BAGNOLS Elle poignarde l’homme qu’elle accuse de viol : 18 mois d'emprisonnement
Ce mardi 21 juin, la femme de 60 ans qui avait blessé d’un coup de couteau un homme qu’elle accusait de viol, le 16 juin dernier à Bagnols, est condamnée par le tribunal de Nîmes à 18 mois d'emprisonnement, dont 8 ferme sous bracelet électronique.
« Je voulais lui faire mal, c’est vrai, mais je ne suis pas capable de tuer quelqu’un », assure Nadège, teinture rousse, en comparution immédiate ce mardi. Après une relation sexuelle avec le serveur d’un bar qu’elle fréquente régulièrement, elle avait porté plainte contre lui pour viol, dix jours plus tôt. Mais estimant que l’enquête ne progressait pas suffisamment vite, elle se rend au bar pour poignarder l’homme qui aura juste le temps de mettre le bras devant lui pour se protéger. Il ne sera que légèrement blessé à l'avant-bras.
« Un an avec sursis pour avoir déjà tiré au pistolet à billes sur son médecin »
Évoquant un risque de récidive, le Parquet requiert 18 mois d’emprisonnement contre Nadège, avec une partie ferme et un maintien en détention. « Parce qu’elle estime que les enquêteurs ne font pas leur travail assez vite, elle veut se faire justice elle-même, armée d’un couteau. Ce n’est pas possible !, s’insurge la procureure de la République, Véronique Compan. Sans compter qu’il y a quelques temps, elle avait déjà écopé d’un an avec sursis pour avoir tiré au pistolet à billes sur son médecin ! Aujourd’hui, cette procédure pour viol se poursuit, mais si elle n’aboutit pas, que fera-t-elle étant donné qu’elle vit près du lieu de travail de la victime ? »
Son avocate conteste tout risque de réitération. « Il faut prendre en compte le contexte de cette affaire de viol ! Quand on se sent victime, et qu’on refuse de lui dire si son agresseur a été arrêté, on se demande ce que fait la justice !, pointe Lauriane Dillenseger. Elle était effrayée et désespérée. Mais elle n’est pas dangereuse, elle vit seule : elle a même du mal à se déplacer. Son seul hobbie est d’aller boire un verre de vin blanc au bar, et même cela elle ne peut plus le faire car son agresseur y travaille. »
Nadège est condamnée à 18 mois d'emprisonnement, dont 8 ferme sous bracelet électronique, et à l'interdiction de rencontrer sa victime, de fréquenter les débits de boisson et de se soigner.
Pierre Havez