Depuis le début 2020, la desserte ferroviaire des TER a presque été triplée à Beaucaire, avec une trentaine de trains par jour. Un premier pas vers la revalorisation de la halte SNCF longtemps laissée à l'abandon. Un combat mené par le maire (RN) de Beaucaire, Julien Sanchez, depuis le début de son premier mandat, lequel n'avait pas hésité à entamer un bras de fer avec la région Occitanie. Cette dernière avait finalement décidé de revoir sa copie. 

À une desserte insuffisante, s'ajoutaient l'absence de distributeur à billets, le manque de signalisation, un accès difficile jusqu'aux quais, un sentiment d'insécurité... Autant d'arguments qui encourageaient les usagers à traverser le Rhône pour grimper dans une rame. Deux ans se sont écoulés depuis le début des travaux.

Dans un premier temps, il s'agissait de détruire l'abri voyageurs en béton et le muret recouvert de tags situés en bordure de quai. Un nouvel abri y a été construit, moins imposant que le précédent. "La vue sur la ville est désormais dégagée, par temps clair, on peut même voir la collégiale Notre-Dame-des-Pommiers." Ce qui n'était pas le cas, ce mardi. Mais malgré la pluie, le rendez-vous a été maintenu pour inaugurer le lancement des travaux de la phase 2, la plus importante puisqu'il s'agit à proprement parler de la transformation de la halte en véritable pôle d'échange multimodal.

Un projet global estimé à près de 3 M€ pour lequel la Région, comme la Communauté de communes Beaucaire Terre d'Argence sont donc co-financeurs à hauteur de 48 % pour la première, de 21 % pour la seconde. L'investissement de la commune de Beaucaire est de l'ordre de 24 %. S'ajoute une enveloppe de 210 000 € de l'État dans le cadre d’un appel à projets national relatif aux transports collectifs.

Ce chantier est jugé "complexe" par David Guinet du bureau d'études Tecta, maître d'oeuvre du projet, compte tenu de l'emplacement du terrain situé à proximité du Rhône mais aussi de sa nature avec ses différents niveaux. "Et du contexte économique", complète Jean-Luc Gibelin, vice-président de la région Occitanie en charge des Transports. Des négociations sont en cours avec la SNCF pour faire baisser la part des provisions pour risques et aléas de chantier ce qui permettrait de compenser en partie l'augmentation des prix des matériaux.

Tout l'espace urbain sera réorganisé. La coquille vide et vétuste qui abritait autrefois un transformateur électrique, sera détruite. L'éclairage et le sol du tunel sous les rails seront refaits, deux ascenseurs seront installés ainsi qu'une ombrière métallique végétalisée et un distributeur à billets. Sur le parking réhabilité sera aménagé un point d'arrêt pour les navettes de la ville. "La commune peut aussi réfléchir à y installer une plateforme de covoiturage", a proposé Jean-Luc Gibelin.

Une voie douce sera également créée le long du canal pour permettre de rejoindre via une passerelle le futur quartier Sud Canal, un autre projet de Beaucaire, pour lequel ce pôle d'échange multimodal représente "un véritable atout", selon Julien Sanchez. Permettant à ses futurs résidents et plus généralement à l'ensemble des Beaucairois et des habitants des communes aux alentours de rejoindre les centres-villes de Nîmes et d'Avignon en 15 minutes par le train. Les travaux concernant cette halte SNCF devraient être terminés dans le courant de l'automne 2023.