Dans un communiqué, Denis Rieu de la section Parti socialiste Bagnols Ville s'interroge sur la pertinence de cette décision "sur un territoire qui a mis le tourisme au cœur de son développement et sur une ville centre qui se veut plus attractive ?" Il estime que ce nouveau comptoir d'information touristique installé dans l'espace Rabelais (place Mallet) "est difficile d’accès, exigu et le 'triporteur' du mercredi n’est qu’un moyen d’appoint, et non un réel dispositif d’information."

Dans l'ancien local bagnolais avenue Léon-Blum, trois personnes travaillaient et l'office était ouvert toute la semaine. Avec seulement trois heures d'ouverture le mercredi matin, on en est loin désormais. C'est le seul accueil touristique physique de Provence Occitane à n'avoir qu'une seule demi-journée d'ouverture dans la semaine, tandis que les sites de Pont-Saint-Esprit, Goudargues et Aiguèze sont accessibles au moins six jours sur sept. 

Le Socialiste verrait plutôt pour les touristes et les Bagnolais "un véritable lieu d’accueil, spacieux, agréable, accessible permettant d’avoir d’un seul coup d’œil toutes les activités proposées sur le territoire et le conseil avisé d’agents formés sur l’information touristique. Ces agents ont rendu par le passé un vrai service et contribué à l’image et à l’attractivité du territoire. Il nous faut une ambition plus grande en matière de développement touristique et d’information des Bagnolais."

L'office de tourisme Provence occitane a fait le pari du tourist truck

Contacté par Objectif Gard, Benoit Trichot, vice-président de l'Agglomération du Gard rhodanien délégué au Tourisme, peut comprendre les interrogations sur l'emplacement et les horaires d'ouverture réduits. Mais il retrace : "L'espace Rabelais a été fermé pendant un certain temps alors que c'est un magnifique endroit, sur la place Mallet, contenant un petit musée oenotouristique intéressant." Y transférer le comptoir d'information touristique a paru pertinent plutôt que de garder l'ancien emplacement avenue Léon-Blum, plus spacieux certes, mais un peu plus excentré.

D'autant que les chiffres de fréquentation des offices de tourisme de Provence occitane ont plutôt tendance à baisser, à part à Aiguèze. La plupart des visiteurs cherchent l'information sur Internet. Alors la Destination Provence occitane change sa stratégie : "On a plutôt pris le parti depuis quelques années du tourist truck (*) et de le déployer aux endroits où on trouve le monde, à la fois les touristes et les locaux", développe Benoit Trichot. D'ailleurs, le tourist truck se gare souvent à proximité des évènements bagnolais comme Bagnols plage ou les concerts au théâtre de verdure du Mont Cotton, ou lors des marchés estivaux.

"Ce n'est pas juste une volonté de fermer Bagnols. On essaie d'optimiser au maximum en fonction des ressources humaines que l'on a et du nombre de personnes que l'on peut toucher", assure le vice-président délégué au Tourisme. Force est de constater que les touristes sont davantage présents dans les campings, au bord de la Cèze, dans les Plus Beaux villages de France qu'à Bagnols-sur-Cèze.

Développer l'espace Rabelais avec des activités autour du vin

Il insiste : "Aujourd'hui, au niveau des finances publiques, c'est compliqué alors autant être efficaces et aller là où on touche le plus de monde. On a modifié aussi les horaires du bureau de Goudargues. On a cette politique où l'on préfère mettre un tourist truck à un endroit où il y a du monde et fermer un bureau touristique fixe. Ce sont des choix concertés avec les membres du COS et de l'office de tourisme Provence Occitane." Il est envisagé d'acheter un deuxième tourist truck à l'avenir.

"Je pense que sur l'ancien office de tourisme, on y reviendra pas" mais la volonté est aujourd'hui de travailler au développement de l'espace Rabelais et "que ce lieu vive enfin", poursuit Benoit Trichot. L'idée serait d'avoir un lieu qui puisse accueillir des visiteurs mais aussi des animations autour du vin pour promouvoir les appellations et labels du territoire et rassembler le public : "On sait qu'il y a des viticulteurs qui ont trois ans de stocks dans leur cave. Nous, office de tourisme, on doit faire quelque chose pour les soutenir, les aider à se faire connaître. Notre réflexion va plus loin que le simple accueil touristique. (...) On essaie de créer un outil afin que les socioprofessionnels puissent s'en saisir." 

(*) Le tourist truck est un camion qui devient un accueil touristique itinérant. Il sillonne le territoire et s’installe au cœur des villes et villages, sur les marchés, dans les campings, sur les sites touristiques, pour compléter l’accueil offert dans les bureaux.