BAGNOLS/CÈZE Laurette Bastaroli reçoit l'insigne de Chevalier de l'ordre national du Mérite
Camarades, amis, famille, élus étaient nombreux au square Thome ce samedi soir pour voir Laurette Bastaroli recevoir l'insigne de chevalier de l'ordre national du Mérite. C'est Patrick Sandevoir, président national des membres de l'ordre national du Mérite, qui l'a remis à celle qu'il appelle "la dame du train".
Loyauté, compétence et engagement. Ce sont trois des qualités citées par Patrick Sandevoir pour décrire Laurette Bastaroli. La Bagnolaise a reçu de ses mains l'insigne de chevalier de l'ordre national du Mérite. Une marque de reconnaissance pour ses nombreuses vies : professionnelle, syndicale, politique et associative.
"Toutes ont été réalisées au service du bien commun, du vivre-ensemble", souligne le président de l'association nationale de l'ordre national du mérite qui est également élu à Rochefort-du-Gard et fut directeur de l'ex-Cogema sur le site nucléaire de Marcoule. C'est à ce moment-là qu'il a connu Laurette Bastaroli, syndiquée depuis plusieurs années déjà. Il se rappelle encore des propositions audacieuses qu'elle avançait pour améliorer la condition des salariés et notamment des femmes. Toujours avec le sourire et force de persuasion.
Dès ses premières années alors qu'elle occupait le poste de secrétaire de la direction du CEA, Laurette Bastaroli s'est engagée dans le syndicalisme en tant que déléguée du personnel. Elle passera ensuite par l'ADIVAR à Bollène et la COGEMA. Elle montera aussi dans les échelons à la CGT en devenant déléguée syndicale centrale puis élue au conseil d'administration COGEMA.
13 ans de travail avant la réouverture de la ligne de chemin de fer
Laurette Bastaroli s'est aussi engagée en politique en tant que conseillère régionale communiste de 1998 à 2010 et en tant qu'adjointe au maire de Bagnols-sur-Cèze de 2001 à 2007. Depuis 50 ans, elle fait également partie de l'association théâtrale "Ça ira". Mais ce qui lui vaut cet insigne aujourd'hui, c'est son combat mené pour la réouverture de la ligne de train sur la rive droite du Rhône.
De 2009 à 2022, la Bagnolaise a présidé l'association des usagers TER SNCF de la rive droite du Rhône. Soit 13 ans de travail pour voir finalement aboutir ce projet le 29 août 2022. 13 ans à participer aux concertations avec la Région, à organiser des rencontres avec les élus, à manifester, à pétitionner, à rédiger des courriers au côté des autres militants de l'association.
Chevalier Laurette en "lettres rouges"
"L'affaire n'était pas gagnée d'avance. Pour tout dire, peu y croyaient au départ", concède Patrick Sandevoir. Pourtant tout ce travail a payé avec une réouverture anticipée de la ligne aux voyageurs et des gares de Bagnols-sur-Cèze et Pont-Saint-Esprit 50 ans après le passage du dernier train. Même si tout n'est pas parfait, c'est un très grand pas. D'autres ouvertures suivront à horizon 2026.
Laurette Bastaroli a remercié toutes les personnes présentes et aussi celles qui ont oeuvré à ses côtés dans ses différentes luttes. Cette cérémonie était d'autant plus attendue qu'au départ, dans la liste envoyée à la presse des nouveaux récipiendaires gardois de l'ordre national du Mérite datant du 2 juin 2023, la "dame du train" ne figurait pas. L'oubli a été réparé dans un rectificatif le lendemain où son nom était inscrit "en lettres rouges", lance la Bagnolaise en riant. Pour clôturer son discours, elle a offert à l'assemblée deux minutes de poésie et de chant avec ses compères de la troupe théâtrale et musicale "Ça ira" à travers un hommage à Aragon.
Du beau monde pour voir la décoration de Laurette Bastaroli
Dans l'assemblée, deux anciens députés étaient présents : Bernard Deschamps et Gérard Revol qui fut aussi maire de Bagnols-sur-Cèze. Étaient également là Jean-Luc Gibelin, vice-président à la Région Occitanie délégué aux mobilités, Claire Lapeyronie, maire de Pont-Saint-Esprit et conseillère régionale, Patrick Malavieille, vice-président au conseil départemental, Alexandre Pissas, également élu au Département, maire de Tresques et président du SDIS (Service départemental d'incendie et de secours) ou encore Gérard Pédro, ancien maire de Remoulins et membre du bureau de l'association des usagers TER SNCF de la rive droite du Rhône. Plusieurs représentants locaux du Parti communiste français et du Parti socialiste notamment étaient dans le public.