Ce bâtiment, connu sous le nom de l’îlot Saint-Gilles, porte désormais le nom d’Espace Simone-Veil. La Ville et son Conseil des sages ont souhaité mettre à l’honneur « une grande dame », selon les termes du maire Jean-Yves Chapelet ce samedi matin lors du dévoilement de la plaque portant le nom de Simone Veil. Une grande dame déportée dans sa jeunesse, qui fut plus tard, au fil d’une carrière politique exemplaire, « la première femme présidente du Parlement européen », rappellera le maire, mais aussi, et peut-être surtout, celle qui, « ministre, a porté la loi qui a libéré tant de femmes, leur permettant de disposer de leur corps et de leur avenir », lancera-t-il en évoquant la loi sur l’Interruption volontaire de grossesse, entrée en vigueur il y a cinquante ans.

Pour rappeler qui était Simone Veil, les élus du Conseil municipal des enfants et des jeunes ont lu des extraits du discours prononcé par Jean d’Ormesson en 2010 lors de l’entrée de Simone Veil à l’Académie française. Un discours en l’honneur de « quelqu’un qui a traversé vivante les feux de l’enfer », à travers qui la mairie a souhaité honorer les femmes en ce 8-mars. Des femmes qui, en 2025, « subissent encore la violence, la précarité, l’injustice », dira Jean-Yves Chapelet, une situation face à laquelle « à Bagnols, nous refusons de détourner le regard. »

Et le maire d’évoquer la mise à disposition de logements d’urgence « pour offrir un refuge aux femmes souvent victimes de violences », mais aussi un soutien aux associations qui oeuvrent dans la défense et l’accompagnement des femmes, comme Femmes du monde, dont le festival se tient en ce moment. Des actions plus symboliques aussi, comme la dénomination de l’Espace Simone-Veil, « un choix pas anodin, affirme le maire. Simone Veil incarne le courage, l’engagement, la résilience et la dignité », et associer son nom à l’îlot Saint-Gilles n’est pas neutre, puisqu’il s’agit « d’un lieu de culture, de santé, de solidarité, d’éducation », rappelle-t-il.

Des actions « qui s’inscrivent dans une ambition bien plus vaste, celle d’une Europe forte, unie, porteuse de progrès et d’avenir », dira le maire en évoquant Simone Veil l’européenne, à l’heure où « nous voyons ressurgir la bêtise, le repli sur soi, les raccourcis simplistes, la haine derrière un écran, auxquels nous devons opposer la raison, la responsabilité. »