Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 15.09.2022 - corentin-migoule - 3 min  - vu 775 fois

ALÈS La moutarde monte au nez de la CGT qui appelle à manifester

L'Union locale de la CGT d'Alès prête à ferrailler dès le 29 septembre. (photo Corentin Migoule)

Ce jeudi 15 septembre, depuis les locaux de la Bourse du travail, l'Union locale de la CGT promet une rentrée sociale "brûlante", matérialisée par un appel à la grève et à manifester à la fin du mois.

On prend les mêmes et on recommence. Car si leurs locaux situés à la Bourse du travail sont en plein chantier, les visages qui animent l'Union locale (UL) de la CGT n'ont pas changé. "C'est reparti !", a donc embrayé Martine Sagit, secrétaire générale de l'UL, à l'occasion de la conférence de presse de rentrée organisée ce jeudi. Une rentrée sociale qui s'annonce "brûlante" à en lire Alain Martin, féru de jeux de mots qu'il manie à l'envi lorsqu'il s'agit de décrire ce qu'il considère comme "la démolition de la France".

"Malgré la pénurie d'huile et de moutarde, nous sentons bien que la mayonnaise est en train de prendre parmi les salariés", avait-il prévenu dans son message d'invitation adressé aux médias locaux. Car à l'heure où la flambée des prix du gaz et de l'électricité s'apprête à frapper violemment les Français au portefeuille, et en dépit de la prolongation du bouclier tarifaire jusqu'en 2023 par le Gouvernement, la coupe semble pleine pour trois organisations syndicales (CGT, FSU et Solidaires) qui appellent à la grève et à manifester le 29 septembre prochain.

Augmenter les salaires et baisser le temps de travail

"Il y en a assez des restrictions ! Macron parlait de la fin de l'abondance. Nous, l'abondance on n'a pas connu. S'il veut bien qu'on la connaisse, il faut qu'il augmente les salaires, les minima sociaux et les pensions de retraite. Pour ça, il faut taxer les profits !", s'insurge Martine Sagit. D'autant que les crises successives (sanitaire, écologique, énergétique) n'empêcheraient pas les "super-profits" d'après Alain Martin, qui en veut pour preuve l'augmentation de 59 points de pourcentage en 2021 du salaire du PDG de Total, Patrick Pouyanné.

"Les 500 familles les plus riches de France ont doublé leur fortune en cinq ans", déplore par ailleurs la CGT, qui milite également de longue date pour un abaissement du temps de travail à 32h hebdomadaires, ce qui aurait pour conséquence "d'offrir du travail à tout le monde". Des chiffres brandis dans l'optique de démontrer que "de l'argent il y en a", et que ce n'est "pas aux petits (le peuple, NDLR) de faire des efforts, mais aux gros (les milliardaires, NDLR)".

"L'hiver va être dramatique"

"Il y a les moyens de faire autre chose et mieux", enfonce la secrétaire générale de l'Union locale alésienne. À ses côtés, Alain Martin a aussi longuement décrit un "mal-être au travail" en forte hausse, en partie imputable à ses yeux à une "faible rémunération" et de "mauvaises conditions de travail". "On ne va pas perdre sa vie à la gagner", formule le dernier nommé, qui n'opposera jamais "les allocations et le travail" car "on n'est jamais coupable d'être au chômage". Une référence à peine voilée à la récente sortie controversée du communiste Fabien Roussel, lequel s'est expliqué depuis en étayant son propos.

Les griefs soulevés par l'organisation syndicale étaient nombreux ce jeudi matin. Parmi eux figurait aussi la disparition "regrettable" des services publics. "Macron et son gouvernement démolissent tout et viennent mettre des petits pansements. On nous parle des Maisons France services, mais elles ne sont pas des services publics", peste Alain Martin.

Ainsi, le duo en est persuadé, la manifestation du 29 septembre (rassemblement à 10h30 devant la sous-préfecture d'Alès, suivi d'un défilé jusqu'à l'agence Pôle Emploi Alès-Gardon) sera très suivie. "Je connais beaucoup de salariés qui prévoient de faire grève pour la première fois", prévient Martine Sagit. Et de poursuivre : "Il y a un vrai ras-le-bol qui monte !" Conscient que les salariés restent difficiles à mobiliser, d'autant que "les intérimaires et les CDD sont de plus en plus nombreux dans les entreprises", Alain Martin avertit : "Le 29, ce n'est rien par rapport à ce qui va arriver derrière. L'hiver va être dramatique !"

Corentin Migoule

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