ALÈS L'état d'urgence, « une défaite de la démocratie »
Ce samedi matin, un rassemblement avait lieu sur la place de l'Abbaye pour manifester contre l'état d'urgence et la déchéance de nationalité.
Instauré après les attentats de novembre dernier, l'état d'urgence est en vigueur jusqu'au 26 février. Mais le gouvernement a l'intention de prolonger cette disposition exceptionnelle jusqu'en mai. Une perspective qui fait craindre le pire aux citoyens qui se sont mobilisés ce matin dans les quatre coins de France.
Objectif du mouvement : appeler à une levée de l'état d'urgence, mais aussi à l'abandon de la réforme constitutionnelle visant à étendre la déchéance de nationalité. Pour les manifestants rassemblés à Alès, l'état d'urgence n'est « d'aucune efficacité ». Pire, il représente « une défaite de nos valeurs de démocratie », déplore Henri Lacroix, militant de l'observatoire contre les discriminations. « Quand l'exception devient la règle générale, c'est la fin de l'état de droit. Et quand on quitte l'état de droit, on donne raison aux terroristes », poursuit le militant. Pour Edith Rigal, de la Ligue des droits de l'homme, « les lois normales suffisent à combattre les actes criminels, nous n'avons qu'à les appliquer ».
Pour porter et défendre ce message, une centaine de personnes s'est rassemblée ce matin dans la capitale des Cévennes, à l'appel de plusieurs collectifs mais aussi d'associations comme Attac, La Cimade, Amnesty International ou encore la Ligue des droits de l'homme.