CAVILLARGUES La nouvelle centrale photovoltaïque, "les prémices du futur"
Sortie de terre l’été dernier et mise en service en novembre, la nouvelle centrale photovoltaïque construite sur les hauteurs du village de Cavillargues, à une quinzaine de kilomètres de Bagnols, a été inaugurée vendredi.
Une centrale de 7 hectares et 17 000 panneaux solaires érigée sur un terrain communal en un temps record par l’entreprise Nîmoise VSB Energies nouvelles.
L’énergie solaire la moins chère de France
« Ici pour moi ce sont les prémices du futur », a estimé le gérant de VSB Emmanuel Macqueron, avant d’imaginer ce que sera l’énergie de dans vingt ans : « 60 % de solaire, le double de puissance, du stockage de l’énergie. »
En 2016, la centrale de Cavillargues produira 6 600 MWh, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 4 000 foyers, à un prix défiant toute concurrence : « un tarif de rachat de 7 centimes le KWh, le plus bas de France », se félicite le gérant. Une performance due au faible coût de construction de l’installation, « un million d’euros le MW installé, ça n’avait jamais été fait en France, le tout en ne délaissant pas la qualité, explique Emmanuel Macqueron. Nous avons installé des modules faits en France, et l’équipement électrique vient d’Alès. »
Un aspect auquel le député Patrice Prat, proche du chantre du Made in France Arnaud Montebourg, n’a pas été insensible. « Vous avez su vous inscrire dans ce schéma de faire travailler des entreprises françaises et gardoises », a t-il mis en exergue, avant de souligner le côté « créateur d’emploi » de la transition énergétique pour laquelle le parlementaire préconise de conserver « 50 % de nucléaire ».
Un parcours semé d’embûches
Une centrale fruit d’un long processus : « ce projet avait déjà commencé sous l’ancienne municipalité, explique le maire de Cavillargues Laurent Nadal. Le permis de construire a été délivré en 2012. » Mais entre l’opposition d’une partie de la population, la non-attribution de subventions ou encore les lenteurs administratives, la centrale n’a pas eu sa place au soleil assurée. « Mais si on veut atteindre les objectifs demandés en matière de transition énergétique, il va falloir faire des concessions, a estimé le maire. Couper 9 hectares de chênes verts sur 170, c’est une bonne mesure. » Un problème également soulevé par le député : « il y a souvent une difficulté d’acceptation sociale de ces projets là, d’ailleurs un certain nombre de projets éoliens au sud de la circonscription (à Saint-Victor-la-Coste, ndlr) ont du mal à se concrétiser. »
En attendant, Emmanuel Macqueron veut « démontrer qu’on peut produire à 7 centimes, et dans 20 ans, je suis sûr que ce sera à 4 centimes » et compte bien continuer à implanter des centrales de ce type pour « décentraliser la production de l’énergie de demain. » Un défi pour lequel il a reçu des encouragements en forme de boutade du député : « comme le dirait votre homonyme (le ministre de l’Economie Emmanuel Macron, ndlr), ‘en marche’ ! »
Thierry ALLARD