“J’en suis désolé. Je suis désespérée et choquée. Nous n'avons pas été élus pour vivre ça”, confie Mylène Caysac Prame, la maire de Beauvoisin. Vendredi dernier, dans la nuit, un individu a jeté de l’huile sur la façade du domicile de trois élus : Jérémy Peredes, Rachida Oujeddou et Éric Toquand. Une semaine auparavant, ils avaient aussi reçu des lettres de menaces adressées directement à leur famille. “S’engager pour un commune, c’est pouvoir donner de son temps et de son énergie mais ne pas subir d’agressions. Ce que j’ai subi est tellement violent que ce soit pour moi ou pour mes enfants”, confie Rachida Oujeddou.

Le rassemblement a eu lieu ce lundi 26 février, devant le domicile de monsieur et madame Peredes afin de les soutenir. En effet, Jérémy Peredes, élu à l’urbanisme, subit des intimidations depuis maintenant deux ans. “Je souhaite vous remercier pour votre soutien car il est indispensable. Visiblement certains ont des difficultés à faire la différence entre l’homme et la fonction. Nous, élus, sommes des victimes trop fréquentes. Et je remercie la brigade de la gendarmerie de Vauvert qui a vraiment été un soutien et un accompagnement très important pour nous”, révèle-t-il.

Une hausse sur les violences envers les élus

“La violence envers les élus est non seulement inacceptable mais surtout incompréhensible sur le point politique. Comment peut-il y avoir violence sur une personne qui a été élue au suffrage universel dans une démocratie ?”, s’interroge Jean-François Thomas, l’adjoint aux finances. Selon le ministère de l'Intérieur près de 2 265 plaintes ou signalement, pour des faits de violences à l'encontre des élus, ont été recensés en 2022. Soit une hausse de 32% par rapport à 2021. L’année 2023 est marquée par des chiffres plus inquiétants. On dénombre plus de 2300 faits dont certains d’une grande violence. Ces actes pénalisent en premier lieu l’ensemble des habitants.

La maire de Beauvoisin s’adresse à la justice : “Je compte sur les magistrats et sur la justice. J'espère qu’ils auront le courage de faire leur travail jusqu’au bout et qu’ils ne lâcheront pas. Il y en a assez des élus qui démissionnent et qui baissent les bras”. De nombreux maires et élus des alentours étaient présents au rassemblement. “Nous sommes tous solidaires. La réponse doit être à la hauteur du trouble causé. L’individu doit être sévèrement sanctionné. Sinon, nous continuerons à avoir des élus qui n'iront pas au bout de leur mandat. On s’attaque au fondement de la République”, affirme André Brundu, maire d’Aubord. Hier matin, un homme a été arrêté et mis en garde à vue. Actuellement, l’enquête suit son cours...