Publié il y a 4 mois - Mise à jour le 11.07.2024 - Erwan Robert, Camille Graizzaro - 3 min  - vu 296 fois

BAGNOLS/CÈZE Avec Pep’s, le Gard fait de la réinsertion à la brésilienne

L'équipe de Pep's et l'équipe brésilienne ont commencé à travailler sur le projet de réinsertion à l'emploi.

- C. Graizzaro

Une délégation brésilienne a débarqué au Pep’s, à Bagnols-sur-Cèze, cette semaine. L’objectif ? Exporter leurs pratiques de réinsertion à l’emploi, qui ont fait leur preuve outre-Atlantique, dans le Gard. Le projet devrait être lancé à l’automne prochain.

Transformer la réinsertion à l’emploi dans le Gard grâce à des méthodes qui fonctionnent ailleurs. Voilà la mission que s’est donné le Pep’s, centre de formation associatif à Bagnols-sur-Cèze pour rebooster et aider les jeunes et les moins jeunes éloignés du secteur de l’emploi à y trouver leur place.

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Faute de solutions suffisamment efficaces en France, Sandra Rolland, la directrice de l’association, s’est tournée outre-Atlantique vers le Brésil, plus précisément à Recife, sur la pointe Nord-Est du pays. En effet, il a été développé là-bas une méthode de formation qui a porté ses fruits : le taux d’employabilité a bondi de 4 % à près de 68 % en quelques années !

Ils sont quatre à s’être déplacés pour préparer ce projet : Giordano Cabral, professeur à l’université fédérale du Pernambouc, professeur invité à Standford et président du César, le centre d’innovation et de connaissance du Brésil ; Isabelle Ribelo, consultante en innovation et consultation numérique et transformation digitale ; Emili De Oliveira, à l'origine du projet, coordinatrice du projet et active dans la coopération scientifique internationale pour l’innovation scientifique et la formation ; et Marcia Vanderlei, consultante spécialisée dans la culture et l’innovation public / privé au Brésil et à Recife, au Brésil. En tout, environ 26 personnes toutes nationalités confondues seront impliquées.

Il faut dire que les populations de Recife et du Gard sont similaires, ce qui prouve la pertinence du projet. L’idée est de proposer une formation par l’immersion, en mêlant le centre de formation bien sûr, mais aussi les entreprises et les professionnels dans le processus d’apprentissage. « On profite de cette expérience qui a eu lieu au Brésil. Nous ne partons pas de rien. C’est important de se baser sur des réussites et de construire un projet qui va marcher ici ».

Associer les jeunes talents avec les entreprises

«Nous avons d’un côté un taux de chômage très élevé, de l’autre des entreprises de toutes tailles qui ont du mal à recruter. Nous avons des dispositifs qui fonctionnent très bien dans la région. Le but, c’est d’associer les deux publics, les entreprises qui ont des besoins forts de recrutement et dans l’identification des talents », explique la coordinatrice du projet Emili De Oliveira.

L’association Pep’s souhaite passer le témoin à des jeunes à la recherche de perspectives d’avenir, comme le confirme la directrice Sandra Rolland : « Nous nous sommes basés sur des rencontres de talents. Nous avons rencontré des jeunes qui ont du mal à être recrutés. Il y a toute une phase de repérages et de rencontres, pour les repérer, les former, et les insérer professionnellement, prioritairement sur le Gard Rhodanien. Nous sommes un pont entre les jeunes et les entreprises pour l’emploi. »

Objectif dès l’automne prochain : toucher près de 7 000 personnes, via des ateliers, des activités pour sensibiliser aux métiers en tension, comme ceux de la transition énergétique, ou de l’agroalimentaire. Pour cette première édition, seule une cinquantaine d’entre eux, sélectionnés “selon des critères précis et rigoureux“ qui incluent notamment le savoir-être professionnel ou la motivation des candidats, pourront par la suite bénéficier de l’immersion en entreprise.

Éviter la fuite des cerveaux

L’autre enjeu, à l’origine de la création de cette méthode de formation au Brésil, c’est le ralentissement de la fuite des cerveaux. Comment ? En rendant plus attractif le territoire : « Le projet a complètement changé l’efficacité de la formation. Le César a été créé pour que les gens restent. On a supplanté ce défi là qui est réutilisable. On travaille directement avec des grandes entreprises. L’expérience a commencé à Recife mais tout le pays veut avoir la même expérience », analyse Giordano Cabral.

C’est la première fois que ce dispositif s’exporte, même si la méthode plus globale a déjà été appliquée au Portugal et en Espagne. L’avantage étant pour les Français qui en bénéficieront, que le Brésil l’a déjà mis à l’épreuve, et évitera ainsi aux candidats des difficultés qui ont pu être rencontrées auparavant.

Le projet est encore en cours de gestation, mais s’annonce prometteur selon les organisateurs. Un défi de retour sur le marché de l’emploi ambitieux sur le long terme : « L’idée de ce projet est de poser les bases et de répliquer ce modèle pour l’étendre. Notre objectif est d’avoir 6 000 jeunes accompagnés d’ici 2027 entre la France et le Brésil. » Rendez-vous à l’automne prochain pour les premiers recrutements des candidats.

Pour plus d’informations, ou pour les entreprises intéressées par le projet, vous pouvez contacter le Pep’s à l’adresse S.rolland@asso-peps.org, ou par téléphone au 06.22.02.16.25.

Erwan Robert, Camille Graizzaro

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