ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine
C'est dimanche. Il est 12 heures. C'est l'heure de savourer les dernières indiscrétions politiques et économiques de l'année 2024 !
À vos marques, prêts, partez ! On imagine que Les Républicains finiront bien par s’entendre. La discipline à droite, on la connait. À gauche aussi, pour jouer le coup à fond, il y aurait tout intérêt à s’accorder. Faut-il encore que les enfants terribles de l’extrême-gauche, vous avez compris, La France insoumise, soient prêts à quelques concessions… Malheureusement pour Vincent Bouget, le leader communiste, il va lui falloir de l’énergie et de sacrées heures de sommeil pour être en forme afin de négocier un accord à la fois programmatique, mais surtout, de places sur la liste. Sans compter que chez LFI, on n'a qu’une obsession : mettre la zizanie pour exclure les copains socialistes. Sauf que l’accord régional entre Carole Delga et le PCF risque de mettre à mal toute ambition radicale à Nîmes. En effet, comment imaginer que les communistes fassent sans les socialistes ? Il y a à ce stade que la présidente de Renaissance dans le Gard Valérie Rouverand qui dernièrement lors d’un café avec Pierre Jaumain, le premier fédéral du Gard, lui a fait des appels du pied pour que le PS s’unisse avec elle et Julien Plantier, le premier adjoint au maire de Nîmes, si d’aventure il n’était pas choisi par le maire… Mais ce dernier, comme le chef des socialistes gardois, excluent à ce stade toute union avec la Macronie. Pas fou les mecs. Hors de question de s’allier avec le parti le plus rejeté par les Français… Pour revenir à la gauche, la plus éruptive, il semble évident que les Insoumis veulent faire monter les enchères. Charles Menard démonétisé après deux défaites aux législatives pourrait laisser sa place. À qui ? Un parachuté ? Rien n’est exclu. Vraisemblablement, on s’achemine vers un choix plus en phase avec le territoire nîmois. Un certain Nicolas Pellegrini est de plus en plus cité dans les instances insoumises. Le Nîmois, bien connu désormais après ses passages répétés sur les plateaux d’Objectif Gard, plait en plus à de nombreux acteurs politiques. Il pourrait tirer une liste autonome LFI dans l’objectif de s’unir avec Vincent Bouget entre les deux tours des municipales. Ainsi, comme certains l’imaginent, il pourrait être une formidable réserve de voix pour booster la gauche lors de la finale. Reste à savoir l’inconnu à ce stade : est-ce Vincent Bouget, allié au PS et aux Écologistes, qui arrivera devant Nicolas Pellegrini ? On se rappelle que lors des derniers scrutins de la présidentielle et des législatives, les amis de Mélenchon avaient fait un carton plein à Nîmes. Laissant loin derrière les communistes… Mais pour les municipales à Nîmes, impossible d'écarter le vice-président du Conseil départemental du Gard. Il bénéficie à la fois d’une bonne notoriété et d’une certaine popularité. Pourtant, même lui ne semble pas complètement serein. Il veut absolument jouer la carte de la sécurité avec une union large de LFI jusqu’au PS. Pour l'instant, il est un peu tout seul avec les Verts à imaginer ce scénario. Ni le PS, ni les Insoumis ne veulent être ensemble au premier tour. Que le meilleur gagne !
Sondage ? Il se murmure depuis plusieurs semaines la réalisation d’un sondage à Nîmes organisé par Les Républicains en vue des municipales de 2026. Annoncé à Montpellier, il semble qu’il ait aussi été lancé à Nîmes. C’est une certaine Mireille Lachaud qui aurait reçu un coup de fil récemment. Surprise, elle a accepté de répondre au sondeur. Même si elle s’est étonnée de l’absence, dans les différents scénarios proposés, de son mari, le référent Horizons dans le Gard, Yvan Lachaud. Du côté de la droite, on refuse de confirmer l’existence de ce sondage. Mais notre informateur en est sûr : « C’est forcément la droite. Ils n’ont pas testé Yvan Lachaud, car ils craignent tous son retour sur le devant de la scène. Si d’aventure il est candidat, il mordra sur l’électorat de Franck Proust et pourrait le faire perdre… » Reste à savoir si ce sondage secret, généralement partagé sous le manteau, aura des conséquences sur le choix du successeur de Jean-Paul Fournier. Rien n’est moins sûr en cette fin d’année 2024…
Déjeuner annulé. Chaque année, à pareille époque, la majorité municipale se retrouve autour d’un déjeuner avant Noël. Cette année, et pour la première fois depuis longtemps, le repas est purement annulé. Raison officielle : l’absence du maire de Nîmes ce jour-là. En réalité, comme le soulignent plusieurs acteurs de la ville, plus personne ne peut s’encadrer. Les deux camps, de Proust et Plantier, sont sur les nerfs et pour éviter de se jeter la vaisselle à la figure, il a été convenu d’éviter de manger ensemble. « Lors de la dernière réunion de groupe, la discussion a porté essentiellement sur l’arrivée du nouveau collaborateur de groupe. Frédéric Pastor a demandé pourquoi il était là, appuyé par Franck Proust. Face au petit jeune, c’est honteux », explique un présent. Tout ce petit monde devra cependant faire un effort dans quelques semaines. En effet, Les Républicains vont organiser leur soirée des vœux en présence de la députée des Alpes-Maritimes, Michèle Tabarot. La présidente de la Commission nationale d’investiture du parti, qui a intégré à l’automne la direction collégiale intérimaire des Républicains, viendra peut-être annoncer les règles du jeu pour les prochaines municipales à Nîmes… Mais est-ce que les statuts des LR ne sont pas déjà remis en cause par certains ?
Étiquette LR, pourquoi faire ? Alors que depuis plusieurs semaines, les tensions au sein de la majorité municipale n’ont jamais été aussi fortes, c’est le parti Les Républicains qui est dans le viseur. En effet, tout le monde a compris à Nîmes que Paris choisirait Franck Proust pour mener la liste de la droite. Désormais, l’objectif est de discréditer le mouvement. «Les LR, c’est 4% à la présidentielle de 2022. Quel poids le parti peut avoir auprès des Nîmois ? Aucun ! » explique un proche de Plantier qui ajoute : « Il y a plus d’adhérents au club de pétanque de la Placette que de militants. De toute façon, il ne se passe plus rien chez les LR, le vendredi soir à la permanence, c’est le désert de Gobi. Ce n’est pas avec les derniers des Mohicans que tu gagnes en 2026. » L’attaque vise plusieurs personnes. Le maire d’abord. « Est-ce que Jean-Paul Fournier est à jour de cotisation ? Renseignez-vous ! » Renseignement pris auprès de Richard Tiberino, le président des LR dans le Gard, c’est le cas. Il a régularisé en septembre dernier. Tout comme Franck Proust qui verse bien 3% de ses indemnités d’élus. « À la différence de Julien Plantier et Sophie Roulle qui ne sont pas à jour », explique le patron des LR joint par notre rédaction. « Il faut rappeler que Roulle et Plantier ont été investis par la droite pour les départementales en 2021. Ils ont bénéficié de la somme de 2 200 euros pour faire campagne, de l’aide précieuse des militants LR pour coller les affiches et d’un prêt de 5 000 euros par le parti, remboursé récemment. Et maintenant, ils crachent dans la soupe », indique une source écœurée.
Agglo et Ville. Franck Proust le premier. Désormais, Vincent Bouget aussi est favorable à une seule tête pour gérer les deux exécutifs. Sauf que cette décision soudaine fait tousser les alliés du communiste. En premier, Pierre Jaumain, le premier fédéral du PS qui se rêvait patron de l’agglomération nîmoise. « Vincent Bouget a fait une faute. Il a tranché sans concertation. Il va lui falloir bien comprendre que son histoire ne peut pas marcher s’il est seul… » analyse un ténor socialiste qui rajoute : « Est-ce que l’on a besoin de rappeler aux Cocos leurs derniers scores en 2022 et 2024 ? À gauche, c’est Raphaël Glucksmann qui est arrivé en tête lors des Européennes… » La crainte légitime chez Vincent Bouget est d’éviter de revivre les épisodes passés. En effet, lors du mandat d’Alain Clary à Nîmes, en 1995, on se souvient des tiraillements entre tous les élus agglomérés. « Entre cabinets politiques multiples et réunions incessantes pour se mettre d’accord sur des virgules, Nîmes avait fini par devenir une belle endormie », se rappelle un élu de l’époque. Il semble bien que les mêmes causes risquent de provoquer les mêmes conséquences…
Quel bilan ? À la métropole de Nîmes, on aime bien rappeler les évidences. Le bilan de Franck Proust, président de l’Agglo. Entre développement de l'emploi, création de nouvelles entreprises, gestion des finances, nouveau système de collecte des déchets, baisse de la taxe des ordures ménagères, changement de délégataire sur le réseau de transport Tango, développement de l’aéroport et demain, lancement de grands projets à Magna Porta. Sans compter la bonne nouvelle cette semaine, la validation des prêts accordés par la Banque européenne d’investissement. « Elle ne prête qu’aux grandes agglomérations ou à celles qui sont de bons élèves financiers. L’accord bancaire obtenu par Franck Proust est donc un véritable gage de réussite », se félicite-t-on dans les couloirs du Colisée. « En comparaison de Julien Plantier, le premier adjoint qui n’a aucun bilan à présenter. C’est même l’inverse avec le Nîmes Olympique, les Halles de Nîmes et l’anarchie urbanistique qui a mis en colère un nombre incalculable d’habitants. » La critique assassine est forcément excessive… « Même sur les projets de la SPL, la gloire ne lui revient pas. C’est l’Agglo qui pilote et engage. Julien Plantier ne fait qu’exécuter des commandes… » Plus les semaines passent. Plus les couteaux sont aiguisés…
Plantier auditionné. Jeudi prochain, le premier adjoint montera à Paris pour être auditionné par le Sénat. C’est dans le cadre de ses fonctions de président de la SPL et à la demande de la Fédération des entreprises publiques locales (EPL) que Julien Plantier sera reçu par les sénateurs. Objectif : présenter la nouvelle foncière commerciale nîmoise Odil (Outil de Développement et d'Investissement Local) et sa stratégie unique en France qui vise à un portage de projets à la fois dans les quartiers NRPU (rénovation urbaine, NDLR) et les commerces de cœur de ville. On se souvient de l’acquisition récente par la SPL du centre commercial « Carré Saint-Dominique », situé au Chemin-Bas d'Avignon, pour 1,4 million d'euros. Tout comme la nouvelle brasserie sur le square de la Couronne qui ouvrira très bientôt. « Une volonté de cohérence et de sécurisation des espaces stratégiques de la ville pour amplifier l’attractivité commerciale », explique un membre de la foncière… En une année d’existence, se sont 8 M€ investis pour la redynamisation de la périphérie et du centre-ville nîmois…
Josserand tête de liste à Nîmes ? Julien Sanchez, l’ancien maire de Beaucaire, désormais eurodéputé, a la charge de l’organisation des municipales partout en France pour le Rassemblement national. Il a déjà organisé la première réunion de travail pour désigner les têtes de liste dans les grandes villes. En ce qui concerne le Gard, ce sera d’abord Nîmes, les villes de plus de 100 000 habitants étant prioritaires pour le premier trimestre 2025. Difficile de savoir encore à ce stade si Yoann Gillet considéré par Sanchez comme « le candidat naturel », sera choisi. Le député de la 1ʳᵉ circonscription reste bien mystérieux sur ses intentions, même si beaucoup lui prêtent une volonté de s’inscrire dans la durée à Paris… S’il décline, ce sera fort probablement Sylvie Josserand. Avocate au tribunal de Nîmes et professeure de droit à l'université, Sylvie Josserand fait partie des candidates élues avec le Rassemblement national aux élections européennes de 2024 et, dans la foulée, lors des législatives anticipées. « Yoann Gillet travaille à la composition de la liste et du programme depuis un an déjà. Il attend de voir les annonces des autres partis avant de se découvrir », fait savoir une source proche du député. Malin le député, il ira si les conditions sont réunies pour gagner. Sinon, il laissera la place…
La rumeur Lopez. Et si Vivette Lopez franchissait le Rubicon ? C’est la rumeur qui enfle ces dernières semaines. On vous fait le topo : Les Républicains anticipent déjà la gifle possible lors des municipales de 2026 partout en France. Dans le Gard, la poussée du RN devrait permettre aussi à la droite de perdre quelques plumes. Conséquence directe : les grands électeurs LR devraient fondre comme la neige au soleil. Ainsi, avec deux sièges au Sénat, les Républicains gardois pourraient se retrouver avec un seul fauteuil au Palais du Luxembourg. Comment résoudre le problème ? Et si Vivette Lopez portait les couleurs de Marine le Pen en septembre 2026 ? Elle pourrait alors sauver ses basques et continuer son train-train de sénatrice… « Cette hypothèse n’est absolument pas confirmée par l’intéressée. Et pour le moment, rien ne dit que Laurent Burgoa sera préféré à elle en tête de liste par la direction nationale », explique un membre des LR…
Un seul être vous manque… La nouvelle salle de spectacle de Bagnols Pyramide au cœur du quartier prioritaire de la politique de la ville des Escanaux sera inaugurée mardi 17 décembre à 17 heures en présence du préfet du Gard ou encore de la présidente de la Région, Carole Delga, qui a validé sa présence. Mais une inconnue demeure : le déplacement de la présidente du Conseil départemental du Gard, Françoise Laurent-Perrigot. « On ne comprend pas que le Département, cofinanceur du projet, ne sera pas représenté par sa présidente alors que le rendez-vous est fixé un mardi à 17 heures. C’est très étonnant », glisse surpris un élu de Bagnols qui confirme que l’invitation a été envoyée de longue date. Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Françoise Laurent-Perrigot pourrait bien être là finalement…
Madalle anticipe ? Il y a deux semaines environ, Anne Calvini, chef de pôle de la communication interne à la Ville de Nîmes, annonce sa nomination au poste de directrice du service « Usages et solutions innovantes ». Immédiatement, en coulisse, une partie des élus réagissent. Anne Calvini étant l’épouse d’un certain Christophe Madalle, directeur général des services. « Le DGS place son épouse à un poste stratégique à un an et demi des municipales. » C’est regrettable. D’autant qu’il ne sera plus là après les élections », grince l’un d’entre eux. Est-ce que ces critiques sont arrivées aux oreilles de la nouvelle directrice ? En tout état de cause, elle a souhaité apporter une précision dans la foulée : « La Mission Valorisation Relation Usager se transforme pour devenir la Direction des Usages et Solution Innovantes en intégrant le Centre opérationnel d'hypervision Urbaine et le Pôle de Signalements usagers. Ainsi, nous créons une réelle cohérence avec la partie Ville intelligente et Relation Usager afin de mieux prévoir la ville de demain. » Reste à savoir si, à l’Agglo, la mise en perspective du superviseur partagé entre la Ville et l’Agglo aura toujours les mêmes hommes et femmes à sa tête, dans quelques mois…
Frontières beaucairoises. Le maire de Beaucaire a accordé sa première interview vidéo à un média d’extrême-droite. Pourquoi pas. Il est en famille. Sur le média Frontières, anciennement Livre noir, on retrouve un certain Erik Tegnér à la manœuvre. Ce dernier rêvait d’un certain Éric Zemmour président. On connait la suite… Il a donc relancé le média après avoir dû se résoudre à mettre fin à sa précédente aventure après la défection de rédacteurs regrettant sa position pro-russe. On passera sur les controverses sur les conditions de travail et les reportages sans respect des règles élémentaires du journalisme évoqués par différents organes de presse. Nelson Chaudon ne semble donc pas complètement naïf en se rendant dans ce média. D’ailleurs, pour lancer son interview, voici ce qu’il a à peu près entendu lors du jingle : « La France ne va pas accueillir tout le monde. Comment définir un Français de souche ? Sa famille a plus de gens sur les monuments aux morts que dans les fichiers de la CAF. » Ambiance… Après un échange convenu, certainement organisé en amont, le maire de Beaucaire s’est retrouvé un peu désorienté par la question de son interlocuteur sur le parallèle entre la crèche de Noël dans le hall d’accueil de la mairie et son absence volontaire à l’occasion de la fête de l’Aïd des musulmans. « La France, c’est 2 000 ans de christianisme » répond Nelson Chaudon pour se dérober. Sauvé par la publicité, le maire de Beaucaire a pu apprécier le message véhiculé par Frontières : « Le problème de la France en trois I : immigration, insécurité, islam. » Un bon programme pour le maire de Beaucaire qui en a profité pour rappeler son objectif de se présenter en 2026… Rêvant d’un score à la soviétique comme son prédécesseur, en 2020…
Retour surprise à gauche sur Alès ? Si les élections municipales de 2026 ne sont que dans un an et demi, les langues se délient dans certaines communes et des listes sont même déjà montées. Sur Alès, nul doute que Christophe Rivenq devrait être candidat à la succession de Max Roustan. Un invité pourrait peut-être l'affronter : l’ancien conseiller municipal d’opposition du PS Benjamin Mathéaud. Le chef d’entreprise alésien avait été candidat tête de liste PS-EELV en 2014 et avait mené une campagne plutôt musclée, voulant incarner un changement pour la commune cévenole. Il s’était placé à la troisième place avec 12,29% des voix, derrière le candidat Front de gauche Jean-Michel Suau et le maire Max Roustan, réélu au premier tour. S’il est loin de la politique aujourd’hui depuis la fin de son mandat en 2020, l’intéressé répond de la manière suivante quant à une éventuelle candidature : « Si Jean-Luc (Mélenchon) m’appelle et me demande d’y aller, j’irai ! » Simple plaisanterie ou véritable appel du pied ? Seul l’avenir nous le dira…
Vous venez de lire les dernières indiscrétions de l’année… Rendez-vous le 12 janvier 2025 pour une nouvelle salve d’informations politiques et économiques que vous ne lirez nulle part ailleurs. D’ici là, restez connecté sur Objectif Gard. Vous le savez, pour connaitre les coulisses de la vie politique et économique locale, une seule adresse : Objectif Gard
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