Publié il y a 11 mois - Mise à jour le 11.12.2023 - Corentin Corger - 3 min  - vu 2589 fois

AÉROPORT Nîmes métropole détient désormais 86% du site : quels projets à venir ?

vue aérienne aéroport de Nîmes

Une vue aérienne de l'aéroport de Nîmes 

- Photo Corentin Corger

Ce soir pour le dernier conseil communautaire de l'année, les élus ont validé le transfert de propriété de l’aéroport de Nîmes-Garons dont 86% du foncier appartient désormais à Nîmes métropole qui souhaite développer l’activité industrielle et accueillir une zone d’activités spécifique.

En juillet 2021, l’État a proposé la possibilité de transférer certains aéroports à des collectivités territoriales. Nîmes métropole a candidaté courant 2022 pour se porter acquéreur d’une grande partie de l’aéroport Nîmes Grande Provence Méditerranée situé à Garons. L’idée est de pouvoir répondre à la forte demande de développement des entreprises déjà présentes et pouvoir en accueillir de nouvelles. Une étude de 2019-2020 annonçait un chiffre d’affaires généré par ces entreprises de 174 millions d’euros. Maintenir une activité industrielle et aéroportuaire avec également l’augmentation du trafic de passagers.

En 2023, le site nîmois a accueilli 250 000 passagers, ce qui est plus qu’avant covid, avec l’objectif pour le délégataire Edeis d’atteindre les 400 000 par an d’ici 2027. L’Agglo travaille aussi pour l’implantation d’un hub européen voire une agence européenne de protection civile plus la filière industrielle. En plus de la zone civile (250 ha), c’est environ 31 hectares supplémentaires dont Nîmes métropole récupère la propriété auprès du ministère des Transports. La collectivité détient désormais 86% du foncier de l’aéroport soit 280 hectares sur 328. Le reste appartient toujours à l’État, au ministère de l’Intérieur, dans le cadre de la sécurité civile.

18 bâtiments construits en bord de piste

Sur ces 31 hectares, la grande parcelle de 20 hectares n’est pas exploitée et sert de compensation environnementale pour la zone Mitra située à proximité. Sur les terrains acquis en bord de pistes (11 ha), 40 000 m2 à 50 000 m2 de hangars sont potentiellement constructibles au travers de 18 bâtiments et 30 000 m2 en arrière de piste pour du tertiaire. Plus de 1 400 emplois qualifiés sont espérés et 100 millions d’investissements privés. Des bâtiments qui seront commercialisés à l’horizon 2028. Pas avant car pendant quatre ans, un gros chantier de séparation et de renforcement des réseaux attend l’Agglo.

C’est une condition du transfert voulue par l’État : le décroisement des réseaux. Même si sur l’enveloppe globale de 21,5 M€ HT, nécessaire pour ces travaux d’ampleur, l’État co-finance une petite partie. En plus d’accueillir de nouvelles entreprises, Nîmes métropole crée une zone éco parc d’activités. Le site où elle sera implantée ne fait pas partie du transfert de propriété. Il s’agit d’une zone assez unique en lien avec la gestion des risques et tout ce qui touche par exemple à la médecine de catastrophe. Un projet qui avance plus vite puisque dès 2025, la phase de pré-commercialisation débutera...

Ce changement majeur pour la communauté d’agglomération a fait l'objet de peu de contestation en conseil communautaire puisque seul Vincent Bouget a pris la parole avant une longue réponse de Franck Proust. "Dans un environnement très concurrentiel à l'échelle européenne en matière de développement économique, le transfert de la plateforme de Nîmes, c’est du foncier en bord de piste que peu de plateforme peuvent offrir en France et en Europe", a-t-il assuré. Personne n'a voté contre cette délibération autorisant ce transfert de propriété, en revanche il y a eu 10 abstentions. 

"J'ai horreur de l'injustice"

Parmi les 84 délibérations au programme ce soir, celle sur l’augmentation des frais de représentation de Franck Proust de 12 000 à 20 000 euros car ce plafond « prévu est susceptible de ne pas couvrir l’intégralité des dépenses accessoires supportées par le président ». Une décision sur laquelle le groupe de Gauche a décidé de voter contre. « Comment imaginer que nous puissions voter favorablement une telle délibération ? C’est inconcevable et indécent », a réagi la socialiste Corinne Giacometti qui a aussi remis en cause « le coût exorbitant de votre véhicule ». « Les justifications fournies sont vagues », renchérit Valérie Rouverand alors que Thierry Jacob (RN) souligne la transparence. « On augmente pour ne pas être en situation de blocage. Ce n’est pas une enveloppe que je vais dépenser. En moyenne, pour une institution de plus de 100 000 habitants c’est 30 000 euros en moyenne. Ce n’est pas dans ma poche je joue la transparence et je fais exprès d’avancer les frais pour faire faire des économies à l’agglo », se défend le président. « On est passé de 1 043 euros à 685 euros pour le véhicule ! Alors un peu de décence et moins de démagogie je. J’avais dit que je ne parlerai plus du passé mais j’ai horreur de l’injustice », a conclu Franck Proust dans son propos.

Corentin Corger

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