ALÈS Sous fond de débat houleux, le conseil municipal vote le budget
Après presque trois heures de réunion, le conseil municipal d'Alès a rendu son verdict : le budget primitif 2024 a été adopté sans trop de soucis, malgré la présence de l'opposition.
Véhéments. Voilà comment qualifier les échanges entre le duo Christophe Rivenq-Max Roustan, et l'opposition du Printemps alésien, menée par Paul Planque. Pourtant dans ce conseil municipal ô combien important, le budget 2024 a été accepté par une très large partie des élus. Seul les élus de Gauche se sont abstenus (Arnaud Bord), ou ont marqué une opposition (le Printemps alésien dans son ensemble).
En préambule, une manifestation de soutien à la Palestine s'est déroulée devant le bâtiment Atome, lieu du conseil municipal. Paul Planque a pris la parole par la suite pour montrer son soutien. L'élu communiste a d'ailleurs entamé la réunion en faisant deux demandes au maire Max Roustan : l'adoption d'un voeu pour un cessez-le-feu à Gaza, ainsi qu'une dénomination d'une rue pour les Manouchian et Robert Badinter.
"Je vous trouve un peu restrictif sur vos demandes", exprime le maire d'Alès. Il ajoute : "On a déjà la rue des Martyrs. Elle rend hommage à toutes ces personnes qui sont mortes en ce mot". Quant à la première demande, malgré toute la compassion qu'il puisse avoir sur le sujet, Max Roustan ne voit pas l'importance de cibler une guerre parmi tant d'autres.
Passe d'armes sur le budget
Hier soir, le gros du travail consistait à faire accepter le budget primitif 2024. Rien que sur cette troisième délibération, il aura fallu deux heures d'échanges plus ou moins intenses, s'apparentant surtout à une partie de ping-pong entre le maire d'Alès et son premier adjoint, face à Paul Planque.
"Alors pour notre ville, quoi de neuf pour ce budget 2024 ? Rien, le vide intersidéral, les années se suivent et se ressemblent. Où est l'innovation, l'ingéniosité, la disruptivité, si chère à votre modèle Macron ? Le Sud ingénieur est en panne !", scande Paul Planque aux deux élus de la majorité. "Je sais que vous êtes un brillant chef d'orchestre. Mais un chef d'orchestre qui a pour seul instrument sa baguette, auquel il manque l'orchestre", ajoute l'élu communiste.
Paul Planque ajoute ensuite que l'investissement de la commune se fait de moins en moins par l'emprunt, mais de plus en plus par le virement de la section de fonctionnement. Après le long discours du chef de file du Printemps alésien, Christophe Rivenq s'exprime : "Je suis fatigué de vous avoir écouté. Et puis si nous avions fait n'importe quoi avec le budget depuis trente ans, croyez-moi que les gens s'en seraient rendus compte", rétorque-t-il.
Concernant le budget général, il s'élève très exactement à 26 290 139,07 euros en investissement et 60 275 966,55 euros en fonctionnement. Souvent mécontent de recevoir tardivement les documents pour les analyser avant le conseil, l'élu PS d'opposition Arnaud Bord a salué l'effort entrepris puisqu'il a pu les avoir plus tôt. "Votre budget je l’ai lu, il est bien, c’est un bon budget comme depuis des années. Mais il manque de cap politique au sens propre du terme. J’ai du mal à trouver un schéma pour la mobilité globale et un schéma inclusif", lance Arnaud Bord à Christophe Rivenq.
C'est ensuite au tour de Jean-Michel Suau de s'exprimer. Le ton est monté très vite pour l'ancien conseiller départemental, surtout quand il a fallu parler de l'abattoir, en proie à des difficultés financières qui pourraient bien entraîner sa fermeture définitive. "On a tout fait pour le maintenir, on a dépassé les 14 millions d'euros pour le garder", répond Christophe Rivenq. "On s'est battu pendant trente ans, on a fait des réunions, je ne les compte même plus tellement il y en a eu", ajoute Max Roustan. Finalement, le budget primitif a été adopté en grande majorité.
Et aussi
- Sur le sujet de la dotation délivrée à Miss Alès 2024 et ses deux dauphines, il a été fixé un total de 3 300 euros, dont 1 500 euros pour Clara Crouzette.
- Une convention avec l'association "Les Animaux Fantastiques" pour la capture, l'identification et la stérilisation des chats errants non identifiée a été officialisée par le conseil municipal.
- Dans le cadre du Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU), l'autorisation de démolition de 23 logements locatifs sociaux dans le quartier Brouzen a été votée positivement.