NÎMES Après la fusillade, colère et peur à Pissevin

Au lendemain de la fusillade qui a fait trois blessés dans le quartier de Pissevin à Nîmes, les habitants et les commerçants oscillent entre la colère et la peur.
Une nouvelle fois, des tirs de kalachnikov ont retenti dans le quartier de Pissevin, à Nîmes, à hauteur de la galerie Wagner et de la place Debussy, ce lundi 10 février, un peu avant 22 heures. Des tirs qui, cette fois-ci, ont atteint trois personnes. Une enquête est en cours pour "tentatives de meurtre". Au lendemain de cette attaque, certains habitants et commerçants n'osent pas s'exprimer, "il ne fait pas bon de parler en ce moment", d'autres ne cachent pas leur colère. "Ce n'est pas étonnant, la municipalité nous a lâchés, lance désabusée Laurence, à la tête d'un salon de coiffure installé place Claude-Debussy. Ça a monté crescendo, mais depuis cinq ans, on se sent complètement abandonnés. On nous laisse vivre dans une complète anarchie."
"Dans le centre-ville de Nîmes, il n'y aurait pas eu une seconde fois"
Cet abandon, Ismaël, un habitant du quartier, Mehdi, commerçant, et le président de l'association AFC Altuma le ressentent et le dénoncent également. "La violence, les armes de guerre, c'est devenu une routine. Tout le monde est en danger et personne ne nous protège. Si la première attaque avait eu lieu dans le centre-ville de Nîmes, il n'y aurait pas eu de seconde fois. La prochaine fois ce sera quoi, un corps recouvert d'un drap ?", s'inquiète Mehdi accusant les politiques de ne s'intéresser aux quartiers que lors des campagnes électorales. Les Municipales approchant, les habitants l'assurent, ils ne manqueront pas de faire entendre leur colère aux élus lors de visites de marché.
"Le grand banditisme n'est pas de la compétence du maire"
"C'est profondément injuste, répond Richard Tibérino, interrogé puisque son nom a été cité à plusieurs reprises au fil des conversations, ce mardi matin. Laurent Burgoa et moi-même, nous sommes présents aux côtés des associations et du comité de quartier." L'adjoint à la sécurité du maire de Nîmes rappelle, concernant la mise en sécurité du quartier, qu'en plus de la présence de huit policiers municipaux, "une vingtaine de caméras de vidéosurveillance ont été installées dans ce quartier, neuf ont été détruites ces dernières semaines".
Quant à la fusillade d'hier soir qui serait la conséquence d'une guerre de territoire sur fond de trafic de stupéfiants, Richard Tibérino pointe du doigt "le laxisme de l'État sollicité par le maire pour obtenir des renforts humains et matériels. Et d'insister : "le grand banditisme n'est pas de la compétence du maire."
"On parle d'un règlement de compte, pour nous, c'était un attentat"
Au fil des discussions, on le comprend bien, derrière cette colère apparente des habitants et des commerçants, se cache la peur. Un grand-père accompagné de son petit-fils, rencontré dans une allée de la galerie Wagner, raconte qu'à partir de 19 heures, il n'ose plus sortir de chez lui, "comme beaucoup dans le quartier. On a peur".
Et pourtant, Ismaël, qui a grandi à Pissevin, se souvient d'une galerie où il y avait de la vie le soir. "Aujourd'hui, tu viens boire un café et tu te fais tirer dessus. On parle d'un règlement de compte, pour nous, c'était un attentat. Les blessés n'avaient rien à voir avec ce qui s'est passé", assure le jeune homme.
Alors, le quartier se vide. Quelques habitués étaient encore présents ce mardi matin, mais les clients se font rares. Le salarié d'une boucherie, papa de quatre enfants, explique que, faute de clients et depuis la fusillade du 26 janvier déjà, plus d'un quart de sa marchandise est jetée à la poubelle chaque jour. "Même les livreurs ne veulent plus venir", ajoute-t-il.
Stéphanie Marin
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