ALÈS Le piquet de grève sera dressé demain matin chez Merlin Gérin
Alors que la plupart des organisations syndicales appelle à manifester ce jeudi (relire ici), le piquet de grève sera dressé devant l'usine Merlin Gérin Alès du groupe Schneider Electric, dès 4h30 du matin.
Joël Bréaud et deux de ses "camarades cégétistes" préparent, à l'heure où paraissent ces lignes, le discours qui sera lu demain matin aux salariés grévistes de l'entreprise Merlin Gérin Alès. Car alors que la plupart des organisations syndicales appelle à manifester ce jeudi (relire ici) sous fond de rentrée sociale brulante, les élus CGT de l'entreprise alésienne spécialisée dans la fabrication de disjoncteurs n'attendront pas la manifestation prévue à 10h30 devant la sous-préfecture d'Alès pour faire connaître leurs doléances.
"Le piquet de grève sera dressé dès 4h30 du matin pour accueillir les premiers salariés potentiellement grévistes", annonce le délégué CGT, par ailleurs secrétaire du comité d’entreprise. Et Joël Bréaud d'ajouter : "Le gros des troupes a prévu de participer à la manifestation. On va dépasser les 50 % en termes de débrayage, j'en suis persuadé."
Le dernier nommé reconnait par ailleurs "la difficulté" pour la CGT de parvenir à mobiliser : "On est la seule organisation syndicale sur le dossier donc ce n'est pas évident, même si tout le monde dit qu'on a raison de le faire." Chez les grévistes de Merlin Gérin, les revendications s'aligneront sur les propositions de la CGT à l'échelle nationale, à savoir le départ à la retraite à 60 ans, la réduction du temps de travail à 32 heures et l'augmentation des minima sociaux et du Smic.
Les NAO 2023 en ligne de mire
"Il n'y a pas de revendications propres à l'usine car des discussions ont été ouvertes hier en central afin de rattraper le retard qu'on a pris sur le plan salarial", justifie Joël Bréaud. La direction du groupe Schneider Electric aurait proposé une augmentation générale de 2 % avec une rétroactivité au 1er septembre, ainsi qu'une prime de partage de la valeur de l'ordre de 600 euros pour tous les employés percevant un salaire mensuel inférieur à 2 800 euros brut. L'intersyndicale a jusqu'à vendredi midi pour signer l'accord, mais "il semblerait que ça soit accepté", veut croire le secrétaire du comité d'entreprise.
Car l'horizon s'est quelque peu éclairci chez Merlin Gérin depuis la mobilisation "historique" de l'hiver dernier (relire ici), à la faveur d'une "bonne activité, un bon chiffre d'affaires et un bon volume". De quoi aborder les négocations annuelles obligatoires 2023, lesquelles s'amorceront à la fin du mois de décembre, avec sérénité et quelques idées pour contrer une "inflation galopante".
Corentin Migoule