ALÈS AGGLO Pour les conseillers communautaires, Solvay n'est pas soldé
Alors que les élus d'Alès Agglo déploraient les coupes budgétaires promises par le gouvernement Barnier envers les collectivités territoriales, la fermeture de l'usine Solvay, à Salindres, s'est invitée dans le débat. La Gauche a insisté sur une entreprise cherchant le profit maximal, Christophe Rivenq incrimant plutôt l'association Générations futures, à l'origine d'articles sur les polmluants éternels issus de l'usine. Mais tous ont dénoncé les mensonges des dirigeants de Solvay et d'Axens.
Bien que hors sujet sur l'instant, l'intervention du communiste Paul Planque aura finalement conduit à un débat relativement consensuel sur la situation de l'usine Solvay de Salindres, dont la fermeture a été annoncée (relire ici et ici). Avec une dénonciation commune des méthodes des dirigeants.
S'étonnant que le conseil communautaire n'évoque pas le sujet, alors qu'il abordait un débat budgétaire, l'opposant alésien Planque a donné sa version des faits "Non ! Les exigences environnementales ne sont pas le principal motif de la fermetiure de Solvay à Salindres (...) Le principal motif est la recherche d'un profit toujours plus important au mépris de la polluton produite, ici ou ailleurs, au mépris des travailleurs."
"Solvay a pris + 1,5% en bourse le jour de l'annonce de la fermeture de l'usine"
Christophe Rivenq, président d'Alès agglomération
Sans renvoyer Paul Planque au sujet, le président d'Alès Agglo, Christophe Rivenq, prend la balle au bond. "Pour moi, la fermeture est le résultat des articles de presse suite au travail des associations environnementales." En l'occurrence, Générations futures, à l'origine des articles de Le Monde et du site internet de France Télévisions. Si le site s'avérait pollué, je me réserve le droit d'attaquer l'État, l'entreprise, jusqu'à Péchiney, Rhône-Poulenc et Solvay. Mais les TFA existent aussi dans les médicaments. J'ai même fait analyser de l'eau Cristalline et elle en contient."
"Solvay a pris + 1,5% en bourse le jour de l'annonce de la fermeture de l'usine, poursuit le président de l'agglomération, qui se met à conter le mépris auquel il a fait face en voulant alerter le gouvernement. J'ai appelé le ministère de l'Intérieur, je suis tombé sur le standard. On m'a répondu "on n'a pas le temps, le cabinet est en train de se mettre en place". Je me suis présenté, on m'a répondu "c'est quoi Alès ?"
"Le PDG de Solvay nous a menés en bateau, il nous a pris pour des cons"
Ghislain Chassary, maire de Rousson
"Je ne défends pas les entreprises qui polluent, poursuit Christophe Rivenq. Mais tant que ce n'est pas prouvé, je dis qu'on a sacrifié le site de Salindres." Même si, pour Paul Planque, le rapport du conseil économique et social de l'entreprise "dit quand même des choses inquiétantes". L'élue alésienne, Béatrice Ladrange, rappelant par la suite que la production de TFA avait été interdite en Allemagne, ce qui pose la question de sa dangerosité.
À son tour, le communiste et maire de Rousson, Ghislain Chassary, est amer. "Solvay sera la seule entreprise à fermer un morceau de l'usine, en 170 ans. Le PDG nous a menés en bateau, il nous a pris pour des cons. À côté, le PDG d'Axens nous a aussi pris pour des cons, en nous certifiant qu'il n'y aurait pas de chômage technique. Ces gens n'ont aucune parole, alors que les salariés sont restés dignes."
"Certains ont déjà trouvé du travail dans la vallée du Rhône, a voulu rassurer Christophe Rivenq. J'attends que l'Union européenne interdise les TFA et Solvay devra participer à la dépollution du site." Pour Béatrice Ladrange, "il est trop facile de mettre la responsabilité sur les écolos, alors que la planète va droit dans le mur du point de vue climatique." Finalement, elle et Paul Planque ont été les seuls à s'abstenir sur la question du budget suppplémantaire. Qui n'avait donc rien à voir avec ce volet du débat.