Le nom de Pierre Semard a baptisé presque 200 rues en France. Méconnu de nombreux citoyens, cet homme est pourtant une figure de la lutte des cheminots pendant l’Occupation.

Il est l'un des syndicalistes qui, en 1915, parvient à unifier les différents syndicats de cheminots de Saône-et-Loire. En juin 1921, il est élu secrétaire général de la Fédération des cheminots, forte alors de plusieurs centaines de milliers d’adhérents, et il joue un rôle important dans la fondation de la CGTU (Confédération générale du travail unitaire), qui refusionnera avec la CGT après la guerre.

Emprisonné à plusieurs reprises, Pierre Sémard est - en 1938 - révoqué du conseil d’administration de la SNCF pour avoir signé des tracts appelant à la grève et pour avoir participé à son déroulement. En 1942, il est fusillé comme otage à la demande des autorités allemandes.

75 ans plus tard, la CGT cheminots continue d'honorer sa mémoire à chaque anniversaire du 7 mars. "Il prônait déjà le rassemblement des salariés comme un élément indispensable à la construction du rapport de force. Son combat est toujours d'actualité. Il est mort pour défendre ses idéaux", souligne Joffrey Martinez, secrétaire général CGT-Cheminots Alès. Ils étaient une trentaine à lui rendre hommage, hier, en gare d'Alès.