MARDI ÉCO L'heure du bilan pour l’hôtellerie de plein air
Dans le département gardois, les professionnels ont enregistré une légère baisse de 5 à 6 %. Le contrecoup d'une canicule qui a sévi en début de saison. Directeur de la fédération de l'hôtellerie de plein air en Languedoc-Roussillon et cofondateur de "Yelloh ! Village", Bernard Sauvaire apporte son éclairage d'expert.
« Globalement cette saison aurait été bonne sans la baisse que nous avons eue en juillet dernier », explique Bernard Sauvaire. Une baisse de 10 % qui est un des effets de la canicule qui s'est faite ressentir précocement dans le Gard. Si précocement que le mois de juin a lui aussi enregistré une légère baisse de 5 %. Les autres mois, mai, août, septembre ou encore octobre, qui est cependant très marginal en termes de tourisme, ont tous été normaux. « Toutefois, pour bien comprendre les chiffres il faut garder en tête que 80 % du chiffre d'affaires dans le département se réalise au mois de juillet et en août », explique le président de la fédération.
Sur le plan national, toujours pour l'hôtellerie de plein air, la fréquentation et le chiffre d'affaires sont bons. Mais de la frontière belge à Bordeaux, sur la façade atlantique, la fréquentation est elle historique. Au détriment toutefois du littoral méditerranéen et des départements de l'intérieur du Sud.
Après la canicule de l'an dernier, cette année encore des réservations ont basculé à partir de juin et début juillet vers l'atlantique. « Dès l'an dernier déjà, au moment de la canicule, des collègues ont mis en place des climatisations dans les logements. Après deux étés avec des épisodes de canicule, c'est certain qu'un logement non climatisé ne se vend plus. Cela va inciter à généraliser la mise en place des climatiseurs. Le coût par appareil n'est pas prohibitif, mais lorsqu'il en faut 200 ou 300 cela devient important », poursuit Bernard Sauvaire. De quoi effacer les effets négatifs des prochaines canicules.
Toutefois la canicule n'est pas le seul souci pour l’hôtellerie de plein air. « Nous devons aussi prendre en compte les moustiques. Dans notre département il faut savoir que 80 % des hébergements sont sur le littoral. Au Grau-du-Roi il y a déjà 50 % de la capacité du département. Les retours de nos clients sont flagrants : en juin et en juillet ils sont littéralement dévorés. Contre les moustiques la clim est aussi un avantage, elle oblige de fermer les habitats le soir et de plus les moustiques n'aiment pas les espaces frais », explique le cofondateur de Yelloh Village.
Pour l'an prochain, les réservations ont déjà débuté, cela fait deux ans que l'atlantique connaît des saisons très belles. De quoi attirer la partie volatile des réservations. « Nous avons la chance d'avoir chez nous à la fois une clientèle extrêmement fidèle, amoureuse de la région, et aussi de proximité », conclut Bernard Sauvaire. Des clients qui viennent pour découvrir les plages, faire du vélo, visiter Aigues-Mortes, Nîmes et le Pont-du-Gard et revenir à la plage.
Franck Chevallier