ALÈS État des lieux et propositions pour la santé publique avec le député André Chassaigne

Le député Communiste André Chassaigne (3eme en partant de la gauche), était présent à Alès pour faire face à la situation délicate de l'hôpital d'Alès et la situation sur le domaine de la santé.
- Romain FioreFace à la crise du système de santé, André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme et président du groupe Gauche Démocrate et Républicaine à l’Assemblée nationale, s’est rendu à Alès pour échanger avec les acteurs locaux et défendre ses propositions. Entre état des lieux et solutions concrètes, cette réunion a permis d’aborder l’avenir de l’offre de soins.
Ce vendredi 21 mars, André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme et figure engagée dans la défense des services publics, s’est rendu à Alès pour une journée consacrée à la situation de l’offre de soins dans la région. Après une rencontre avec le collectif de défense et de promotion de l’hôpital, ainsi que les syndicats CGT du centre hospitalier d’Alès, il a été reçu par le directeur de l’établissement afin de faire un état des lieux.
« On est parti de la situation locale sur l’offre de santé, avec un constat clair : comme tous les hôpitaux et Ehpad de France, celui d’Alès souffre d’un déficit et de tensions budgétaires. Certains fournisseurs doivent attendre jusqu’à neuf mois avant d’être payés », a-t-il expliqué. Malgré ces difficultés, il a souligné des éléments encourageants : « Il y a de l’optimisme avec des médecins qui reviennent, même si certains postes restent difficiles à pourvoir, comme en radiologie, dermatologie ou en médecine d’urgence. »
L’après-midi, un débat s’est tenu au centre social des cheminots, réunissant les partis de gauche et plusieurs figures locales comme Jean-Michel Suau et Paul Planque. Ce fut l’occasion pour les élus et les acteurs de la santé d’échanger sur l’offre médicale territoriale. Des témoignages de plusieurs maires, dont Vincent Le Meaux, président de l’agglomération de Guingamp en Bretagne, ont mis en lumière des expériences locales et les solutions mises en place pour contrer la désertification médicale.
Un constat alarmant, mais des pistes de solution
Lors de cette rencontre, les intervenants ont mis en lumière les difficultés financières rencontrées par les centres hospitaliers locaux. Certains fournisseurs doivent attendre plusieurs mois avant d'être payés, ce qui complique l'approvisionnement et la gestion quotidienne des hôpitaux. De plus, la région souffre d'un manque criant de personnel médical, notamment dans des spécialités clés telles que la radiologie et la dermatologie.
André Chassaigne a insisté sur la nécessité d’une approche globale : « Il ne s'agit pas seulement des hôpitaux, mais de tout le système de santé : les soins de ville, le maintien à domicile, les urgences. Il faut une réponse d’ensemble ». Malgré ces difficultés, une note d'optimisme a été partagée avec le retour de certains médecins dans la région, signe que des efforts portent leurs fruits.
Une proposition de loi pour mieux organiser l'offre de soins
Un des temps forts de cette réunion a été la présentation d'une proposition de loi transpartisane visant à réguler l'installation des médecins et à renforcer l'accès aux soins sur l'ensemble du territoire. André Chassaigne a rappelé qu'il avait déjà présenté une première version de cette loi à l'Assemblée nationale l'an dernier, avant d'en proposer une version plus courte en février dernier, axée sur des mesures d'urgence. Cette initiative, qui réunit différentes tendances politiques à l'exception de certains groupes d'extrême droite, cherche à assurer une meilleure répartition des professionnels de santé.
« J’ai présenté l’action législative, notamment une proposition de loi transpartisane qui a été construite en partant de l’extrême gauche jusqu’aux Républicains, Modem, Écologistes et Communistes, sauf les deux groupes d’extrême droite », a détaillé le député. Parmi les mesures avancées, il appuie sur : Une régulation de l’installation des médecins pour éviter qu’ils s’implantent dans des territoires déjà surdotés. Une obligation de permanence des soins, quand seulement 39 % des médecins y participent. La création, dans chaque département, d’une classe de préparation aux études de santé, avec une adaptation du nombre de formations aux besoins territoriaux. Enfin, la suppression des pénalités financières pour les patients sans médecin traitant.
Une coopération internationale avec Cuba
Face à la pénurie de médecins, une idée originale a été avancée, celle de collaborer avec Cuba pour faire venir des professionnels de santé. Le pays est reconnu pour la qualité de sa formation médicale et pourrait fournir des renforts aux territoires en manque de praticiens. Pour que cette idée se concrétise, une convention entre la France et Cuba serait nécessaire, permettant ainsi aux médecins cubains d’exercer sous un cadre réglementé en France. Ce modèle a déjà fait ses preuves dans plusieurs pays et pourrait représenter une solution rapide et efficace pour pallier la crise des effectifs médicaux.
Michel Le Magoarou, du Comité Armor Cuba Coopération a également souligné : « Les médecins cubains sont déjà présents dans plusieurs pays européens comme l’Italie et le Portugal. Il n’y a pas de raison que la France ne puisse pas bénéficier de leur expertise ». André Chassaigne a appuyé cette proposition : « Nous ne pouvons pas rester les bras croisés pendant que nos hôpitaux manquent cruellement de personnel. Il faut explorer toutes les solutions, y compris celles qui ont fait leurs preuves ailleurs ». Une expertise d'ailleurs appuyée par un médecin de Nîmes, souvent présent en Bolivie qui a pu constater les compétences des médecins cubains sur le terrain. Le projet sous forme de collaboration ferait donc venir les médecins pour une période de trois ans sur place, avant de se faire remplacer par d'autres compatriotes. Une idée soutenue par le député du PCF « Ce combat est un combat de justice sociale. Nous devons nous battre pour garantir à chaque citoyen l’accès à la santé, quels que soient son revenu et son lieu de vie »
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