ALÈS AGGLO Une séance intense pour le vote du budget
Hier soir, pendant près de quatre heures, les élus communautaires ont participé à leur deuxième conseil d’agglomération en deux semaines. Après l’élection du président Christophe Rivenq le 15 juillet dernier (relire ici), il s’agissait cette fois de voter le budget.
Développement durable
Dans le cadre du débat d’orientation budgétaire, Christophe Rivenq a longuement présenté le rapport sur la situation en matière de développement durable. Celui-ci comprend cinq ambitions comme de relever le défi de la transition énergétique, l’accompagnement vers les changements de comportement, le développement d’un habitat et d’un transport durables, la protection de l’environnement ainsi que la croissance verte et solidaire.
Une trop belle occasion pour celui qui est également premier adjoint à la ville d’Alès de souligner que sa commune et son territoire ont souvent été « en avance » - ou « précurseur » - comme les 100 logements en autosuffisance électrique de la résidence de Rochebelle. « C’était une première en France », répète-t-il. Christophe Rivenq évoque aussi les subventions pour les voitures électriques, les rénovations énergétiques, le remplacement des luminaires de la ville par des ampoules LED - soit « 83% d’économie d’énergie à termes » -, la semaine de la propreté, les navettes Ales’Y bientôt à l’électrique et conclut par la présence de l’agglomération alésienne à la 7ème place dans le classement des territoires français les plus vertueux pour le climat.
Contrairement au Covid, l’enthousiasme manifesté par le président de l’Agglo n’est pas contagieux. Du moins, il ne touche pas Paul Planque qui estime que ce « rapport n’est pas à la hauteur des exigences de la période », qu’il n’y a « aucun élément chiffré » et que « cette plaquette de communication est la marque d’une manque d’ambition et d’un manque de vision ». Il demande finalement à son président de « déclarer l’état d’urgence climatique » pour le territoire comme cela a été fait à Bordeaux ou Strasbourg par exemple. « Je vous attendais pour avancer là-dessus », ironise Christophe Rivenq qui lui promet que « comme d’habitude, l’Agglo d’Alès sera au rendez-vous ».
Vote du budget
Une nouvelle fois présenté par Christophe Rivenq, qui en a parfois perdu sa salive, le budget primitif 2020 d’Alès Agglomération ne prend pas en compte la crise Covid puisqu’il est « trop prématuré d’afficher des chiffres définitifs », explique-t-il. Ce budget s’élève donc à 141 millions d’euros dont 28 millions d’investissement et 112 millions de fonctionnement. Il comprend 17 budgets annexes dont les deux principaux sont l’assainissement et l’eau.
Dans l’assemblée, les réactions sont unanimes, même parmi les maires communistes. Celui de la Grand’Combe, Patrick Malavieille, est le premier à dire qu’il le votera : « Ce budget présenté est contraint, mais il va permettre de répondre à l’urgence sociale, économique et environnementale ». Serge Bord, maire de Saint-Julien-les-Rosiers, poursuit : « ce budget affiche des orientations qui semblent aller dans le bon sens ». Pour la commune de Cendras, Sylvain André rappelle qu’il s’était abstenu lors des deux précédentes éditions, mais se félicite des engagements pris par Christophe Rivenq : « le compromis présenté aujourd’hui va globalement dans le bon sens. Je voterai donc ce budget ». Il n’y aura finalement que quatre abstentions, toutes alésiennes : les trois membres du Printemps alésien et celle de Francis Bassier du Rassemblement National.
Débats dans le débat
Que ce soit au conseil d’agglo ou lors du conseil municipal, il y en a deux qui se sont trouvés. Ils ne se connaissaient que très peu il y a encore quelques mois, et il semble évident que le Républicain Christophe Rivenq et le Communiste Paul Planque ne vont désormais plus se lâcher. Quand Rivenq se réjouit, Planque s’attriste. Quand Planque remet en cause, Rivenq donne la leçon.
Hier soir encore, les échanges ont été vifs, notamment au moment d’évoquer le budget : « Nous assistons à un nouveau rendez-vous manqué (…) Contrairement à ce que vous proclamez, la gestion de cette intercommunalité n’est pas neutre politiquement. Votre naturel libéral revient au galop », attaque Paul Planque. Christophe Rivenq ne laisse rien passer et répond aussi sec : « Ce qui est sûr, c’est que vous, vous avez manqué votre rendez-vous avec les électeurs », tacle-t-il avant de conseiller : « Vous arrivez. Essayez d’observer. Parce que vos collègues vont vite être lassés de vos interventions, de votre politique politicienne ». Le président est applaudi par l’assemblée.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, c’est Francis Bassier, du Rassemblement National, qui viendra à la rescousse du Communiste (preuve de plus qu’il n’y a décidément pas de couleur politique dans cette agglo ?) : « Je conteste le fait que lorsque nous ne sommes pas d’accord avec vous, vous nous opposiez que l’on fasse de la politique politicienne. La pensée unique n’a jamais rien amené de bon ».
Tony Duret