ALÈS Plan alimentaire territorial de l’Agglo : un groupement d’associations veut être de la partie
Lors d’une conférence de presse organisée ce mercredi dans les locaux de l’association Nature et Progrès d’Alès, plusieurs collectifs ont fait connaître leur intention de peser sur le projet initié par les élus d’Alès Agglomération.
Les représentants du comité Attac Alès, du collectif des Coquelicots, de l’association de sauvegarde de la Prairie, de Saint-Hilaire durable et de la Confédération paysanne avaient donné rendez-vous à la presse locale dans les locaux de l’association Nature et Progrès d’Alès ce mercredi après-midi, pour ce qui s’apparente à un lobbying associatif en vu d’être intégré à l’élaboration d’un plan alimentaire territorial (PAT).
Un projet initié par l’agglomération d'Alès en fin d’année dernière, assurément renforcé par la pandémie, et matérialisé par le lancement d’une concertation de la population le 1er novembre. Celle-ci, qui devait s’achever le 31 décembre, a finalement été prolongée jusqu’à mi-février et Louis Julian, membre de la Confédération paysanne, craint d’y voir un mauvais signal : « Ça veut peut-être dire qu’il n’y a pas eu assez de réponses. » Or, « ce premier diagnostic est très important car il servira normalement de base », prévient Béatrice Ladrange, du comité de sauvegarde de la Prairie.
Un projet, quatre propositions
Si celle qui est aussi élue d’opposition à la mairie d’Alès veut prendre sa part de responsabilité dans l’élaboration du PAT, c’est qu’elle juge certains choix récents de l’exécutif incohérents avec l’essence même du projet : « Le rythme d’artificialisation des terres sur Alès agglomération est bien supérieur à la moyenne nationale. En Prairie par exemple, plusieurs zones sont passées en zones à urbaniser puis en zones urbanisables en peu de temps. » Ce qui s’est traduit par « la perte de 376 hectares de terres agricoles en cinq ans », d’après Jacqueline Balvet du comité Attac.
Promettant d’être très attentive à la révision du plan local d’urbanisme, Béatrice Ladrange ne manquait pas de rappeler les « gros enjeux du projet pour la restauration collective. » Autre inquiétude exprimée par Louis Julian, l’évolution de la démographie agricole qui ne tardera pas à connaître « une mutation car il y a toute une génération de paysans sans successeurs. » « Où vont aller ces terres ? », interroge-t-il.
Avant de prendre part aux différents ateliers qui feront suite aux résultats de l’enquête, les associations livrent quatre suggestions, finalement peu éloignées de celles exprimées par les porteurs du projet, Christophe Rivenq en tête, qui vise, à terme, « l’autosuffisance alimentaire. » La première concerne la maîtrise du foncier dont les craintes ont largement été évoquées ci-dessus, la seconde vise un développement de pratiques culturales respectueuses de l’environnement, la troisième celui des circuits courts, et enfin une démarche permettant de réduire la précarité alimentaire en rendant accessibles les produits au plus grand nombre.
Corentin Migoule