Moins de deux ans après son ouverture à deux pas de l'hôtel de ville, le restaurant Lou Bi a conquis les palais alésiens en proposant une cuisine française moderne et délicate. Jeune chef de 28 ans, Boris Chapon vient de remporter le trophée "pâtissier" du prix Gault & Millau, une référence dans le milieu.

Fulgurante. Telle est la trajectoire de Boris Chapon qui, à 28 ans, vient tout juste de se voir décerner le trophée "pâtissier" du guide Gault & Millau, créé au début des années 70 par deux critiques gastronomiques. Gérant du restaurant alésien Lou Bi situé à un jet de pierre du parvis de l'hôtel de ville depuis août 2020, l'Alésien savoure : "Je suis l'unique gagnant de la région Occitanie. C'est la récompense d'un travail acharné !" Et d'ajouter : "La pâtisserie, c'est de l'amusement pour moi, de la création. Ce n'est pas du tout monotone."

Sans le moindre soupçon d'immodestie, ce dernier qui "ne court pas après les trophées", cite aussi la dotation Jeunes talents obtenue il y a deux ans, ainsi que deux toques du même guide réceptionnées en début d'année. "Parfois on a l'impression qu'ils ne sont pas derrière nous, mais en réalité ils sont à l'affût de tout ce qu'on fait", indique Boris Chapon au sujet des critiques gastronomiques. "Les clients connaissent davantage le guide Michelin, mais dans le milieu de la restauration, il a presque été dépassé par le Gault & Millau", assure de son côté Isla-Luna, sa compagne, laquelle gère d'une main de fer dans un gant de velours la coquette salle du restaurant.

Une maîtrise des plantes aromatiques

Un restaurant qui, à peine quelques mois après son ouverture, faisait déjà le plein à chaque service (15 couverts). Ouvert du mercredi au dimanche, l'établissement continue d'émouvoir les palais alésiens. "On n'a que de bons retours, les gens sont contents", apprécie le jeune chef. En effet, les petits plats de l'ancien élève de l'école hôtelière de Saint-Jean-du-Gard se méritent. "On est complet tout le temps, midi et soir. Alors mieux vaut réserver", sourit Boris Chapon.

Avant de faire de son tout premier restaurant une table incontournable en Cévennes, il a roulé sa bosse au point de s'offrir un CV impressionnant. Passé par le restaurant alésien Épices et tout, détenteur d'un bib gourmand, chez le Nîmois Jérôme Nutile que l'on ne présente plus, le jeune chef s'est aussi essayé aux fourneaux d'un double étoilé dans le Lubéron, en plus d'une expérience en Corse.

Aux allures d'un restaurant semi-gastronomique, Lou Bi se distingue par sa formule entrée-plat-dessert (37 €) qui s'accompagne automatiquement d'une bouchée apéritive, d'un beurre aromatisé, d'un avant-goût, d'un pré-dessert et des mignardises. Mais la véritable patte du chef réside davantage dans sa maîtrise des herbes aromatiques, merveilleusement associées. "Chez nous, à Saint-Jean-de-Serres, on a un grand jardin avec une centaine d'espèces différentes. J'adore ça !", confirme celui qui pratique la cueillette sauvage chaque semaine. En plus d'avoir la main verte, Boris et Isla-Luna semblent avoir le vent dans le dos.

Corentin Migoule