EXPRESSO Soutien public à la tauromachie : le verdict de la Chambre régionale des comptes

De 2019 à 2023, les juges des finances publiques ont passé au crible les comptes des acteurs de la corrida, dont la ville de Nîmes et l'organisateur des spectacles taurins, la société de Simon Casas.
Début mars, la Chambre régionale des comptes a publié un rapport sur « Le soutien public à la corrida ». Celui-ci sera soumis aux élus ce mardi soir, à l’occasion d’un conseil municipal exceptionnel (à relire ici). Sujet parfois clivant, la tauromachie pourrait peut-être s’inviter dans le débat des prochaines municipales… Dans son rapport, la Chambre relève que l’univers des corridas repose « sur un nombre d’acteurs très resserrés ». En clair, cet univers concerne peu de monde… Les juges ont répertorié les partenaires publics (ville de Nîmes et Nîmes métropole), mais aussi les sociétés Simon Casas Production et SCP France et deux associations : le Centre français de tauromachie et les Aficionados Practicos. Ces dernières ont bénéficié d’un soutien public de 135 000 € sur l’ensemble de la période.
Révision des tarifs
L’adjoint Les Républicains chargé de ces questions, Frédéric Pastor, est tout sourire : « Nous avons choisi le bon mode de gestion pour l’organisation des corridas : il ne coûte rien au contribuable, en comparaison avec l’ensemble des dépenses de la ville. » Les juges ont chiffré à 68 000 € par an « l’engagement financier du secteur public en faveur de la tauromachie espagnole et de l’organisation des corridas ». La ville de Nîmes vient de renouveler sa délégation de service public jusqu’en 2029 avec l’empressa Simon Casas, au travers de SCP France. Sur la période, c'est le délégataire qui est déficitaire, soulignent les juges, qui appellent du coup à revoir la politique tarifaire : « Je suis toutefois assez étonné qu’à aucun moment la Chambre n’ait fait référence à la crise sanitaire », relève Frédéric Pastor.
Nîmes métropole, présidée par le Républicain Franck Proust, soutient aussi un festival, dont le coût de la seule tauromachie espagnole s’est élevé à 477 000 € entre 2019 et 2023, soit 4 % du budget communautaire alloué à la culture. « Le billet moyen est à 40 €. Cela permet d’être plus accessible… Et cette politique tarifaire montre aussi que la ville est sévère avec son délégataire », poursuit l’édile. Sur les quatre années, la ville a perdu une redevance de 601 000 €. « Les contrats successifs apparaissent très protecteurs des intérêts de la commune… Ce montant couvre largement les dépenses municipales consacrées à l’organisation des spectacles tauromachiques (266 000 € sur la période) et à la promotion de la tauromachie (198 000 €). »
Sylvette Fayet : « Quand nous serons aux affaires, il faudra faire avec »
L’opposante nîmoise communiste, Sylvette Fayet, qui s’est déjà prononcée en faveur d’un passage de l’organisation des corridas en régie municipale, a été plutôt laconique : « Les juges ont analysé les comptes et ont fait des observations très peu critiques. Il ne s'agissait pas d'un débat sur le mode de gestion. J’en prends donc acte. » Si la Gauche autour du communiste Vincent Bouget, plutôt favorable à la corrida, arrivait au pouvoir, elle ne changerait pas de mode de gestion : « C’est comme pour les monuments romains. La nouvelle DSP (Délégation de service public) dure huit ans. Les casser aurait un coût énorme et serait de la mauvaise gestion de notre part. Quand nous serons aux affaires, il faudra faire avec. »
Du côté de l’association Alliance anti-corrida, la présidente Claire Starozinski est plus critique : « Des recommandations ont été formulées, portant sur la nécessité de fiabiliser les comptes des associations taurines, d’améliorer le contrôle des subventions. La question que je pose est : comment Casas continue-t-il à payer ses employés s’il est déficitaire tous les ans ? »
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