CARTE POSTALE Le Garn, entre nature et patrimoine
Cet été, Objectif Gard vous fait découvrir des petits villages ignorés des guides touristiques, qui méritent un joli détour. Petits hameaux de gaulois ou havre de paix sous les arbres, découvertes en images chaque dimanche à 11h. Cette semaine, rendez-vous au Garn, à la frontière ardéchoise.
Quand on est à quelques kilomètres d’Aiguèze et Montclus, deux des trois communes gardoises labellisées Plus Beaux Villages de France (à raison), difficile de se faire une place auprès des nombreux touristes de passage dans le Gard rhodanien l’été. Pourtant, le Garn, petit village de 240 âmes, mérite le détour.
« Le Garn viendrait de Lou Caïrn, la pierre. Enfin c’est ce qu’on dit. » Maire de la commune depuis 2014, Geneviève Castellane nous fait visiter son village, où les belles pierres ne manquent justement pas. Du haut de ses plus de 500 ans d’histoire, le village composé du centre et de deux hameaux, Malataverne et le Luth, compte quelques petites attractions.
Par exemple, cette croix qui date d’entre 1 150 et 1 200, et ce four à pain, bien plus récent puisqu’érigé en 1885, situés tous deux à Malataverne.
Les deux hameaux sont d’ailleurs reliés par un sentier d’interprétation pour petits et grands.
L’église qui domine le village vaut aussi son petit détour. « C’est la même famille garnoise qui s’occupe de l’horloge de l’église depuis des générations », affirme l’édile. La preuve : « je vous aurais bien fait monter jusqu’à l’horloge, mais je n’ai pas la clé ! »
Mais le principal élément patrimonial de la commune ne se trouve pas dans le village, ni dans ses hameaux. Pour l’apercevoir, il faut avoir de bonnes chaussures, et la condition physique qui va avec : la maladrerie des Templiers, construite au XIe siècle en bordure de la rivière Ardèche, à une bonne heure de randonnée du village. « La maladrerie vient d’être inscrite à l’inventaire des monuments historiques le 4 juillet », précise Geneviève Castellane.
Au Garn, le patrimoine est donc aussi au bout du sentier. Et des sentiers, il n’en manque pas : « il y a beaucoup de parcours de randonnée, beaucoup de personnes viennent ici pour ça l’été », note la première magistrate d’une commune qui compte pas moins de 459 hectares de forêt communale.
On peut aussi y venir par gourmandise : « nous avons beaucoup de cerisiers, de la vigne et une chèvrerie qui fonctionne très bien », affirme Geneviève Castellane.
La chèvrerie de la Capelette, tenue par Guy et Mireille Flandin, propose depuis 2006 ses fromages de chèvre « entièrement faits à l’ancienne », affirme Mireille Flandin. Le couple fait pâturer ses 55 chèvres — auxquelles il convient d’ajouter 13 chevrettes et 2 boucs — dehors tous les jours, sauf quand il fait trop chaud. Le jour de notre visite, où le thermomètre dépassait les 35 degrés, les chèvres étaient restées à l’ombre.
« On propose du pélardon, avec différents affinages, mais toujours au lait cru », précise Mireille Flandin. Mireille et Guy Flandin ne pratiquent que la vente directe, et font le marché de Bagnols le mercredi, de Pierrelatte le vendredi et de Pont-Saint-Esprit le samedi. Ils proposent également leur production tous les jours à leur fromagerie, chemin de la Fontaine.
Une bonne raison de plus de faire étape au Garn !
Thierry ALLARD