AÉROPORT Fustigée par les maires de l'Agglo, Valérie Rouverand contre-attaque
"C'est avec regret que j'ai constaté que plutôt que de répondre sur le fond à de légitimes interrogations... ces hommes politiques ont préféré la facilité de l’attaque personnelle".
À la suite de l'annonce de sept nouvelles lignes commerciales à l'aéroport de Nîmes, Valérie Rouverand, élue communautaire d'opposition, avait critiqué cette décision de Franck Proust, président de Nîmes métropole. Évoquant une stratégie, à "contre-sens de l'histoire". Dans la foulée, certains élus de la majorité n'avaient pas hésité à répondre avec la manière : "Valérie Rouverand qui n’est donc pas la dernière à prendre l’avion pour ses loisirs, sait parfaitement que ces hubs internationaux connectent Nîmes avec le monde pour partir certes, mais surtout pour faire venir des touristes des cinq continents."
Ainsi, Valérie Rouverand a décidé de contre-attaquer après cette réponse. "C'est avec regret que j'ai constaté que plutôt que de répondre sur le fond à de légitimes interrogations, à l'heure où le niveau de nos ressources financières et énergétiques devrait nous amener à réfléchir à deux fois à la façon dont nous les dépensons, ces hommes…politiques ont préféré la facilité de l’attaque personnelle. Entre difficulté de lecture et manque de discernement, ils n’ont visiblement pas compris que critiquer la mise en place d'une ligne court-courrier dont l'alternative bas carbone existe (distance entre Nîmes et Barcelone 390km / Nîmes Nice 280 km), ne veut pas dire être hostile par principe aux voyages aériens (Nîmes-Marrakech 2 100km). Et cela ne les autorise surtout pas à remettre en cause ma sincérité", écrit-elle d'abord.
"La voix des Nîmois ne compte pas que durant la période qui précède les élections"
Avant d'ajouter : "Plus largement, leur communiqué m'inspire deux choses. En premier lieu, la difficulté, dans cette ville, à pouvoir échanger sereinement. À avoir des idées divergentes de celles de la majorité politique qui ne peut s'empêcher de crier au crime de lèse-majesté dès qu'on est pas d'accord avec elle. La voix des Nîmois ne compte pas que durant la période qui précède les élections. La démocratie est une capacité à écouter ceux qui ne sont pas d'accord avec vous et échanger des arguments constructifs. Cette attitude est d'autant plus indispensable aux décideurs actuels quand il s'agit pour eux de piloter les efforts que nous avons à faire en commun. Or, l'inéluctable transition écologique impliquera des efforts. Le nier, conduira nécessairement à des changements non maîtrisés parce que non librement choisis par l'ensemble des Nîmois".
L'ancienne protégée d'Yvan Lachaud, ex-président de Nîmes métropole, conclut : "Ensuite, je voudrais ajouter quelques arguments au débat sur l'aérien proprement dit. Sur les hubs. On parle de hub, de connexion vers d'autres pays du monde via Genève, Nice ou Barcelone, très bien, mais pourquoi, forcément y aller en avion. Qui dit connexion, dit souplesse et connectivité. Combien de chance ai-je que l'avion que je veux prendre se situe le jour de la semaine où la liaison sera desservie depuis Nîmes ? Pourquoi ne pas également travailler en coopération avec Montpellier ou Marseille ? Je ne doute pas que des arguments seront encore opposés sur ce point, et c'est un débat que je veux ouvrir car il faut que chaque Nîmois puisse juger en transparence de l'utilisation de leurs finances publiques."