BAGNOLS/CÈZE Mobilisation du 8-Mars : "Les écarts de salaires sont toujours là"
En ce mardi 8 mars, Journée internationale des droits de la femme, l'intersyndicale CGT-FSU-Solidaire a appelé chacun à se rassembler à Bagnols-sur-Cèze, place Alsace-Lorraine (La Poste). Pour l'occasion, elle a été baptisée symboliquement place Martha-Desrumaux, qui était une résistante et une militante féministe.
Ce soir, les syndicats déploraient des femmes encore trop absentes des postes à responsabilité et des manuels d'histoire. Rien qu'à Bagnols-sur-Cèze, 47 rues portent le nom d'hommes et seulement quatre de femmes. "Seules trois places sont attribuées à des femmes : la Vierge, Jeanne d'Arc et Flora-Tristan quand même. Les ronds-points et avenues sont réservés à ces messieurs. À quand un rond-point Gisèle-Coutaud, une place Olympe-de-Gouges ou un square Louise-Michel ?", tonne Marion Couffin, co-secrétaire de l'union locale Solidaires Gard rhodanien.
Mais le grand combat des syndicats reste celui des inégalités salariales. "Alors que c'est une grande cause du quinquennat, les écarts n'ont pas bougé. Les hommes continuent de percevoir des salaires 19% supérieurs dans la fonction publique", lance Corinne Place, représentante au SNUIPP-FSU du Gard. Quand bien même les femmes représentent 63% des personnels de la fonction publique, "mais restent trop souvent cantonnées à des métiers stéréotypés".
Selon une étude publiée en 2020 par l'Insee, les femmes salariées du privé gagneraient en moyenne 16,8% de moins que les hommes à équivalent temps plein et à compétences égales. "Les écarts de salaires sont toujours là. On ose espérer qu'il n'y aura pas de 8 mars 2023. [...] Le principe de l'égalité salariale entre les femmes et les hommes date de 1965 et ce n'est toujours pas une réalité. Ça suffit. Tous ceux qui ne la respectent pas méritent de lourdes peines", exprime également au micro Patrick Lescure, secrétaire de l'union locale CGT Gard rhodanien. Il estime que trop peu d'inspecteurs contrôlent l'égalité salariale dans les entreprises et dans le public et que les paies amoindries des femmes pénalisent aussi la progression salariale des hommes. Il faut le dire, le droit des femmes est l'affaire de toutes. Et de tous...
Marie Meunier