BAGNOLS/CÈZE Un hommage rendu à Gisèle Coutaud, militante de la première heure
La plupart des Bagnolais se rappellent d'elle avec un tract à la main. Gisèle Coutaud, militante plurielle, femme engagée contre les inégalités sociales et pour les droit des femmes, est décédée en octobre dernier. Ce 8 mars était donc le meilleur jour pour lui rendre hommage.
La cour de la Maison des alternatives solidaires était pleine à craquer ce lundi soir. Tous étaient venus rendre hommage à cette dame pétrie de convictions et de gentillesse. La CGT, la MAS, Femmes solidaires et le Parti communiste français, quatre associations et sections où elle était engagée - parmi tant d'autres -, ont tenu à organiser cet hommage. C'est d'abord Éric Charray, président de la MAS, qui a pris la parole pour saluer son engagement au côté de trois autres femmes aussi décédées, Pierrette Pasquini, Annette Hemmar et Sophie Carrière.
Il a relaté, avec Chantal, quelques témoignages parmi des pages entières reçues. Des mots décrivant une "dame au grand cœur", "femme opiniâtre, bienveillante, toujours un sourire prêt à être dégainé pour chacun", "plus grande militante du goût de la vie et de l'acceptation de la différence"...
Son grand combat : la libération du journaliste américain noir Mumia Abu-Jamal
Une des représentantes de la section communiste se rappelle d'une "femme qui n'était pas dans les discours et ne se mettait pas en avant mais une bien belle personne". Souvent des petits papiers jaunes à portée de main pour proposer des consultations juridiques gratuites, qui perdurent une fois par mois. Marie-Thérèse Bernard a repris de manière collégiale avec deux autres femmes la présidence de Femmes solidaires. Aucune ne se sentait capable de reprendre seule la fonction de présidente de Gisèle Coutaud. "Et s'il y avait une rue du 8-Mars à Bagnols/Cèze, pourquoi ne pas la faire rebaptiser Gisèle-Coutaud ?", lance cette dernière.
L'un des grands combats de cette militante était la libération du journaliste américain noir Mumia Abu-Jamal, emprisonné injustement. La pétition pour exiger sa sortie de prison était d'ailleurs à disposition sur une table ce lundi. "Ça peut sembler désuet une pétition mais pas à ses yeux. Pour elle, c'était un outil pour aller débattre, aller convaincre les gens", lance Patrick Lescure, secrétaire de l'union locale CGT du Gard rhodanien.
Ce dernier en a profité pour rappeler qu'il était insupportable que "le salaire net mensuel moyen des femmes en France soit, selon l'Insee, de 19% inférieur à celui des hommes. Sur ce sujet, Gisèle le disait souvent : on ne peut plus attendre." La foule n'a pas observé une minute de silence, elle ne l'aurait sûrement pas apprécié. À la place, tous ont préféré une salve d'applaudissements avant de brandir haut une photo de cette figure bagnolaise "irremplaçable".
Marie Meunier
Vous pouvez déjà noter que le 2 juillet un hommage sera rendu à Gisèle Coutaud mais aussi à Emmanuelle Carrière, à la MAS, à travers un concert.
Retrouvez un précédent article sur les engagements de Gisèle Coutaud en cliquant ici.