L'INTERVIEW Frédéric Touzellier : "Nous voulons faire un lieu de mémoire de l’incendie"
Été 2019, dans la cour du poste de commandement organisé par les pompiers à Générac, Frédéric Touzellier est assis sur un escalier, complètement abasourdi. La forêt brûle. Pendant treize jours, le maire courage restera comme le pilier de la commune pendant que le feu engloutira 800 hectares et une quinzaine de maisons.
Ce samedi 26 novembre, il retrouvait le sourire autour de Franck Proust, Eddy Valadier et Magali Saumade puisque la petite Olympe plantait un des premiers pins pignons dans la terre de Générac, eu lieu dit de Puech Lachet. Une centaine d'habitants était présent ainsi que beaucoup d'enfants. Tous se sont mis à planter des petits arbres en signe de rédemption.
Objectif Gard : Il y a trois ans, vous étiez complètement assomé par les terribles incendies qui ont ravagé votre commune. Vous avez retrouvé le sourire ?
Frédéric Touzellier : Oui, nous avons monté ce projet de mécénat qui prend en compte la biodiversité pour une reconstruction. Nous avons souhaité un volet paysager et d’accueil du public, et faire un lieu de mémoire de l’incendie avec de l’éducation et des loisirs autour de la biodiversité.
Comment s'est déroulé ce projet de mécénat baptisé Renaissance, avez-vous récolté les 450 000 euros prévus ?
Le projet, piloté par Véronique Mure, est parrainé par Pierre Martin, le directeur d’agence de Sogea, filiale de Vinci, et Stéphanie Sagnard, directrice de l’entreprise STS Immobilier. L’avocat Me Samuel Dyens, du cabinet Goutal, Alibert et associés, a quant à lui bordé légalement le dispositif. Autant de prestations que Générac n’aurait jamais pu se permettre autrement. Nous avons obtenu 200 000 euros, il manque 150 000 euros pour bien finaliser.
Samedi matin, vous avez invité les acteurs du projet, les mécènes et les habitants à planter des arbres symboliquement. Quelle est la suite ?
Oui, nous avons planté des jeunes pins pignons avec Eddy Valladier, Magali Saumade, Franck proust. Mais les écoles primaires de la commune avaient commencé à le faire en début de semaine, notamment des chênes blanc. On souhaite réhabiliter le mazet qui est à côté. Maintenant c'est au tour de l'Office national des forêts : ils vont planter 2 000 arbres sur 3 hectares. Il faudra aussi nettoyer, travailler la terre et mettre en place la signalétique. Il manque un peu d'argent, nous allons nous rassembler en début d'année afin de poursuivre la démarche.
Cet été, la commune a encore souffert par le feu. Vous avez d'ailleurs porté plainte, pouvez-vous nous en dire plus ?
C'est difficile, l'affaire devrait être jugée au mois de janvier. La personne qui a mis le feu est un habitant de Générac qui avait été touché en 2019 par les incendies. C'est arrivé pendant qu'il soudait une machine. L'affaire est délicate, il n'a pas vraiment toute sa tête.
Le premier pin planté par les habitants samedi s'appelle Olympe, du nom de la petite fille qui l'a planté. La reconstruction est en marche et une nouvelle forêt pansera peut-être les blessures de 2019.