temps de trajet avec " des enfants qui partent une heure plus tôt que l'an dernier pour aller dans les établissements scolaires de Nîmes et qui rentrent beaucoup plus tard le soir", résume un papa mécontent qui vient de signer une pétition qui circule sur le site "change.org". Une pétition doublée d'une lettre au président de l'agglomération Franck Proust a qui il est demandé d'intervenir. Voici la lettre des usagers de cette ligne qui aimeraient que le trajet en bus en Nîmes et Saint-Gilles ne devienne pas un périple exténuant pour les enfants scolarisés dans le centre-ville de la capitale gardoise...

Ci-dessous la lettre envoyée à Franck Proust :

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Monsieur le Président,

Nous sommes de très nombreux parents d’élèves Saint-Gillois, dont vous avez dû entendre parler par la presse et autres réseaux sociaux, désemparés par les modifications des transports entre notre commune et celle de Nîmes.

Sans que l’on en soit informés, nous avons été mis devant le fait accompli d’une situation particulièrement problématique.

C’est donc avec regret et fort désarroi que nous prenons le temps de vous écrire la présente.

Malgré une prise de contact avec vos services en la personne de Madame BOSQUET, directrice des transports, la situation des bus 219 et 42 reste catastrophique et tout particulièrement pour les Saint-Gillois. 

Cette dernière n’a pas cru devoir nous entendre, se contentant de chercher vainement à nous convaincre du bien fondé de cette singulière décision que nous ne pouvons tolérer.

Alors que jusqu’à cette année, Saint-Gilles disposait, en toute légitimité en sa qualité de deuxième ville de l’agglomération, d’un accès direct à la gare routière de NIMES, ville centre, permettant de desservir les collèges et lycées proches du centre-ville (CCI, Daudet, Dhuoda, d’Alzon, la Salle, Saint Vincent de Paul…) mais assurant aussi aux Saint-Gillois, particulièrement aux plus âgés d’entre eux, d’accéder au centre-ville sans difficulté, il se trouve qu’aujourd’hui, pour des raisons relativement obscures (le Nord de NIMES semblant plus important que le Sud), ils ne disposent plus de cette possibilité.

En effet, le choix de l’Agglomération de modifier ces lignes Tango occasionnent de nombreux désagréments :

-          Le bus 42 part plus tôt de Saint-Gilles et arrive beaucoup plus tard que le bus 219 qui se rendait en gare routière. Moralité parfois un delta de plus de 2 heures pour que les usagers puissent rentrer sur Saint-Gilles le soir, et un départ 30 minutes plus tôt en moyenne pour se rendre sur Nîmes.

-          Le bus 42 se retrouve le plus souvent bondé de monde, imposant aux usagers de devoir attendre un autre passage, donc risquant le retard, ou devant se rabattre sur une autre ligne sans connaitre forcément toujours sa destination

-          Les horaires de sortie des collèges et lycées ne sont plus du tout aménagés à la ligne de bus alors que la ligne 219 jusqu’à présent remplissait parfaitement son rôle tout au long de la journée pour des entrées et sorties d’établissement classique (08h, 12h ou 17h/18h)

-          La ligne Tram 4, censée assurer la liaison parnasse/gare routière n’est absolument pas coordonnées avec le bus 42 et dans tous les cas n’est en rien adaptée pour une liaison scolaire tant elle est trop peu desservie et tant elle est bondée de monde aux horaires de pointes. Forçant souvent les usagers à prendre la ligne de Tram 1 à l’Esplanade, ce qui n’a plus aucun sens.

-          L’arrêt parnasse ou dépose la ligne 42 n’est en rien sécurisée et encore moins en ce début de période d’hivers où il fera nuit aussi bien le matin que le soir. Il semble que vos services n’ont pas mesuré que la majorité du public concernée est composée d’enfants, pour la plupart très jeunes, et qui se retrouvent à débarquer dans des arrêts bondés, entourés de circulation sans possibilité aucune de s’abriter et risquant à tout moment l’accident avec des véhicules.

-          Sans compter les bus qui ne s’arrentent pas du fait de leur surcharge…

Conséquences non exhaustives de tout cela : 

-          Un réel parcours de combattant pour accéder au centre-ville de Nîmes

-          Une arrivée et un départ particulièrement éloignés de la gare routière et donc des établissements scolaires obligeant la traversée de toute la ville de Nîmes 

-          Une mise en danger d’usagers reconnus comme fragiles (enfants, personnes âgés ou handicapées...)

-          Des enfants se trouvant au quotidien en situation de retard en cours et étant dès lors pénalisés, notamment les terminales qui vont se trouver sanctionner par Parcours Sup alors qu’ils n’y peuvent absolument rien.

-          Une désorganisation totale du service de transport pour la Ville de Saint-Gilles qui se retrouve une nouvelle fois isolée au profit d’autres communes. 

-          Une source de stress et d’angoisse quotidienne pour les enfants, leurs parents mais aussi toute personne active prenant les transports en commun et qui n’ont plus la certitude de pouvoir arriver à l’heure au travail ou rentrer à une heure descente chez eux.

-          Un impact environnemental certain, forçant les usagers habituels à prendre à prendre leur véhicule pour se rendre autour du secteur de la gare routière ou en centre-ville de Nîmes qui sont déjà pourtant des secteurs difficiles à pratiquer. Sans compter la pollution supplémentaire occasionnée.

-          Une discrimination des Saint-Gillois sur l’offre de transport en commun dont se vante pourtant Nîmes notamment en période de féria… Si le quotidien des usagers des transports Tango pouvait être aussi bien desservi qu’en période de Féria Nîmoise, il est sûr que l’ensemble des communes vous en remercieraient.

Et pour couronner le tout, alors que les transports publics régionaux, LIO, sont gratuits en matière scolaire, les services de Tango, qui finalement ne concernent que les résidents des villes de l’agglomération, sont, eux, payants et ont connu une forte augmentation de leur forfait pour les enfants passant, cette année, à 90 euros annuels ! Une belle augmentation pour les Saint-Gillois alors qu’on leur offre des services en moins…

Enfin, entendre de la part de Madame DE GIRARDI, censée vous représenter, dans la presse, qu’il s’agit d’une simple » grogne classique Nîmoise » et que tout rentrera dans l’ordre rapidement car les parents d’élèves devront s’en contenter, est condescendant et inadapté en l’espèce. 

De la même manière, dire que si l’on n’est pas satisfait il nous appartenait d’inscrire nos enfants dans les établissements scolaires Saint-Gillois plutôt que Nimes, est particulièrement insultant.

Au-delà de l’atteinte à la liberté qui reste la nôtre, il serait utile de rappeler à vos collègues qu’il n’y a pas encore de lycée à Saint-Gilles.

Quoiqu’il en soit, nous comprenons que l’organisation du réseau de transport peut parfois nécessiter des ajustements, mais la situation actuelle cause un réel préjudice aux étudiants ainsi qu’à l’ensemble des usagers de la ligne. Vous sachant plus ouvert aux inquiétudes de vos administrés et usagers, qu’ils soient ou non parents d’élèves, nous vous sollicitons afin que cette décision soit réévaluée, ou qu’une solution alternative soit proposée pour rétablir un accès direct et rapide Saint-Gilles/ Gare Routière. La décision voulue cette année par Tango, sous prétexte de « déshabiller Paul (en l’espèce Saint-Gilles), pour habiller Jacques (en l’espèce le Nord Nîmois) » étant totalement irréfléchie.

Dans l’attente, nous vous informons également, que la présente est liée à une pétition d’usagers pour la remise en place d’une ligne de Bus directe Saint-Gilles/Gare routière de NIMES que vous pourrez retrouver sur les réseaux sociaux et le site change.org.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Président, en notre plus haute considération".