BELLEGARDE Olivier de Benoist, "papa cool et lâche", présente son Petit dernier
Olivier de Benoist partage l'affiche de la septième édition du Festival du rire de Bellegarde avec Christelle Chollet. L'humoriste, vedette de l'émission On n'demande qu'à en rire, ouvrira le bal ce vendredi 3 juin, au pied de la Tour de la Madone, avec son spectacle Le Petit dernier. Interview.
Objectif Gard : Après votre belle-mère et votre femme, vous vous attaquez à vos enfants...
Olivier de Benoist : C'est vrai que j'ai énormément parlé de ma belle-mère, de ma femme, du couple, dans les spectacles précédents. Il était temps d'aller ailleurs tout en gardant l'ADN de ce qui fait rire les gens dans le personnage que je peux incarner. Donc je m'attaque à mes enfants !
Qu'avez-vous à reprocher à vos enfants ?
D'exister... L'objectif est de faire exploser cette espèce de bien-pensance, cette dictature qui vous amène à penser que quoi que vous fassiez, vous serez un mauvais parent. Aujourd'hui, il y a des coaches de parents, des magazines en tout genre pour faire des bons parents. Aux États-Unis, il y a même des écoles de parents. Et je pense qu'il n'y a pas de raison pour que la France y échappe. Alors j'essaie de dédramatiser tout ça et d'expliquer qu'avoir un enfant, ce n'est pas grave. Pour des raisons que j'ignore, on a cessé d'imaginer qu'on pouvait être de bons parents naturellement. Et puis il y a aussi cette espèce de compétition entre parents vis-à-vis de leurs enfants qui n'a jamais été aussi violente et cette façon dont ils se valorisent à travers leurs enfants finalement. Être parent devient un chemin de croix et donc tout ça donne l'occasion d'en rire.
Et vous, quel genre de papa êtes-vous ?
Je suis un papa cool, certainement trop, et lâche puisque je laisse l'autorité à ma femme. Je m'occupe pas mal de mes enfants et comme ça m'amuse beaucoup, je pense qu'ils le ressentent. Nous sommes dans une société - même si les choses changent beaucoup - où les femmes sont en première ligne, mais je pense que plus les hommes s'occupent de leurs enfants, plus ils aiment s'en occuper. Il y a eu une génération du patriarcat avec un schéma assez simpliste mais depuis les années 80, les femmes bossent, les hommes bossent et se partagent la parentalité.
Les périodes de confinements ont-elles nourri ce spectacle d'anecdotes supplémentaires ?
Pas tellement pour être franc. Pour moi, ce ne sont pas des moments où vous vivez suffisamment de choses pour avoir envie d'en écrire. Donc je n'ai pas réécrit le spectacle après ces périodes. En revanche, le confinement m'a apporté quelque chose qui est assez précieux. J'ai joué pendant des années sans me poser de questions. Je trouvais ça normal d'être sur scène, d'avoir un public mais on se rend compte quand ça s'arrête à quel point c'est rare. Ça nous rappelle à quel point c'est extraordinaire, miraculeux de jouer.
Dans une actualité telle qu'on la connaît aujourd'hui, est-ce plus difficile qu'avant de faire rire ?
Vous savez, il y a tellement d'actualités dramatique, je dirais, depuis 2001. Le public vit avec. Mais ce qui change c'est que les gens sont revenus dans les salles avec une envie de rire plus importante qu'avant. On sent que les gens ont besoin de revivre ensemble. On a imaginé un monde pendant le confinement où les gens seraient chez à manger des pizzas et regarder des séries sur Netflix, mais non, ça ne marche pas.
Connaissez-vous Bellegarde ? Ne faites pas le même impair que Mathieu Madénian qui l'an dernier s'était moqué de la Tour de la Madone la qualifiant de ruine...
Je suis très inquiet du coup... Je ne connais pas Bellegarde, mais c'est aussi ça qui m'amuse en tournée, découvrir dans des endroits où je ne suis jamais allé.
Propos recueillis par Stéphanie Marin