Publié il y a 1 jour - Mise à jour le 24.03.2025 - Coralie Mollaret - 2 min  - vu 4980 fois

GARD Le combat de la maman de Rafaël avec l’Éducation nationale

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Âgé de neuf ans, le petit Rafaël est atteint d’un trouble du langage et de la compréhension. Tout au long de son parcours scolaire, les heures de prise en charge par une AESH (Accompagnant des élèves en situation de handicap) ont fondu comme neige au soleil. Il n'est pas seul dans ce cas... 

« Quand j’ai entendu Monsieur Mauny sur votre plateau, j’ai cru que c’était une blague… », témoigne Aurélie, maman du petit Rafaël, reconnu enfant handicap à la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées). Le 11 mars, le Dasen du Gard, Christophe Mauny, était l’invité du club Objectif Gard. Hasard du calendrier : « C’était le jour où j’ai appris que mon fils allait perdre la moitié de ses heures d’AESH ». Aurélie a été très attentive à son discours, surtout lorsqu’il aborde la prise en charge des enfants handicapés.

Son fils, Rafaël, neuf ans et demi, est en CM1 à l’école Les Marronniers à Le Pin. Il est atteint d’un trouble du langage, appelé dysphasie, ainsi que de difficultés de compréhension : « Nos enfants ont des QI normaux, mais ils ont du mal à prononcer certains mots, à comprendre les consignes. Ils ont besoin d’une personne pour leur réexpliquer les choses. » En 2021, la première notification de la MDPH instaurait 21 heures d’accompagnement par une AESH. Au fur et à mesure, ses heures ont diminué et ont été mutualisées avec la petite Maïa, scolarisée dans la même classe. 

«  Le Dasen dit le contraire de ce qu’il fait ! »

« Jusque-là, ça allait… », poursuit Aurélie. Sauf que le 11 mars, c’est la douche froide : « On nous a retiré trois heures d’AESH sur les six pour être redéployées à Bagnols. Or, dans votre interview, le Dasen affirmait bien qu’il n’y a pas de manque de moyens et que tous les dispositifs existaient pour prendre en charge ces handicaps. Il dit donc le contraire de ce qu’il fait ! » Aurélie et la maman de Maïa, Isabelle, se battent « pour faire entendre les droits de nos enfants ».

La prise en charge du handicap n’est pas toujours facile pour les familles : « Le problème a été repéré en petite section (…) Il a fallu faire toute une batterie de tests, des bilans à des kilomètres, téléphoner à 50 orthophonistes, faire appel à un neuropsychologue… Des frais parfois non remboursés. » Loin de s’apitoyer sur son sort, ces mamans gardent espoir : « Nos enfants se battent depuis tout petits. Ils ont fait des progrès avec l’AESH. Il faut continuer. »

Cette année, Rafaël a même été inscrit dans un club de football. « J’aimerais bien rencontrer Monsieur Mauny et qu'il se penche sur notre situation au regard des propos qu’il a tenus sur votre plateau. J’aimerais aussi qu’il se mette à la place de nos enfants pour voir comment, lui, il s’en sortirait… » Puisque pour Aurélie et Isabelle, les discours des responsables administratifs ou politiques ne sont pas toujours en phase avec la réalité. 

Coralie Mollaret

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